Panama Papers
Dissertation : Panama Papers. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elisa1997 • 30 Avril 2016 • Dissertation • 1 672 Mots (7 Pages) • 1 214 Vues
Elisa HADDAD 15605495
L1 Sciences Politiques
Relations Internationales Mr Maisetti
PANAMA PAPERS
Les Panama Papers désignent la fuite de plus de 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, détaillant des informations sur plus de 214 000 sociétés offshore ainsi que les noms des actionnaires de ces sociétés. C’est une onde de choc mondiale car parmi les noms des personnes impliquées on trouve des hommes politiques, dont les chefs d’État ou de gouvernement de six pays — l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Émirats arabes unis, l'Islande, le Royaume-Uni et l'Ukraine — qui sont directement incriminés par ces révélations, tout comme des membres de leurs gouvernements. Parmi eux se trouvent Sigmundur David Gunnlaugsson, le premier ministre islandais ou encore David Cameron, le premier ministre du Royaume-Uni. Le fait que des ministres soient impliqués dans une affaire de fraude fiscale est très grave car c’est leur rôle de lutter contre celle-ci.
Les États sont aujourd’hui imbriqués dans des réseaux d’interdépendances structurelles et politiques. Dans un monde marqué par l’influence grandissante des réalités transnationales sur le devenir des sociétés – influence de nature économique, sociale, politique et institutionnelle – la distinction entre la sphère étatique et celle des relations internationales reste floue. Selon James Rosenau, on assisterait à une juxtaposition entre les interactions intergouvernementales et ses logiques compétitives et un univers multicentrique dans lequel on trouve des acteurs non étatiques, les individus, les réseaux, etc… dont les flux remettent en cause les hiérarchies de la politique internationale.
Quels sont les conséquences d’un scandale d’évasion fiscale sur les relations internationales et politiques?
Ces révélations ont causé de très forts troubles politiques dans certains pays et notamment en Islande, pendant que les relations entre le Royaume Uni et l’Union Européenne se retrouvent d’autant plus fragilisées.
I – Bouleversements politiques en Islande
Les Panama Papers ont relevé que le premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson était impliqué dans ce scandale ainsi que des personnes du ministère des finances. Plusieurs milliers d’Islandais sont allés manifester et ont exigé la démission du premier ministre ainsi que du gouvernement. Le premier ministre a été contraint de partir mais les deux mouvements de la coalition au pouvoir - le parti du progrès et le parti de l'indépendance - se sont entendus pour sauvegarder leur union. Ces révélations ont eu un très fort impact sur la politique intérieure du pays car selon un sondage de l’université de Reykjavik réalisé en fin de semaine, une majorité d’Islandais (51 %) veut une élection législative anticipée dès le mois de mai, alors que le gouvernement s’est engagé à l’organiser à l’automne. 2/3 des Islandais exigent également la démission de tous les ministres impliqués, car ils ont le sentiment qu’on a bafoué l’éthique. Si les élections ont lieu, on peut penser que les deux partis au pouvoir perdraient car ils ne réunissent à eux deux que 30% des électeurs contre 43% simplement pour le parti pirate. Si le parti pirate est élu au gouvernement, ceci changerait totalement le paysage politique du pays.
C’est une véritable crise démocratique qui est en cours en Islande, et cette affaire montre bien comment un événement non étatique, en l’occurrence un scandale financier peut avoir un tel impact sur la politique au sein d’un pays. Cette affaire rejoint la théorie transnationaliste de R. Keohane et J. Nye, qui défendent l’idée que des séries de phénomènes d’actualités peuvent engendrer des phénomènes internationaux. Cela montre également que la politique mondiale selon la théorie de la « high politics» (la guerre entre les pays, la défense et la sécurité du pays) et « low politics» (question sur la santé, l’environnement, l’économie) n’a plus de sens car on se rend bien compte que les enjeux économiques ont des effets majeurs. Les gouvernements gèrent des agendas internationaux et participent à des réseaux transnationaux dont les interactions affectent la vie politique interne des Etats ainsi que leur position internationale. De plus, les buts et fonctions des détenteurs de la puissance publique ont évolué. La complexité des enjeux de la politique étrangère et les nouveaux défis stratégiques modifient en partie la nature des relations internationales. On remarque ainsi que si le parti de l’opposition rallie la majorité, il changera la Constitution du pays et mènera une autre politique économique intérieure, et changera ainsi les relations que l’Islande entretient avec le reste du monde.
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