Peut-on dire qu’une approche en termes de classes sociales est toujours pertinente pour rendre compte de la société française actuelle ?

SES                                                                                        MORIN Victoria

17 novembre 2022                                                                                 T°E

Dissertation

Peut-on dire qu’une approche en termes de classes sociales est toujours pertinente pour rendre compte de la société française actuelle ?

Le terme de classe sociale est une notion sociologique qui est interpréter différemment selon chaque individu. Dans une approche générale, on définit une « classe sociale » comme étant un groupe d'individus qui se distingue des autres par un niveau de vie, un mode de vie et des pratiques culturelles spécifiques. De nos jours, le débat de la pertinence d'une approche en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française se pose. On peut donc se demander si l’analyse de la structure sociale en termes de classes sociales est en déclin ou si elle connaît un renouveau. Dans un premier temps, nous verrons que les inégalités économiques et sociales se sont réduites depuis les années 1960, diminuant ainsi la pertinence de la notion de classe sociale. Dans un second temps, nous verrons que d'autres critères doivent être pris en compte pour étudier la société.

Durant les Trente Glorieuses, la société française a subi un processus de moyennisation. Il a consisté un rapprochement des modes de vie et à réduire considérablement les inégalités ce qui a permis, pendant plus de 30 ans, à créer une vaste classe moyenne et une diminution de la conscience de classe sociale. Plusieurs arguments ont permis de conforter cette idée de moyennisation. La moyennisation est le fruit de l’enrichissement de la population qui a permis une forte réduction des inégalités. Ce processus a permis une harmonisation des modes de vie qui, à l’époque, s’est caractérisé par une démocratisation de l’école et la tertiarisation, accompagnés d’une diffusion des savoirs et des pouvoirs au sein de l’entreprise. Cette convergence des modes de vie s’accompagne donc de l’émergence d’un système de valeurs commun que les sociologues appellent le libéralisme culturel, en conséquence, les individus perdraient progressivement leur conscience de classe au profit d’un individualisme positif.

Henri Mendras va utiliser deux critères pour montrer l’importance de la moyennisation dans la société française : le niveau des revenus et des patrimoines et le niveau des diplômes. L’image de la toupie de Mendras, étudié en cours, révèle une société capable de réduire les inégalités et de produire de la mobilité sociale pour former une grande classe moyenne. Elle distingue six groupes sociaux : une constellation populaire qui représente la moitié de la population en regroupant les ouvriers et les employés aux revenus et diplômes faibles ; une constellation centrale qui représente un quart de la population avec des personnes ayant des revenus moyens mais des diplômes relativement élevés ( ex : les professeurs); les indépendants sont à la périphérie et représentent les artisans et les petits commerçants peu diplômés, mais aussi des industriels et des professions libérales très diplômées ; en bas de la toupie, on retrouve les pauvres qui n’ont ni diplôme, ni revenu ; au sommet, on retrouve les dirigeants économiques et politiques qui ont des revenus et diplômes très élevés ; la catégorie « Divers » va rassembler le reste de la population difficilement classifiable (comme les artistes). Ainsi, les constellations populaire et centrale forment avec les indépendants une grande classe moyenne.

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