Fintech analyse Ant financial
Fiche de lecture : Fintech analyse Ant financial. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nouna100 • 3 Mai 2018 • Fiche de lecture • 969 Mots (4 Pages) • 783 Vues
La plate-forme de paiement mobile « Ant Financial » du groupe Internet Alibaba, serait valorisée à 120 milliards de dollars potentiellement, ce qui dépasserait la valorisation de Goldman Sachs ! Avec 520 millions d’utilisateurs, elle entend innover en matière de notation de crédit ce qui paraît troublant pour la Banque Centrale Chinoise qui commence à reconnaître les conséquences des schémas de « crédit social » proposés par les compagnies tech.
En effet, pour Ant Financial le mécanisme d’octroi de crédit se fait sur la base de la notation de Sésame crédit par observation des habitudes d’achat des personnes, de leurs cercles sociaux ainsi que de leurs dossiers de crédit. Alibaba affirme que les données personnelles des utilisateurs ne sont pas partagées avec le gouvernement sans leur consentement, ainsi le but initial de Sésame est de permettre une vie commerciale plus facile même aux plus défavorisés. De ce fait, Sésame Crédit et ses rivaux ne sont pas aussi sinistres que le régime chinois qui, plus orwellien, entame le « système de crédit social » qui a pour but de surveiller le comportement des citoyens jusqu’en 2020 et d’affliger de graves sanctions aux citoyens qui ne respectent pas les amendes telles que les billets d’autobus.
Cependant, des désavantages se présentent :
Les crédits étaient auparavant accordés aux plus fiables - le banquier était un « comptable social » Stiglitz - alors que les entreprises technologiques le font moins avec moins de retenue. Etrangement, les banques traditionnelles qui stockent d’énormes quantités de données sur les dépenses et les habitudes des clients ne les exploitent pas autant qu’elles pourraient à cause de la règlementation, la confidentialité, et se fient aux scores normaux de l’industrie pour effectuer leurs décisions. Ceci n’est pas appliqué par les entreprises de technologie, qui elles ont tendance à penser pouvoir exploiter toutes les données en leur détention même les plus critiques comme les flux téléphoniques des gens indiquant leur emplacement, les détails relatifs à leurs cercles de médias sociaux ainsi que les produits et services qu’ils achètent. Ainsi, de potentiels abus sont soulignés du fait de la pauvre règlementation, à la différence des services financiers traditionnels qui sont bien encadrés.
De plus, un système d’incitations perverses se met en place lorsque le calcul de scores de crédit se fait sur la base des transactions et de l’activité. Le crédit social favorise un mécanisme inverse au pointage de crédit traditionnel en incitant les utilisateurs à acheter et louer des objets via la plateforme en se constituant un cercle d’amis actifs et bien notés afin d’obtenir un « score » meilleur, alors que le système traditionnel supposait une bonne maîtrise de soi et donc moins d’emprunts pour plus de crédibilité. En d’autres termes, ce qu’on reproche au système est la banalisation du système le réduisant donc à un jeu, une sorte de version financière d’un tournoi dans lequel les gens rivalisent et augmentent leur « rating » par l’activité tout comme dans les réseaux sociaux et les jeux mobiles.
Notons qu’il existe une opacité dans le calcul algorithmique de Sésame qui affecte un chiffre entre 350 et 950 à l’utilisateur sur une base que n’ai pas vraiment explicite. Finalement, l’effet de réseau à la Facebook est mis en jeu. En effet, afin de construire un score élevé sur Sésame, il s’agit de n’utiliser que Ali pay, un système de propriété prévaut contrairement aux scores Fico qui sont utilisés par les trois grands bureaux de crédit américains. La banque centrale chinoise a réalisé tardivement que le pouvoir donné aux entreprises technologiques rivales posait des problèmes vu le conflit d’intérêt imminent entre plateforme de paiement et arbitre des notations de crédit : tout ce qui pourrait affecter l’algorithme se répercutera sur les transactions faites sur le site. En conclusion, « Le score citoyen unique » aurait un large impact comme dénoté par Gerd Gigerenzer de l’Institut Max Planck pour le développement. De plus, l’expérience de crédit social de la Chine a soulevé quelques inquiétudes sur la confidentialité des données. Des initiatives règlementaires de l’UE sur la régulation de la protection des données étendra l’approche à la « portabilité des données » (s’ajoutant au pouvoir de conservation de données) par l’utilisateur.
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