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Les taux de change constituent-ils une arme économique ?

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Par   •  23 Mai 2019  •  Dissertation  •  1 051 Mots (5 Pages)  •  623 Vues

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Les taux de change constituent-ils une arme économique ?

Au sortir de la seconde guerre mondiale, JM Keynes, alors émissaire du Royaume-Uni dans le cadre des négociations relatives à l’instauration d’un nouveau système monétaire international à Bretton Woods, rêvait d’une monnaie d’échange internationale, le Bancor. Plus récemment, les débats autour d’un retour à notre monnaie nationale démontrent la méfiance accordée à l’euro, coupable pour certains de notre baisse de compétitivité-prix.

C’est donc dire que les taux de change qui mesurent la parité d’une monnaie nationale vis à vis d’une devise étrangère font largement débat dans la capacité d’un pays à gagner des parts de marché à l’international. Qu’ils soient fixes lorsqu’une parité officielle par rapport à un étalon de référence est définie, ou flottants lorsque cette parité s’établit en fonction des offres et des demandes journalières de monnaie, les taux de change ont souvent été manipulés pour profiter avant les autres d’un avantage compétitif.

Véritable arme économique ou simple artifice à court terme, l’efficacité d’une variation des taux de change doit d’abord s’apprécier selon le type de régime, fixe ou flottant. L’histoire du système monétaire international démontrera à plusieurs reprises qu’un système « calibré » pour un pays peut s’avérer être une arme à double tranchant, comme l’ont prouvé les conséquences du système de Bretton Woods à l’égard des Etats-Unis.

Nous tenterons donc de démontrer dans une première partie que le régime de taux de change fixes autorise la solution d’une dévaluation mais est soumise à de nombreuses conditions dont les résultats peuvent s’avérer désastreux. Nous montrerons ensuite qu’en taux de change flexibles, les dépréciations ne sont qu’une solution à court terme et que s’émanciper comme en Europe de ces taux de change dans une zone déterminée n’exonère pas de se poser la question de la compétitivité hors-prix.

  1. Les taux de change fixes : une action directe sur le taux de change aux résultats aléatoires
  1. Le processus de dévaluation/réévaluation

En taux de change fixes, le changement de parité est décidé par les autorités monétaires. 2 cas sont possibles.

  1. La dévaluation

Objectif : bénéficier d’une plus grande compétitivité-prix en baissant le prix des exportations et en augmentant mécaniquement le prix des importations.

Ex : Dévaluation Poincarré en 26, dévaluation Mitterrand en 82.

Mais la réussite dépend des élasticités de la demande en produits nationaux et étrangers (théorème des élasticités critiques de Marshall, Lerner, Robinson). Si la dévaluation échoue, elle dégrade davantage la balance commerciale (courbe en J qui ne se redresse jamais comme en 1982)

  1. La réévaluation

Objectif : créer une monnaie forte acceptée par les investisseurs.  Lorsqu’une monnaie est jugée sûre et forte, les investisseurs acceptent la réévaluation car les placements financiers y sont plus rémunérateurs et moins risqués

Ex : Allemagne dans les années 80

Mais la réévaluation repose sur la confiance des investisseurs. Si une monnaie est jugée surévaluée, les investisseurs vont spéculer à la baisse pour obliger la banque centrale à défendre sa parité et épuiser ses réserves de change. Dans la plupart des cas, la parité ne résiste pas et débouche sur une crise des changes.

Ex : Italie et RU en 93, Thailande en 92.

  1. Le choix de l’étalon, variable essentielle au changement de parité

  1. Le système de l’étalon-or

Le système de l’étalon-or a très bien fonctionné tant que la prospérité était à l’œuvre au cours de la fin du 19ème siècle. Le système prévoyait un rééquilibrage automatique de la balance des paiements qui évitait qu’un pays puisse durablement profiter d’une dévaluation de sa monnaie.

L’entrée dans la crise de 29 a entraîné une succession de dévaluations compétitives qui ont définitivement sonné le glas du système hybride défini en 1922 (accords de Gènes). Au lieu de favoriser croissance et commerce, ces dévaluations ont aggravé la crise internationale.

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