Le développement de la personnalité - l'adolescence

UE 1.1 S1 LE DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITE   -  L’ADOLESCENCE

INTRODUCTION

En fin de latence vers 11/12 ans sait que l’adolescence va arriver mais rien ne peut le préparer au choc traumatique de l’adolescence qui va le déborder et qui est nécessaire pour accéder aux structures de la personnalité adulte. Processus qui se déploie dans le temps, qui dure assez longtemps. Début à la puberté et la fin plus complexe ! Période importante car c’est là où se joue les structures de la personnalité adulte :

• Conquête de la génitalité : nouveau rapport au corps
• Conquête de l’identité : de soi

Les bases psychiques acquises et mises en place doivent être suffisamment solides pour supporter cette période et accéder à un nouveau statut dans la société et vis-à-vis de soi. Donc travail de renonciation et notamment à l’autre sexe. Accession à une sexualité hétéro-érotique qui apparait.

• Grand polymorphisme des troubles à l’adolescence donc attention à ne pas porter des diagnostics hâtif.
• Importance des facteurs extérieurs (vie réelle) : dans l’organisation adolescente on ne peut pas s’occuper d’ado sans considérer l’environnement familial, sociale, amicale…relier les troubles à ce qui s’est passé dans la vie réelle.
• Notion de crise, à entendre au sens de discontinuité : un moment de grand bouleversement qui va désorganiser pour mieux réorganiser. Rupture entre la latence et ce qui va se passer après ou l’individu va se transformer. Pas nécessairement péjoratif ce terme de crise.
• Période difficile à définir (Début plus repérable que la fin) : ce qu’elle n’est pas :

• L’enfance
• La maturité

I/ Bouleversements à l’origine du processus d’adolescence

1. Le corps :

– désarroi et étrangeté face aux bouleversements corporels : à l’origine des préoccupations dysmorphophobiques (perception que l’on a de soi qui n’est pas du tout celle que les autres ont : je suis énorme alors que la personne fait 45kg…exagération de certaines caractéristiques qui empêchent l’ado d’accepter de se percevoir comment les autres le voit). Il essaye de s’approprier ce nouveau corps, ces nouveaux aspects.

Décalages entre les changements physiques et les changements psychiques.

• Déception : le statut de l’ado, la perception qu’il a de lui-même ne change pas aussi vite que le corps.

• Passivité : les changements sont subis, on ne peut pas les empêcher

 = vécu d’impuissance (à les ralentir, à les infléchir)

• Différencier puberté = évolution physique
• Pubertaire = évolution psychique

Tous les processus psychiques deviennent en cohérence avec l’évolution physique.

1. La réactivation pulsionnelle :

• « retour en force » de la pulsion sexuelle, qui déstabilise CAR réactivation fantastique intense (parfois danger pulsionnel) : avec les changements corporelles, cette sollicitation va revenir très fortement. Réactualisation des moments traversés par le petit mais cette fois-ci la différence est que l’ado est capable du passage à l’acte sexuel (peut être un danger d’un point de vue psychique)

• Sexualisation des représentations : rêves, rêveries, autoérotismes autour de la sexualité

• Apparition du génital : acquisition de nouveaux pouvoirs à s’approprier !

= pouvoir établir petit à petit une relation intime avec ce nouveau corps parfois risque de déplacement de ce danger (cf anorexie). Vont revenir aussi toutes les activités masturbatoires cachées. Danger pulsionnel d’être débordé des risques des passages à l’acte, parfois pour certains psychismes, c’est tellement trop fort et trop dangereux donc il faut tenter d’éteindre cette pulsion sexuelle et se voit dans la réalité comme par exemple avec l’anorexie.

II/ Remaniements psychiques et organisation de la personnalité :

1. Un narcissisme exacerbé :

• La régression narcissique : un repli vers la base de sécurité, repli sur soi. Tout ce qui se passe est trop compliqué, je me reconnais plus, je ne prends plus mes repères sur l’extérieur donc replis sur soi.  

• se distancier des parents (désidéalisation)
• utiliser l’autre comme tremplin narcissique (Kestemberg) : un repère par rapport à soi-même pour arriver à se repérer face aux changements.

• le surinvestissement narcissique : mon nombril et moi ! Tous ces moments ou l’ado s’intéresse seulement à lui-même par rapport à son entourage. On parle de l’ado égoïste.

Moments ou l’ado à une très haute opinion de lui-même, fera mieux que les parents, ou tout sera possible avec phases de déception.

• la revendication sexuelle : une fragilité narcissique

• l’accès à la sexualité adulte n’est pas magique : « Moi je peux » pour éprouver les nouvelles capacités de ce corps. Donne ces ados parfois qui utilisent très vite et très tôt ces nouvelles capacités sexuelles alors qu’en termes de maturité, ils n’en sont pas là.

1. L’identité en question :

Enjeu : accéder à une nouvelle identité assumée

• Processus de subjectivation : au sens de devenir un sujet adulte, un individu. Accéder à un « Je » adulte. Une 2eme séparation = devenir un sujet à part entière avec un corps et une psyché qui fonctionnent ensemble // difficulté qui s’exprime souvent par un sentiment chronique de vide, d’ennui…Expression d’une lutte intérieure contre le changement, contre la distanciation même si désirée, ce qui n’est pas facile à vivre.

• Liens avec l’enfance : l’évolution de ce processus dépend – encore ! – de la qualité des relations à l’objet primaire + vécu de la latence.

1. Réactualisation de problématique anciennes et réaménagement des instances :

1. Reviviscence de la névrose infantile et remaniement du Moi :

= le complexe d’œdipe revisité : et si c’était possible !

Attachement et rejets sont réactualisés en raison de bouleversements corporels de l’ado. Remet en question et les relations aux parents sont teintées de cette réactivation de la pulsion sexuelle vis-à-vis d’eux qui motivent tous ces mouvements d’investissement et de distances.

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