En Quoi, Se Couvrir Contre le Risque de Change Est-Il Impératif en Economie Ouverte ?
Dissertation : En Quoi, Se Couvrir Contre le Risque de Change Est-Il Impératif en Economie Ouverte ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tom Tomis • 12 Février 2020 • Dissertation • 4 647 Mots (19 Pages) • 705 Vues
Dissertation : En Quoi, Se Couvrir Contre le Risque de Change Est-Il Impératif en Economie Ouverte ?
Le marché des changes ou FOREX (contraction de Foreign Exchange en anglais) est le marché sur lequel les participants se retrouvent pour acheter ou vendre une devise contre une autre. Ce marché s’est développé notamment à partir de 1971 avec la suspension de la convertibilité or-dollar et le passage au système de change flottant. C’est aujourd’hui le marché le plus vaste et le plus liquide du monde en termes de volume de transactions selon un rapport de la BRI en Avril 2016 (Banque des Règlements Internationaux) qui estime le volume quotidien des échanges à près de 5100 milliards de dollars (soit environ trois fois plus qu’en 1992 mais légèrement moins qu’en 2013 ou le volume quotidien s’établissait à 5300 milliards de dollars).
Ce développement est tel qu’un proverbe est apparu pour décrire le phénomène : « Quand Wall Street éternue, la bourse de Paris s’enrhume. » En effet, ce marché est ouvert 24 heures sur 24 quasiment tous les jours de la semaine sauf le week-end où le FOREX ferme le vendredi soir à 22h GMT aux Etats-Unis et ouvre le dimanche soir à 22h GMT à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Ceci s’explique par le fait que les banques soient fermées le week-end or ce sont des acteurs indispensables. Le marché des changes étant entièrement dématérialisé et décentralisé, il n’est rattaché à aucune place boursière en particulier. Les marchés sont donc interdépendants et le moindre choc sur un marché peut avoir un impact sur l’économie mondiale. Nous pouvons illustrer ceci avec la notion d’arbitrage.
Cette sophistication et complexité du marché des changes a conduit au développement des instruments de couverture notamment avec les contrats spot (comptant), les contrats forward (à terme), les options d’achat et de vente ou encore les swaps de devises. Le risque de change est lié à la variation du cours d’une devise par rapport à une autre, c’est donc un aléa économique pouvant résulter de multiples facteurs. Considérer le risque de change signifie tenter de le réduire ou au contraire d’en profiter. Nous pourrions donc nous diriger, dans un premier temps, vers la couverture du risque de change et, dans un second temps, étudier la spéculation mais ce serait s’écarter de la question. Il serait plus judicieux de se poser la question suivante : Comment se couvrir contre le risque de change ?
Le risque de change étant vérifié il est inutile de se demander s’il est impératif de se couvrir ou non mais il est intéressant de voir comment et quand cela est possible car la quasi-totalité des agents présents sur ce marché se demandera et étudiera toutes les possibilités de couverture existantes avant de procéder à un quelconque échange. Il convient donc d’aborder, dans un premier temps, la position de change et les différentes techniques de couverture avant d’étudier, dans un second temps, les options de change et ses caractéristiques.
- Position de change, fixation du taux de change et techniques de couverture.
Intéressons-nous à la nature du risque, la position de change d’une entreprise et les moyens pour fixer un taux de change à terme (A) avant de voir les différents produits de couverture (B).
- Nature du risque, position de change et fixation du taux de change.
Avant de proposer des solutions pour réduire ou neutraliser le risque, il convient d’abord de définir quand et pourquoi le risque peut apparaître afin d’étudier la position de change (1.), ainsi nous pourrons analyser la fixation du taux de change à terme (2.).
- Nature du risque et position de change.
Le risque de change peut être de différentes natures. En effet, il peut découler des opérations commerciales d’importation ou d’exportation, il peut avoir pour origine des transferts de devises avec l’étranger, il peut résulter d’IDE (investissement direct à l’étranger) ou peut être lié à des opérations visant à améliorer la compétitivité.
Concernant les opérations commerciales, le risque de change provient du décalage entre le paiement et l’engagement des 2 parties. Une entreprise qui importe est soumise au risque de change lorsque la monnaie libellant son import s’apprécie, ce qui signifie qu’il faut plus d’unités de monnaie nationale pour acquérir une unité de monnaie étrangère, celle libellant l’opération. Et inversement, une entreprise exportatrice est soumise au risque de change dans la mesure ou la monnaie libellant l’opération se déprécie, c’est-à-dire que l’acheteur a besoin de moins de monnaie pour finaliser la transaction. Pour ce qui est des opérations d’emprunts et prêts de devises, un agent ou une entreprise qui emprunte sur le marché craint une appréciation de la devise libellant le prêt car elle pourrait avoir à rembourser plus que le capital initialement emprunté. Le prêteur lui redoute la dépréciation de la monnaie libellant le prêt car l’emprunteur pourrait avoir à rembourser moins, ce qui induirait une perte en capital pour le prêteur.
Le risque lié aux IDE apparaît lorsqu’une entreprise rapatrie des recettes d’une unité de production ou de vente au pays d’origine de la société (où se trouve la société-mère). Il y a là encore un risque lié à la dépréciation de la monnaie nationale, c’est-à-dire le fait que le flux rapatrié soit moins important que prévu. Pour traiter ce risque, l’entreprise peut se couvrir en utilisant plusieurs méthodes comme la méthode du taux de clôture ou du fonds de roulement par exemple. Venons-en à la position de change
La position de change est un document dans l’entreprise qui indique le montant des devises à recevoir ou à verser, compte tenu des opérations de l’entreprise. On trouve une position de change pour chaque devise traitée par l’entreprise et il est nécessaire de recenser tous les flux entrants et sortants pour chaque devise résultant des opérations de l’entreprise. L’interprétation de la position de change est très importante et on distingue la position de change au comptant de la position de change à terme (concerne les opérations à terme que ce soient les activités commerciales ou de devises).
C’est ainsi que l’on sait si une entreprise est en position ouverte ou fermée. Si la position de change est ouverte, cela signifie que les flux ne s’équilibrent pas et si elle est fermée c’est que le montant des devises à recevoir égalise le montant des devises à verser. Par conséquent, lorsque l’entreprise est en position ouverte, soit elle est en position courte c’est-à-dire qu’elle doit livrer plus de devises qu’elle n’en recevra soit en position longue, signifiant qu’elle doit recevoir plus de devises qu’elle n’en doit.
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