Les sociétés Atos et Bull, deux acteurs majeurs du marché informatique
Dissertation : Les sociétés Atos et Bull, deux acteurs majeurs du marché informatique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kahloon • 20 Février 2016 • Dissertation • 1 763 Mots (8 Pages) • 880 Vues
- Les sociétés Atos et Bull, deux acteurs majeurs du marché informatique
Le marché français de l’informatique a connu d’importantes évolutions au cours du XXe siècle jusqu’à nos jours. Bull et Atos sont deux SSII (sociétés de services en ingénierie informatique) qui, au cours de leur histoire, ont marqué les esprits et joué un rôle majeur en tant que représentant français face à la concurrence internationale. Aujourd’hui, le succès de l’OPA d’Atos sur Bull marque un tournant dans l’histoire mouvementé de Bull, et un nouveau départ pour le marché français de l’informatique. Il s’agit là d’analyser l’origine d’un rapprochement entre les deux sociétés.
- Bull : une société au passé mouvementé
Premier constructeur informatique européen, Bull a du faire face, au cours de son histoire, a de profondes perturbations et restructurations industrielles pour pouvoir se forger une identité forte sur le marché, afin de devenir aujourd’hui un spécialiste dans la sécurité et les serveurs de haute performance. [pic 1]
Un rempart européen face au leadership américain :
Crée en 1931, Bull est le plus ancien groupe de haute technologie en Europe. A l’origine, la société commercialise les tabulatrices, des machines à calcul capables d’évaluer des statistiques à partir de cartes perforées. Il s’agit, à l’époque, des machines de calcul les plus puissantes du monde. Ces appareils électroniques connaissent un véritable succès. Elles s’imposent rapidement aux entreprises européennes comme une alternative aux produits du géant américain IBM. Les détenteurs des brevets de la société décident alors d’industrialiser leur commerce à l’échelle continentale. Bull devient un constructeur de droit français avec de nouveaux actionnaires européens, suisses et belges.
Jusque dans les années 60, Bull connaît une phase de développement remarquable. Animé par un esprit de paternalisme social, afin de valoriser le talent de chaque salarié, la société prospère et s’ouvre au monde entier. La compagnie profite de la seconde guerre mondiale pour étendre son marché au-delà des frontières européennes, en Union soviétique, en Amérique latine, au Japon et en Chine. En proposant des prêts gratuits de matériel, le français est fortement apprécié sur un marché où le traitement de l’information est dominé à 80% par les américains. Pendant la révolution de l’électronique dans les années 50, Bull réussit avec succès le passage des tabulatrices à cartes perforées aux machines électroniques, notamment les ordinateurs.
En 1960, Bull est classée neuvième entreprise française à la Bourse de Paris. La société est alors le deuxième constructeur informatique mondial et le numéro un européen, avec plus de 15000 salariés. La société joue alors un rôle majeur dans la défense de l’industrie européenne face à la concurrence américaine.
Bull, en pleine crise de croissance :
En 1961, la compagnie lance sur le marché Gamma 60, le premier ordinateur multitâche, capable d’enregistrer 600 000 chiffres par seconde. Malheureusement trop compliqué à utiliser, il est dépassé par l’IBM 1401 américain. Le cours de l’action s’effondre tout comme les bénéfices. Endetté, Bull connaît une phase de dépression. Elle n’est plus de taille à affronter la concurrence sur un marché en plein essor. En 1963, Bull subit de plein fouet la crise de l’électronique. L’américain General Electric récupère 49% du capital de la société et devient ainsi l’actionnaire majoritaire. Les autres actionnaires sont français (la Compagnie générale des eaux, la Caisse des dépôts, la CSF). En 1964, Bull devient une filiale de General Electric et s’appelle alors Bull General Electric. En 1970, General Electric cesse toute activité informatique. L’américain Honeywell rachète les parts de son compatriote, fusionne avec Bull puis absorbe la CII (Compagnie Internationale d’Informatique), que le gouvernement français avait tenté de mettre en place, pour devenir CII-Honeywell-Bull en 1976.
De la nationalisation à la privatisation :
Par la suite, le français Saint-Gobain prend une majorité des parts du groupe pour en devenir l’actionnaire majoritaire. En 1982, l’État nationalise le groupe qui prend son nom actuel, Bull. L’Etat français devient alors majoritaire dans le capital. En 1989, Bull fait l’acquisition de Zenith Data Systems, constructeur américain de micro-ordinateurs.
En 1993, l’entreprise en difficultés, l’État la recapitalise dont il est l’actionnaire principal. Cependant, ses pertes ne cessent de s'accumuler au fil des années. L'Etat finit par se désengager de Bull. En 1994, la société ouvre son capital aux actionnaires privés. Bull multiplie plans de sauvetages et cessions successives de ses activités. Aux débuts des années 2000, son activité de cartes à puces est revendue à Schlumberger, pendant qu’une partie des activités de services en Europe est récupérée par Steria.
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Evolution du cours de l’action Bull depuis 1995
Le groupe connaît une nouvelle restructuration, qui s’en suit d’une période de rentabilité jusqu’en 2004, l’année de sa privatisation. Bull se spécialise dans les supercalculateurs (HPC) et concentre ses activités en France, et en Europe. En 2010, son supercalculateur, leTera-100, est le plus puissant du continent.
En 2010, l’entreprise est plongée dans une enquête l’accusant de complice de tortures pour avoir vendu son programme Amesys au gouvernement libyen. L’image du groupe est fortement impactée, alors que ce dernier recommençait à se reconstruire. En janvier 2014, Bull lance un plan de développement pour devenir l’opérateur de confiance de la donnée en entreprise. Avec le programme One Bull, la société fait le pari du Cloud et du Big Data et veut s’appuyer sur ses trois compétences principales : le calcul haute performance, l’intégration d’architectures complexes et la sécurité.
Conduit par Philippe Vannier, Bull est aujourd’hui implanté dans plus de 50 pays et réalise un chiffre d’affaires de 1,262 milliards d’euros en 2013.
- Atos :
Atos, ou plus précisément Atos Origin, est une des principales Société de Services en Ingénierie Informatique (SSII) françaises. Créé en 2000 à l'occasion de la fusion entre Atos et Origin, l’histoire du groupe remonte à l'année 1962 avec la création de l'entreprise Cegos Informatique. [pic 3]
Une histoire riche en fusions et acquisitions :
Atos est issu de nombreuses réunions de différentes sociétés informatiques françaises. Tout commence en 1962, lors de la création de l’entreprise Cegos informatique. En 1970, celle-ci fusionne avec la SSII Sliga, créée en 1970. Le groupe prend le nom de Sligos et devient une SSII spécialisée dans les solutions de paiement. En 1997, Sligos se rapproche de la société Axime, elle-même issue d’une fusion entre Segin, SITB et Sodinforg en 1991, pour donner naissance à Atos. En 2000, Atos fait l’acquisition du néerlandais Origin, une filiale informatique de Philips. Le groupe prend le nom d’Atos Origin. Philips détient alors 49% du capital de l’entreprise.
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