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Marché du cacao

Étude de cas : Marché du cacao. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2019  •  Étude de cas  •  5 635 Mots (23 Pages)  •  636 Vues

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PREMIERE PARTIE-ECONOMIE

Il est fort de constater une très importante augmentation de la consommation mondiale de chocolat notamment provoquée par de nouveaux consommateurs des pays émergents comme la Chine ou l’Inde. Face à un risque de pénurie de cacao à l’horizon 2020 et à l’inquiétude des chocolatiers des pays développés, l’ICCO se doit d’agir pour renforcer le secteur mondial du cacao, favoriser son développement durable et accroître les avantages pour les producteurs et les consommateurs.

La présente note de synthèse se propose de faire un bilan sur la situation et l’évolution du marché mondial du cacao en étudiant tout d’abord les caractéristiques de celui-ci, en expliquant les évolutions de prix et en montrant l’impact de la hausse du prix de cette matière première. Dans un deuxième temps, nous montrerons les dysfonctionnements du marché du cacao au Cameroun et présenterons les moyens mis en œuvre pour l’améliorer. La troisième partie traitera de l’externalité engendrée par la production de cacao en Afrique de l’Ouest et évoquera les notions de défaillance du marché ouest-africain et montrera l’intérêt d’une intervention de l’Etat.                                                                                                                                                                                                                                                  

I. Les caractéristiques du marché du cacao et l’évolution de son prix.

Le marché est un lieu réel ou fictif (via l’informatique) à différentes échelles, locale, régionale, nationale, internationale ou mondiale où offreurs et demandeurs s’échangent des biens de consommation, des outils de productions et machines (marché des biens et des services), des titres, des actions, des créances… (marché financier), une force de travail (marché du travail et de l’emploi) ou encore des devises (marché des changes) à un prix fixé. Tout marché présente ses caractéristiques propres. Le marché du cacao s’inscrit dans le marché des biens de consommation dans lequel les offreurs sont les producteurs, les demandeurs sont les consommateurs et l’objet de l’échange est le chocolat, bien de consommation final via la fève de cacao. Le prix résulte de la confrontation entre l’offre et la demande, c’est-à-dire de la quantité de fève de cacao produite puis mise en vente par les producteurs et du besoin de l’industrie chocolatière au même moment. La demande sur ce marché est supérieure à l’offre donc le prix augmente. Dans le cas précis du marché du chocolat le prix se révèle comme étant l’indicateur de la rareté de la matière première, la fève de cacao. Celle-ci est rare car seulement produite dans huit pays au monde dont quatre majeurs en Afrique de l’Ouest, le Cameroun, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Ghana représentant 70% de la production mondiale et quatre autres en Amérique Centrale. Son offre est donc limitée face à une demande importante et le prix est donc élevé.  De plus les producteurs possèdent de petites exploitations et ne peuvent prétendre à s’agrandir et leur nombre diminue car face à cette culture exigeante ils préfèrent cultiver d’autres matières premières plus rentables comme l’hévéa pour le caoutchouc ou les palmiers pour l’huile.                                                                                                                                                     Une augmentation considérable de la consommation de la fève de cacao au niveau mondial, un tiers de plus en 2013 qu’il y a dix ans, annonce une pénurie de cette matière première d’ici 2020. Une demande annuelle croissante de plus de 1.5% en Europe, le marché asiatique, avec l’apparition de pays émergents comme l’Inde ou la Chine, en continuelle progression depuis vingt ans et la consommation exorbitante des Etats Unis expliquent cette augmentation. Parallèlement à cet engouement, les producteurs de cacao africains ne peuvent pas moderniser leurs exploitations faute de moyens techniques, de soutien financier ou de petite taille de leurs exploitations et ne peuvent pas suivre cette demande accrue. Ils subissent également les maladies arboricoles, une baisse de fertilité des sols, des contrôles de qualité sanitaires de l’Union Européenne et le réchauffement climatique qui diminue le rendement des cacaoyers.                                                                                                                                           La demande exponentielle de cacao, plus de 4 millions de tonnes en 2013, soit un tiers de plus depuis 2003 et l’offre qui croît timidement sont autant de facteurs qui expliquent que le cours du cacao ait dépassé les 3000 dollars la tonne en 2013 avec une hausse de près de 22% entre mars (2104 dollars) et septembre de cette même année (2564 dollars). Alors comment doivent réagir les distributeurs ? Doivent-ils pratiquer une augmentation du prix des produits finis (chocolats, barre de céréales, gâteaux…) ou altérer la saveur de ces produits en diminuant la teneur en cacao.

 Il est intéressant d’essayer d’évaluer l’élasticité, outil de mesure de la variation de la demande, dans ce cas précis de la consommation du bien de consommation final, le chocolat, en réaction à une variation de son prix à une période donnée. Elle se calcule par le rapport de ces variations. Nous savons que bien que le prix de la tonne de cacao ne cesse d’augmenter, et que le chocolat bien que de plus en plus prisé par des consommateurs de pays émergents n’est pas un produit de consommation courante et encore moins de première nécessité. Qui plus est, les fabricants s’emploient à ce que la concentration en cacao soit à la baisse dans leurs produits finis du fait du prix élevé de la matière première. L’élasticité doit avoir un coefficient nettement supérieur à 1. Tout en sachant qu’une variation de quelques pour cents du prix provoque une variation coefficientée de la demande et que si l’on reprend le cours en dollars de 2013, nous avons une augmentation de 20% du prix en 6 mois donc un coefficient d’élasticité qui sera obligatoirement élevé. Malgré tout, si la hausse du prix du cacao se confirme à long terme et si elle se maintient au-delà des 2000 euros la tonne, il deviendra alors très  intéressant et incitatif pour les producteurs de se concentrer et d’investir sur cette culture lucrative, cherchant à labelliser la matière première pour la valoriser et à investir pour produire en plus grande quantité en protégeant leur exploitation des prédateurs, en achetant et utilisant des fertilisants pour répondre au vieillissement des vergers et à la baisse de fertilité des sols. L’offre en sera donc augmentée et on pourra alors tendre vers une quantité et un point d’équilibre entre l’offre et la demande. On pourrait même voir émerger de nouveaux pays producteurs en Amérique Centrale. Cependant le prix du cacao restera probablement très élevé, du fait de son exploitation géographiquement restreinte et contribuera donc à le considérer durablement comme un produit rare et d’exception.

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