Le cas « des frontieres a franchir »
Dissertations Gratuits : Le cas « des frontieres a franchir ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar claudy • 8 Mai 2013 • 1 220 Mots (5 Pages) • 2 173 Vues
DES FRONTIÈRES À FRANCHIR1
Cette étude de cas s’appuie sur l’expérience vécue par Angelica Garza, une Américaine d’origine mexicaine qui a travaillé pendant 10 ans aux ressources humaines (RH) d’une multinationale fabriquant des produits médicaux. La maquiladora dont il est question ici se trouve à
Tijuana, grande ville mexicaine située en face de San Diego (Californie), juste de l’autre côté
de la frontière. Les maquiladoras sont des usines mexicaines à capital étranger installées dans
les zones limitrophes des États-Unis pour profiter de lois favorables et d’une main-d’œuvre
à bon marché.
Cette usine de Tijuana appartenait à USMed, propriétaire de six autres installations situées
dans divers États américains, dont la Floride. Outre son travail dans cette maquiladora, où
elle passait le plus clair de son temps, Angelica était responsable des ressources humaines
d’une petite unité administrative située à Chula Vista, du côté américain de la frontière. Le
personnel comptait au total 34 Américains (12 du côté mexicain et 22 du côté américain) et
près de 1 100 Mexicains.
Les relations étaient pratiquement inexistantes entre Angelica et les cadres aux RH
des autres installations d’USMed aux États-Unis ou au Mexique. Selon elle, USMed n’avait
aucune politique générale en matière de gestion des ressources humaines, et encore moins
en matière de gestion de la diversité.
L’adaptation d’Angelica aux réalités mexicaines n’a pas été facile, car rien dans son expé-
rience américaine ne l’avait préparée à ce qui l’attendait au sud de la frontière. Ses collè-
gues d’origine anglo-saxonne ne savaient que très vaguement ce qui se déroulait à Tijuana
et ne voyaient pas l’intérêt d’essayer de comprendre la main-d’œuvre mexicaine, ni de s’en
rapprocher. Grâce à son éducation mâtinée de culture latino-américaine, Angelica pouvait,
en partie, comprendre la culture et les valeurs des travailleurs mexicains. Sa maîtrise de
l’espagnol lui permettait également de communiquer avec eux, mais ses connaissances et ses
liens étaient loin de correspondre à ce qu’imaginaient les dirigeants américains, inconscients
des nombreuses différences sur le plan culturel entre Angelica et le personnel mexicain.
« Rétrospectivement, je suis étonnée de la situation dans laquelle j’étais plongée à l’époque.
En fait, je n’y comprenais pas grand-chose. Ainsi, je me suis aperçue que les gens croient
que les Américains d’origine mexicaine sont les mieux préparés pour travailler avec des
Mexicains. Je suppose que tout le monde estimait que, venant d’une famille chicano, j’allais
automatiquement savoir comment me fondre dans cette culture complètement différente de
la mienne. »
Angelica a donc connu bien des frustrations et s’est heurtée à un mur d’incompréhension.
Ses tentatives de médiation entre les gestionnaires mexicains et américains se traduisaient
souvent en méfiance de la part de ses collègues américains, qui n’appréciaient pas ses idées
ni ses suggestions. Étant donné son statut d’Américaine, les Mexicains éprouvaient pour elle
1. SCHERMERHORN Jr., John R., James G. HUNT, Richard N. OSBORN et Claire DE BILLY (2010). Comportement humain et
organisation, 4e
édition, ERPI, pp. C39-C41.Travail noté 1 (série 11)
ADM 1013 – Comportement organisationnel
des sentiments ambigus où se mêlaient incompréhension et ressentiment, alors que l’organisation américaine ne lui offrait guère de soutien.
« J’ai découvert que mes collègues mexicaines, deux femmes qui travaillaient à la comptabilité depuis cinq ans, m’en voulaient. Ce qui m’a sauvée, c’est le fait d’être Américaine,
parce que les femmes mexicaines considéraient les Américains comme supérieurs. Mais elles
m’en voulaient de leur retirer une partie de leurs tâches. Pour elles, c’était comme si on
avait estimé qu’elles ne travaillaient pas bien et qu’on nous envoyait là pour leur ôter des
responsabilités. Alors, moi, en tant que femme parachutée là, j’étais d’autant plus surveillée
...