Chômage : a-t-on vraiment tout essayé ?
Fiche de lecture : Chômage : a-t-on vraiment tout essayé ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chavolo • 25 Novembre 2015 • Fiche de lecture • 1 104 Mots (5 Pages) • 787 Vues
FICHE DE LECTURE
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Magazine : Alternatives Économiques | |
Titre du magazine : Chômage : a-t-on vraiment tout essayé ? | |
Référence : Hors-Série n°99 | Date de parution : 1er trimestre 2014 |
Titre de l'article : Pourquoi ne travaillons-nous pas seulement trois heures par jour ? | |
Auteur : David Graeber | Nombre de pages : 3 (p. 74-76) |
▪ PRÉSENTATION DE L'AUTEUR
David Graeber est un anthropologue et militant anarchiste états-unien, né en 1961. Aujourd'hui professeur à la London School of Economics, ce théoricien de la pensée libertaire nord-américaine est la figure de proue du Occupy Wall Street, un mouvement de contestation pacifique très actif sur les réseaux sociaux dénonçant les abus du capitalisme financier et s'inspirant du printemps arabe et du mouvement des Indignés.
▪ CONTEXTE DE PARUTION DE L'ARTICLE
Dans ce hors-série, Alternatives Économiques prend le contrepied du discours prononcé en 1993 par l'ancien président de la République français François Mitterrand et qui annonçait : "Contre le chômage, tout a été essayé". Des faits historiques aux constats économiques, en passant par les solutions possibles pour éradiquer ce fléau, le magazine propose une analyse pluridisciplinaire du phénomène en dehors du prisme classique des politiques de l'emploi en Europe. C'est donc dans ce contexte que David Graeber explique de manière drôle et provocatrice comment les emplois productifs détruits par l'automatisation ont été remplacés par des emplois sans intérêt productif ayant pour unique but d'occuper les gens et de freiner la réduction du temps de travail."
▪ PRÉSENTATION DU CONTENU DE L’ARTICLE
L'article commence en faisant référence à John Maynard Keynes. Dans une fiction futuriste du célèbre économiste datant de 1930 il est prédit qu'avant la fin du siècle la technologie serait suffisamment avancée que l'on pourra se permettre de travailler 15 heures par semaine. Pourtant, l'utopie promise par Keynes ne s'est jamais matérialisée : le chômage de masse s'est progressivement installé et le progrès n'a fait que donner des raisons de travailler davantage.
Dans une première sous-partie (Boulots de merde), le chercheur décrit l'évolution de l'emploi depuis les années 1920, période depuis laquelle on a assisté à la création de nouveaux emplois et de nouveaux secteurs d'activités. Ces nouveaux postes sont appelés les "boulots de merde" ("bullshit jobs" en anglais) et appartiennent au secteur des services. Ils occupent des fonctions de support et de services aux entreprises (ressources humaines, management, finance, communication, conseil, etc.) ainsi que les emplois administratifs au sens large.
Dans la deuxième sous-partie (Des employés gratte-papier), Graeber considère que le système capitaliste, qui est par définition le système économique qui place le profit et la rationalité au sommet de ses priorités, ne devrait paradoxalement pas tolérer autant d’inflation bureaucratique. Pourtant « le nombre de salariés gratte-papier semble au final s'accroître, et de plus en plus d'employés se retrouvent [...] à travailler en théorie 40 à 50 heures par semaine, mais en pratique 15 heures, comme Keynes l'avait prédit ». L'auteur pense l'explication de ce paradoxe n’est pas économique, mais morale et politique. C'est parce que « la classe dirigeante a compris qu'une population productive et épanouie avec du temps libre à sa disposition est un danger mortel » que le travail inutile continue à prospérer.
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