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Les chocs dans l'uemoa

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Par   •  20 Mars 2017  •  Cours  •  3 334 Mots (14 Pages)  •  784 Vues

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I : Analyse théorique de la littérature

 Les fluctuations ont longtemps existé bien avant même la révolution industrielle, et dans une certaine mesure étaient dues par l’alternance de bonnes et de mauvaises récoltes. Cependant, avec le développement des facteurs techniques et surtout financiers, les crises deviennent tendanciellement industrielles. L’une des caractéristiques des crises étaient la surproduction générale. En passant de Ricardo (1817) avec l’exemple de la  crise anglaise de 1815 qui, stipulait que : «L’établissement […] de la paix après une longue guerre produit généralement une grave crise (distress) commerciale. Elle modifie dans une large mesure la nature des emplois auxquels étaient auparavant consacrés les capitaux respectifs des pays ; tant que ces capitaux ne se sont pas dirigés vers des emplois plus rentables (beneficial), une bonne part du capital fixe est inemployée, voire même totalement perdue, et les travailleurs se retrouvent sans occupation complète (full employment), » de Sismondi (1819,1827) et Malthus (1820) sur la crise de 1818-1819, devait susciter de virulentes polémiques qui leur opposèrent d’une surproduction générale et sur la « loi des débouchés » à Ricardo (1821) et Say (1815-1821).

Toutefois, les historiens économistes – par exemple, Bairoch ([1997], pp. 401-402) – s’accordent en général pour faire remonter la première crise « moderne » véritable à 1825. En suivant l’interprétation de Hicks ([1989], chap. 11 ; également [1981]), cette première crise sera suivie de celles de 1836-1837 (qui a frappé surtout les Etats-Unis), 1848, 1857 et 1867, après quoi le phénomène s’étiole – en Grande-Bretagne du moins. Au vue de cette chronologie, la notion de cycle passe à l’esprit dans la mesure où ces crises semblent se produire avec une périodicité de 10 ans. Beaucoup d’auteurs ont développés sur les cycles : cependant, ce n’est pas l’objet de notre étude, nous avons pris la liberté de rappeler un peu l’histoire sur l’origine des études des fluctuations observés sur les économies.

Les chocs sont perçus comme sources d’impulsion et de propagation des fluctuations partir de Frisch (1933) et de Slutsky (1937), autrement dit comme générateurs de cycles. Cependant, l’étude des cycles économiques a émergé avec la Grande dépression de 1929, avec la théorie des crédits initiée par Von Mises (1933) et Hayek (1933, 1935). Par la suite, la théorie keynésienne attribue la cause des fluctuations économiques à une source endogène, les agrégats de demande. Selon la théorie keynésienne, le rôle attribué à la politique monétaire est de maintenir le taux d’intérêt faible pour stimuler l’investissement, la consommation et ne pas alourdir les dépenses publiques. Toutefois, Friedman considère que la théorie keynésienne a échoué à limiter l’effet néfaste de l’inflation durant les années 1970 dans bon nombre de pays.

En fait, la théorie monétaire des cycles s’inscrit dans le cadre de l’approche impulsion-propagation qui voit la cause des cycles dans les chocs extérieurs. Raison pour laquelle les travaux de Frisch et Slutsky ont été repris par Friedman dans le cadre de la théorie quantitative de la monnaie. Selon Friedman, l’offre de monnaie est exogène car elle dépend des décisions prises par les banques centrales, qui sont la source des variations du niveau général des prix et des fluctuations économiques. Les travaux de Friedman et Schwartz (1975), aux Etats-Unis sur la période 1870-1960, montrent qu’à chaque cycle, les creux ou les pics de l’activité économique sont précédés par des creux ou des pics de l’offre de la monnaie. Ils tirent de cette étude que pour la crise de 1929, la variation de la masse monétaire serait une des causes de la Grande dépression, puisqu’il y a eu une baisse d’un tiers du stock de monnaie habituel sous l’effet des décisions de la Réserve fédérale.

A partir des années 1980, une autre approche impulsion-propagation s’est développée avec la théorie des cycles réels (Kydland et Prescott, 1998; Long Jr et Plosser, 1983; Prescott, 1986; Plosser, 1989; King et Plosser, 1984; Backus et Kehoe, 1992; Backus, Kehoe et Kydland, 1992). Le point de départ de cette théorie se trouve dans les modèles dynamiques simulables par Lucas (1977). Ainsi, Lucas s’appuyant sur son concept d’anticipations rationnelles, stipule que l’apparition des chocs non anticipés sur la demande, déterminé essentiellement par un excès d’offre de monnaie, provoque des erreurs d’appréciation des agents économiques qui vont causer des déviations temporaires des agrégats, notamment des écarts conjoncturels de la production par rapport à la tendance.

Les auteurs précités de ce courant pensent que l’essentiel du cycle provient de chocs réels dans la sphère réelle, par exemple : les aléas de productivité provenant des changements climatiques ou des évènements internationaux. Selon ces auteurs l’explication des cycles par la monnaie n’est pas suffisante. En fait, la théorie des cycles réels se base essentiellement sur les chocs d’offre.

Par la suite cette approche est renforcée par la Nouvelle Synthèse néoclassique (NSN) ou encore la théorie néokeynésienne fondée par Goodfriend et King (1997). La NSN constitue une combinaison entre la théorie quantitative de la monnaie, la théorie keynésienne, la théorie des cycles réels, et met l’accent sur le rôle de la politique monétaire, budgétaire et les chocs d’offre des cycles économiques.

II : Analyse empirique de la littérature

L’efficacité des politiques macroéconomiques réside dans leur fonction de stabilisation des chocs et qui, demeure un sujet de discussion dans la littérature empirique. Ces politiques doivent être en mesure d’aider l’économie à amortir les chocs et à dynamiser son activité. Les travaux empiriques de Leigh et de Stehn (2009) aux pays du G7 montrent que la politique monétaire a la capacité de contenir efficacement les chocs à cause de son caractère fiable et contra-cyclique tandis que la politique budgétaire n’offre pas de relance budgétaire en période de ralentissement. Dans la même lancée, Clément et al. (2009) trouvent à partir d’une étude sur la Colombie que la flexibilité des taux de change s’avère être un élément crucial pour la politique monétaire. Cependant, pour la politique budgétaire, sa capacité d’atténuer les chocs dépend des conditions de son financement. Carmignani (2010) dans ses études sur l’Afrique soutien que la politique budgétaire n’assure pas sa fonction de stabilisation des chocs et donc elle est responsable de la persistance de la volatilité. D’autres études empiriques  fournissent l’évidence que les politiques macroéconomiques révèlent des caractères pro-cyclique (Demirel, 2010). Cependant, ce caractère ne permet pas aux instruments de stabilisation d’être efficace dans leur fonction.

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