L'analyse en termes de classes sociales est-elle pertinente pour rendre compte de la structure sociale ?
Dissertation : L'analyse en termes de classes sociales est-elle pertinente pour rendre compte de la structure sociale ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar soundicious • 13 Mai 2016 • Dissertation • 1 278 Mots (6 Pages) • 30 889 Vues
Dissertation :
L'analyse en termes de classes sociales est-elle pertinente pour rendre compte de la structure sociale ?
Le terme de « classes sociales » est aujourd'hui encore, un terme assez difficile à cerner car celui ci est défini de différentes manières par les plus grands sociologues.
De manière générale, les classes sociales regroupent des individus partageant le même statut social, le même mode de vie, les mêmes intérêts, les mêmes visions du monde ou encore les mêmes comportements.
Tandis que pour Karl Marx les classes sociales sont déterminées en fonction des rapports de production et regroupent des individus ayant un sentiment d'appartenance(classe pour soi), pour Max Weber, les classes ne sont que des outils de classement et les individus n'ont pas forcement ce sentiment d'appartenance. Son approche est alors dite « nominaliste ».
La stratification sociale, elle, correspond à la différenciation d'une société en groupes distincts soit selon leur position sociale comme leur statut, leur prestige ou encore leur classe sociale, soit selon des critères d'âge, de sexe, de revenus, de culture, d'origines...
Mais peut on encore, dans notre société actuelle, déduire la structure sociale uniquement à partir de l'étude des classes sociales ?
Nous verrons alors que l'analyse en terme de classes sociales correspond moins bien à la société d'aujourd'hui mais que malgré tout, certaines classes arrivent à subsister et que l'approche des classes sociales reste tout de même d'actualité.
La société française a aujourd'hui beaucoup évoluée. En effet, selon certains sociologues, les classes sociales au sens marxiste disparaîtraient peu à peu. Mais plusieurs raisons expliqueraient cette quasi disparition des classes.
Autrefois, deux grandes classes se distinguaient : la bourgeoisie et le prolétariat.
La bourgeoisie, classe dominante, était propriétaire des moyens de productions et vivait grâce au travail des autres, plus précisément, grâce au travail des prolétaires.
Le prolétariat qui était la classe dominée, était composé de travailleurs (principalement des ouvriers) contraints de louer leur force de travail aux bourgeois afin d'obtenir des salaires de subsistance.
Mais à présent, la classe ouvrière n'existe plus et nous assistons à une moyennisation de la société française.
Mais qu'est ce que la moyennisation ? La moyennisation est une thèse évoquée par le sociologue français Henri Mendras qui évoque le rapprochement des comportements et modes de vies entre les classes sociales réduisant ainsi les positions extrêmes (telles que la bourgeoisie et la classe ouvrière) dans la stratification sociale.
Aujourd'hui, une proportion très majoritaire de personnes estiment faire partie des groupes sociaux « moyens » ou aspirent à s'y intégrer. Nous pouvons voir par exemple dans le document 2 qu'au fil du temps, les personnes ayant le sentiment d'appartenance à une classe sociale ont eu de plus en plus, le sentiment d'appartenir aux classes moyennes. En effet, en 1982, seul 31 % des personnes ayant répondu avoir le sentiment d'appartenance à une classe se disaient appartenir aux classes moyennes contre 58 % en 2010.
Il y a alors bien eu au cours du temps, une moyennisation de la population française.
Cette moyennisation s'explique notamment par une progression des revenus suite aux 30 Glorieuses, à une consommation de masse, une homogénéisation des modes de vie et une certaine démocratisation de l'école.
Mais certaines personnes se disent appartenir aux classes moyennes alors qu'il n'en est rien.
Par exemple, les bobos (ou bourgeois bohèmes) se disent faire partis des classes moyennes alors que ceux ci perçoivent des revenus élevés. La conscience de classe est alors « brouillée ». Ainsi, si tout le monde se sent appartenir à la même vaste classe moyenne c’est qu’il n’existe plus vraiment de classes sociales, mais une infinité de strates hiérarchisées.
Mis à part cette moyennisation, nous assistons également à une montée de l'individualisme.
L’individualisme correspond à une libération de l’individu par rapport aux contraintes sociales. Il n’est plus seulement un membre du groupe parmi d’autres mais une personne avec sa différence, des droits et des devoirs particuliers. L'individualisme qui augmente, favorise alors la naissance de multiples identités sociales. Mais si il y a une montée de l'individualisme, pouvons nous encore classer les individus ?
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