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Capitalisme et Liberté

Fiche de lecture : Capitalisme et Liberté. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2019  •  Fiche de lecture  •  2 020 Mots (9 Pages)  •  557 Vues

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« Capitalisme et Liberté » (1962)

Milton FRIEDMAN

Introduction :

Dans son adresse inaugurale, le Président Kennedy déclarait « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous ; demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays »

La 1ère phrase signifie que le gouvernement est un tuteur et le citoyen son pupille (=opinion paternaliste) quand la seconde suppose que le citoyen est le serviteur –ou l’adorateur- d’un gouvernement qui est le maître.

Pourtant, aux yeux de l’homme libre, son pays n’est que la collection des individus qui le composent et il ne connait d’autre dessin national que la somme des dessins individuels. Le gouvernement est ainsi un moyen –un instrument- et non un distributeur de biens et de faveurs. La concentration du pouvoir est une grave menace pour la liberté.

        Comment bénéficier des avantages qu’offre le gouvernement sans mettre pour autant la liberté en péril ?

  • Sa fonction essentielle est de protéger notre liberté (faire régner la loi et l’ordre, faire respecter les contrats privés, favoriser la concurrence). Mais la coopération volontaire et l’entreprise privée permettent avec certitude de mettre un frein aux empiétements du secteur public et de garantir efficacement la liberté de parole, de religion et de pensée.
  • Le pouvoir doit être dispersé et exercé en fonction du principe de subsidiarité. Ex : si je n’aime pas ce qui se fait dans ma localité, je suis libre d’en changer ; mais on n’a plus le choix lorsque l’Etat est intervenu.

Bien sûr, la centralisation permet de donner force de loi à des programmes mais l’arme est à double tranchant : ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui peuvent ne plus le détenir demain et ce qu’un homme considère comme bien, un autre peut y voir un mal.

        La limitation et la décentralisation du pouvoir trouvent leur légitimité dans la préservation de la liberté. Les grands progrès de la civilisation n’ont jamais été le fait du centralisme : à la source des exploits des plus grands (Newton, Shakespeare, Ford…) il y a le génie individuel, de vigoureuses convictions minoritaires et un climat social favorable à la variété et à la diversité.  

        

Cette variété et cette diversité de l’action individuelle, un gouvernement ne pourra jamais les reproduire. Certes, le pouvoir central peut élever le niveau de vie en imposant des normes uniformes de logement (cf : la cité Siemensstadt en Allemagne durant la République de Weimar) … et améliorer les conditions avec des normes sur l’enseignement, l’hygiène etc… Mais ce faisant, il remplace le progrès par la stagnation, il substitue à la variété une médiocre uniformité.

        Ce livre a deux thèmes principaux :

  • le rôle du capitalisme de concurrence (= l’organisation de l’ensemble de l’activité économique grâce à l’entreprise privée opérant sur le marché libre) en tant que système de liberté économique et que condition nécessaire de la liberté politique.
  • Le rôle que doivent jouer les pouvoirs publics dans une société attachée à la liberté et se fiant d’abord au marché pour organiser l’activité économique.

Cependant, il n’est pas concevable que ces principes soient intégralement appliqués. Chaque jour apporte de nouveaux problèmes et un nouvel état de choses. C’est pourquoi l’on ne peut fixer une fois pour toutes le rôle de l’Etat (cf : la crise migratoire, l’E-P redevable à ses seuls citoyens ?)

L’étiquette juste et convenable est celle de « libéralisme ». Malheureusement, aux Etats-Unis, le libéralisme a fini par avoir une signification très différente de celle qui était la sienne au XIXème siècle. Tel qu’il se développa à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème, le libéralisme faisait de la liberté le but ultime de la société.

Sur le plan économique, il souhaitait réduire le rôle de l’Etat dans le domaine économique et voyait dans le libre-échange l’instrument qui permettrait de créer entre les nations un lien pacifique et démocratique. Sur le plan politique, il soutenait le développement d’un gouvernement représentatif et des institutions parlementaires.

C’est après 1930 qu’on en vint à l’identifier avec la tendance à compter sur l’Etat, plutôt que sur des dispositions prises par des individus privés. Plutôt que « liberté », le cri de ralliement devint « bien-être et égalité » ; le libéral du XXème siècle voit dans ceux-ci les préalables, voire les substituts, de la liberté. En leur nom, il a fini par approuver la renaissance de ces mêmes politiques d’intervention et de paternalisme étatique que combattait le libéralisme classique. Alors qu’il rétrograde vers le mercantilisme du XVIIème siècle, il se plaît à stigmatiser les vrais libéraux du nom de « réactionnaires ».

Même sur le plan politique, pourtant moins clivant, des différences se font sentir : le libéral du XIXème (désormais « conservateur ») défendait abruptement sa liberté et s’opposait à la concentration politique ; le libéral du XXème a une vision opposée et préférera même le jugement de l’organisation internationale à celui de l’Etat national.

Chapitre 1 : Liberté économique et liberté politique

Il ne faut pas croire que politique et économie sont des domaines distincts et que n’importe quel régime politique peut se combiner avec n’importe quel régime économique. Cette croyance, pourtant, se manifeste d’abord par la défense du « socialisme démocratique » à laquelle se livrent nombre de gens, qui, tout en condamnant les restrictions à la liberté individuelle qu’impose en Russie le « socialisme totalitaire » pensent qu’il est possible d’adopter les traits essentiels du régime économique russe et de garantir en même temps la liberté individuelle.

Une société socialiste ne peut être démocratique – si être démocratique c’est garantir la liberté individuelle.

Notes sur l’économie de la Russie : Entre 1999 et 2005, la Russie a connu une croissance économique moyenne supérieure à 6,7 %. Grâce aux prix de plus en plus élevés de l'énergie qui assure une rente en devise, la demande intérieure se développe rapidement et une croissance du PIB de l'ordre de 6 à 8 % par an se maintient jusqu'en 2008. Grâce à une politique de rente pétrolière, Poutine a largement amélioré le niveau de vie de la population russe, mais également placé le budget de l'état dans une dépendance sévère du prix des matières premières. En 2014, pour disposer d'un budget à l'équilibre, le gouvernement doit profiter d'un prix du pétrole aux alentours des 100 dollars le baril11.

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