Asymétrie informationnelle et opportunisme: avantage comparatif de la firme bancaire dans l'évaluation du risque crédit
Dissertation : Asymétrie informationnelle et opportunisme: avantage comparatif de la firme bancaire dans l'évaluation du risque crédit. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 17 Septembre 2012 • Dissertation • 5 151 Mots (21 Pages) • 1 509 Vues
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GARDES ERIZE Nathalie
Docteur en sciences de gestion
ATER
IAE de Pau et des pays de l’Adour
Nathalie Gardès
3 allée de petit barrère
40000 Mont de Marsan
nathalie.gardes@wanadoo.fr
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Asymétrie informationnelle et opportunisme :
Avantage comparatif de la firme bancaire dans
l’évaluation du risque crédit
Information asymetry and opportunism :
Comparative advantage of bank firm in credit evaluation
GARDES ERIZE Nathalie
Docteur en sciences de gestion
ATER
IAE de Pau et des pays de l’Adour
En l’absence d’information publique abondante, il devient difficile
pour un créancier de discriminer les projets d’emprunt. Si
l’emprunteur connaît la rentabilité de son investissement, le
prêteur fonde son jugement sur les documents et informations
fournis par l’emprunteur. Il devra donc évaluer le risque du projet
et surveiller ensuite l’entreprise qu’il finance. L’existence
d’asymétries informationnelles entre prêteurs et emprunteurs, dans
un contexte de rationalité limitée et d’incertitude, rend donc
problématique le financement direct en générant des coûts de
transaction et de surveillance prohibitifs.
Without plentiful public information, it becomes difficult for a
creditor to discriminate loan projects. If borrower knows the
profitability of his investment, lender bases his judgement on
documents and information given by borrower. He must evaluate
the risk of the project and supervise the enterprise he finances.
Informational asymmetries between lenders and borrowers, in a
context of bounded rationality and incertitude, make direct
financing problematic producing prohibitive transaction and
control costs.
Mots clés: incertitude - banque - risque crédit -avantage comparatif
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Une partie de la littérature consacrée à l’intermédiation financière
justifie l’émergence d’institutions financières telles que les
banques par leur capacité à réduire le coût de l’échange du capital
grâce à la diminution du coût de l’information. Les modèles de
G.J. Benston et C.W. Smith (1976), H.E. Leland et D.H. Pyle
(1977), D.W. Diamond (1984), expliquent l’émergence des
institutions financières en se fondant sur l’avantage comparatif que
détiennent les banques en matière d’évaluation et de surveillance
des demandes de financement. Dotées d’une meilleure information
que l’ensemble du marché, elles peuvent diversifier leur
portefeuille afin d’en réduire le risque global.
Ces approches ne soulignent cependant pas suffisamment le
véritable avantage informationnel spécifique aux banques. En
substance, l’avantage informationnel des banques repose sur la
production d’un savoir idiosyncrasique issu de l’historique des
relations que la banque a instauré avec ses clients. L’accumulation
d’informations privées sur la clientèle permet à la banque d’opérer
des recoupements et ainsi de créer de l’information. Cela leur
permet d’opérer une meilleure sélection des projets d’emprunt et
de réduire le risque inhérent à toute opération d’investissement.
Cet article se décomposera comme suit : la première section aura
pour objet de mettre en relief le problème du financement des
investissements inhérents à l’incomplétude de l’information et
l’opportunisme des agents économiques. La seconde s’attachera à
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mettre en évidence l’avantage comparatif que détiennent les
banques en matière d’évaluation du risque crédit.
1 Incomplétude de l’information et opportunisme : une
configuration problématique pour évaluer le risque crédit
Le prix, traditionnellement conçu pour représenter le signal de la
rareté relative d’un produit et de sa qualité, ne constitue pas, en
situation d’incertitude, un parfait révélateur de l’information car
les biens ne sont pas identiques. Concernant le secteur bancaire, un
aspect particulier de l’activité de crédit réside dans le fait que ni le
risque, ni la rentabilité des opérations réalisables ne sont
identiques. Chaque opération de crédit étant unique, il en résulte
une très grande variabilité des composantes risque et rentabilité.
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