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Le principal objectif d’une entreprise est la maximisation du profit.

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Par   •  16 Février 2016  •  Étude de cas  •  2 393 Mots (10 Pages)  •  1 047 Vues

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Introduction

Le principal objectif d’une entreprise est la maximisation du profit. Et c’est en partie la capacité d’une entreprise à innover qui va permettre de tendre vers cet objectif. On sait par exemple que la révolution industrielle britannique s’est appuyée sur tout un ensemble d’innovations dans l’industrie du coton, ou encore que la croissance américaine de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle a reposé sur des innovations liées à l’industrie de l’acier et de l’électricité, puis du pétrole et de la chimie. Dans le même sens, la croissance forte de l’après-Seconde Guerre mondiale est indissociable de l’innovation organisationnelle que constitue le fordisme. Et c’est aujourd’hui les TIC qui sont au cœur de l’innovation.

Selon le Manuel d’Oslo (3ème édition, 2005) une innovation correspond à « la mise en œuvre d’un produit (bien ou service), d’un procédé (de production ou de distribution) nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation (changements significatifs de la conception, de la position, de la promotion, ou de la tarification), ou encore d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise (l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures) ».

L’innovation est donc l’affaire de tous, en tous lieux et en tous temps, pouvant atteindre les moindres recoins d’une entreprise. L’innovation est un moteur de développement parfois puissant mais surtout inévitable.

« En Allemagne, ce sont les PME qui tirent l’innovation », Isabelle Bourgeois, « L’innovation, priorité absolue pour les PME industrielles », Regards sur l'économie allemande, 90 | 2009, 7-14.

D’aucuns pensent que l’innovation touche davantage les PME que les grandes entreprises – même si d’autres infirment ces propos. Selon l’INSEE, « la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises qui occupent moins de 250 personnes, et qui ont un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions d'euros ou un total de bilan n'excédant pas 43 millions d'euros ».

L’entreprise cherche donc à optimiser leur rentabilité - sous la théorie dominante de la main invisible qui assure théoriquement la bien-être social et l’équilibre. Et ces entreprises exercent leur activité sur leur environnement, sur la société, en ayant la planète comme terrain de manœuvre. Peu à peu est apparu la RSE que les entreprises adoptent aujourd’hui de plus en plus, notamment pour améliorer leur image de marque, améliorer leurs ventes, coopérer avec des ONG, associations, ou toutes autres parties prenantes.

La RSE est plus qu’un « thème à la mode » (Capron, 2000), il s’agit « d’une mode qui dure » (Duval et Nahapétian, 2005) voire même « d’un courant institutionnalisé » (Gendron, 2000).

La RSE se présente comme une démarche volontaire des entreprises. Les PME intègrent-elles la RSE dans leur organisation ? Quelles sont les conditions de diffusion de la RSE au sein des PME ?

Nous allons dans un premier temps approfondir le concept de RSE. Les conditions d’intégration et de diffusion seront ensuite traitées dans une seconde partie. Enfin, nous terminerons par les freins à l’adoption de l’orientation RSE ainsi que ses critiques.


La responsabilité sociETALE DES ENTREPRISES (RSE) en PME

RSE : définition et enjeux

Un concept qui prend racine au 20ème siècle

C’est au début du XXème siècle que l’avènement de la responsabilité sociale apparaît. Comme Clark (1916) le précisait, « la responsabilité collective n’est autre qu’une responsabilité individuelle se reflétant dans le miroir social ». Clark proposera une première formulation de la manière dont la RSE pourrait être appréhendée : « Si les hommes sont responsables pour les conséquences connues de leurs actes, les responsabilités de l’entreprises doivent alors prendre compte les conséquences connues des activités économiques, qu’elles soient ou non reconnues par la loi ». Il conclut de manière optimiste en précisant que « la responsabilité de l’entreprise, qui va au-delà de la loi, ne constitue pas seulement un idéal mais est, dans une large mesure, une réalité ».

Henry Ford – lors du procès des frères Dodge à Ford Motor jugé par la Cour suprême du Michigan – a même été plus loin dans la responsabilité sociétale d’une entreprise.

« Mon ambition est d’employer encore plus de personnes, de partager les bénéfices de ce système industriel avec le plus grand nombre possible de personnes, de les aider à construire leur vie et leur maison. Pour cela, nous devons réinjecter la plus grande part de nos profits dans l’entreprise […] bien qu’une entreprise ne puisse s’engager, à titre principal, dans des missions humanitaires, le fait qu’elle soit organisée pour réaliser des profits n’empêche nullement la prise en charge, pour des motifs humanitaires, de telles actions charitables, restant secondaires à son objectif premier », Henry Ford, 1919, lors du procès des frères Dodge à Ford Motor.

En 1932 Berle et Means apporte la notion de stakeholder que nous pouvons comprendre par « partie prenante », c’est-à-dire un acteur direct ou indirect, physique ou moral, participant à l’activité d’une entreprise, et ayant une influence sur la prise de décision de cette dernière. L’entreprise est une constellation d’intérêts plutôt qu’un instrument aux mains d’un seul individu ; l’entreprise est composée d’une multiple d’acteurs ayant des intérêts divergents mais devant œuvrer ensemble. Dodd (1932) en fait une typologie simpliste : les actionnaires, les salariés puis les clients et le public en général.

Selon Dodd, les dirigeants ont le droit et même le devoir (cela fait référence à une conception déontologique de l’éthique) de prendre en compte (et de protéger) les intérêts de tous ceux qui sont en relation avec l’organisation. Les entreprises devraient volontairement, sans même attendre l’existence d’une contrainte légale, assumer de telles responsabilités (p. 1153). Il se réfère à des arguments téléologiques ou conséquentialistes : « la prise en compte par les dirigeants du bien-être de leurs salariés et de leurs clients augmentera, sur le long terme, les profits des actionnaires ».

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