Analyse du livre Made in germany de Guillaume Duval
Commentaire d'oeuvre : Analyse du livre Made in germany de Guillaume Duval. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jcouavoux • 27 Février 2019 • Commentaire d'oeuvre • 5 775 Mots (24 Pages) • 1 186 Vues
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Promotion et groupe | DAU19G1 (promotion 19, groupe 1) |
Professeur | Jean-François CHANLAT |
Prénoms, NOMS | Johann COUAVOUX |
Vos industries/entreprises | Loste Tradi France |
Vos fonctions/positions dans votre organisation |
Responsable Export Europe du Nord |
Sommaire
Résumé du livre3
Introduction5
- L’origine de la langue (Histoire et Religion) comme base de la culture 6
- Des vies organisées différemment8
- France-Allemagne : une complémentarité possible ? 13
Conclusion16
Résumé du livre : « Made in Germany : le modèle allemand au-delà des mythes »
Historiquement l’Allemagne est un pays plutôt conservateur et plutôt libéral où l’intervention de l’Etat n’est pas de rigueur, sauf pour aider à créer des conditions saines de concurrence inter-entreprise (création de l’ordolibéralisme, Walter Eucken, 1932). La fin de l’ordolibéralisme se produit au moment de l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler qui prône l’interventionnisme étatique.
L’Allemagne est dotée d’un gouvernement fédéral, le pouvoir est donc décentralisé (contrairement à la France) ; le pouvoir et la population sont répartis de manière plutôt homogène ; la capitale très récente est Berlin (chute du mur de Berlin, vote en 1990) depuis la réunification entre les RFA et RDA (cette dernière sous le joug soviétique) : le centre de l’Europe a donc bougé de l’Ouest vers l’Est (auparavant Bonn était la capitale). C’est un pays qui n’a pas subi de vague immigrationniste du fait de son passé non colonialiste ; en revanche, c’est un pays de migrants, notamment vers les Amériques. Aujourd’hui, le recul démographique de l’Allemagne est une véritable menace pour son futur : en effet, de 83 millions d’habitants en 2010, ils devraient être 66 millions en 2060 (la France serait plus peuplée que l’Allemagne dès 2045) ; ceci s’explique principalement par le manque d’infrastructures permettant l’accueil et l’éducation des jeunes enfants.
Les corporations syndicalistes en Allemagne sont très puissantes et défendent les salariés par le bais de conventions de branche : les syndicats en Allemagne sont acteurs des décisions de l’entreprise et la négociation, la collaboration, le compromis sont les maîtres-mots de leur activité. A travers ce que les Allemands appellent la Co-Détermination (Mitbestimmung), les représentants des salariés participent activement et pour le compte de l’ensemble des parties prenantes aux décisions stratégiques. Par ailleurs, les grèves lors de la durée des accords de branche sont tout simplement interdites.
Le succès économique de l’Allemagne reposerait avant tout sur l’éducation des Allemands et leur formation (Bildung) vis-à-vis du monde professionnel: écrémage dès le plus jeune âge de manière à catégoriser les forces des étudiants en fonction des besoins, chaque filière – manuelle ou intellectuelle – étant valorisée. Cet apprentissage et ce respect des uns envers les autres ont contribué fortement à la culture d’entreprise allemande.
Il est également fait état des avantages compétitifs de l’Allemagne qui lui ont permis un déploiement sans égal à l’export dans ses activités les plus emblématiques : la faiblesse des dépenses publiques, pas de salaire minimum (jusqu’au 1er janvier 2015), émergence des pays de l’Est (hausse des besoins en électroménager et voitures de luxe), répartition de la langue allemande dans de nombreux pays (notamment Amérique du Nord et du Sud du fait d’une émigration historique), une compétitivité-coût renforcée par le décalage des emplois homme-femme (la femme étant souvent reléguée à un travail de service, donc moins chère ou bien ne travaillant pas – EX-RFA), le soutien financier de l’Europe dans la réunification de l’Allemagne, la crise de l’euro favorisant les exportations, la valorisation sociale du travail manuel (force de l’apprentissage), une solidarité et une organisation puissantes.
Mr Duval critique ensuite (de manière d’ailleurs peu partiale) la politique d’austérité mise en place par Mr Schröder, qu’il considère comme catastrophique pour le pays car trop libérale, ce qui a conduit au creusement des inégalités (Lois Hartz IV notamment). Concernant Madame Merkel et ses actions permettant de placer l’Allemagne sur la plus haute marche de l’Europe, elle n’aurait fait que corriger les erreurs de Mr Schröder…
Introduction
Ce livre de Mr Duval, sur une tentative éclairée d’explication d’une réussite économique allemande plus performante que la française, invite, en réalité, à se poser plusieurs questions sur les différences entre les Allemands et les Français et d’en comprendre autant leur singularité que leur complémentarité. En effet, au travers de ce livre, nombre de faits sont rapportés qui ont pour origine l’histoire, la langue, les traditions de chacun de ces deux pays « puissants », et qui permettent d’analyser les différents comportements, eux-mêmes sources des finalités sociétales que nous pouvons observer aujourd’hui.
La seule question qui me vient à l’esprit à la lecture de ce livre est la suivante : un modèle d’organisation allemand peut-il être transposable à la France? En d’autres termes, pratiquer le copier-coller intra-culturel est-il bénéfique et profitable ?
Comme l’ont étudié Woodward, Burns & Stalker, Lawrence & Lorsch, il n’y a pas de modèle unique d’organisation, mais des modèles (Théorie de la contingence).
De par mes lectures, réflexions et expériences de vies - personnelle et professionnelle -, je vais tenter de montrer que l’on n’échappe pas à ses racines, à son construit ou à sa culture, et que l’on ne peut pas transposer à cent pour cent un modèle de vie d’une culture A dans une culture B ; en revanche, je me permets de penser qu’il doit exister des convergences, des complémentarités – parfois même des similitudes - pour permettre la coexistence de deux cultures/organisations différentes sur un projet commun.
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