Dilemme Éthique

TD : dilemme éthique

Contexte : 

Monsieur Z se présente aux urgences pour douleurs à la poitrine. Ils lui mettent en place un traitement, un ECG est réalisé et met en évidence une angine de poitrine. Suite à cela, le patient est perfusé avec un traitement vasodilatateur en pousse-seringue. Monsieur Z qui était impatient et nerveux à son arrivée est maintenant calmé et dit être soulagé. L’urgentiste lui explique la suite de sa prise en charge et lui pose plusieurs questions sur ses habitudes de vie ce qui met de nouveau le patient hors de lui. Il trouve les questions intrusives mais dit qu’il va mieux, il souhaite quitter l’hôpital. A 22h, le patient retire lui-même sa perfusion et prépare lui-même ses affaires. L’infirmière essaie de le dissuader, en vain. Celui-ci quitte l’hôpital et décède 4h plus tard.

La famille porte plainte.

Angine de poitrine : une douleur thoracique qui apparaît généralement pendant un effort, un stress. Elle survient généralement chez des patients qui présente une insuffisance coronarienne. Son apparition est favorisée par les facteurs de risques cardiovasculaires

Coronarographie : une technique d’imagerie médicale utilisée en cardiologie pour visualiser les artères coronaires en cas de suspicion de maladies coronariennes.  

Le bilan cardiologique se concentre sur l’état de l’activité cardiaque et se concrétise par une combinaison d’examens spécialisés tels que : le score calcique coronaire qui permet d’anticiper le risque d’accident cardiaque sur une période de 3 ans

Mise en évidence du dilemme : L’infirmière aurait-elle dû laisser directement partir le patient ou aurait-elle dû essayer de le dissuader/retenir davantage ?

Émission d’hypothèses : 

• Quelle était la charge de travail à ce moment même dans le service ?
• Ne pouvait-elle pas demander à quelqu’un d’autre d’aller prévenir le cardiologue ?
• N’y a-t-il pas de sécurité dans le service ? Présence de code pour entrer et quitter le service ?
• Que faisait les autres membres du personnel ?
• Le personnel de nuit manquait -il de vigilance ?
• Est-il légitime d’essayer de dissuader à plusieurs reprises un patient ?
• A-t-elle prévenu le patient sur les risques qu’il encourt ?
• À partir de quel moment pouvons-nous parler d’illégalité ?
• Quel est l’environnement social du patient ?
• A-t-il une personne de confiance ?
• L’infirmière pouvait-elle prévenir la personne de confiance de la situation ?
• La personne de confiance si prévenue, aurait pu-t-elle dissuader le patient ?
• La famille était-elle au courant que le patient voulait partir ?
• Si oui, aurait-il menti sur la raison de son départ ?
• Le médecin est-il venu voir le patient pour une visite ?

Les principes déterminants : 

• Principe de bienfaisance : l’infirmière a voulu bien faire en allant voir le cardiologue pour prévenir de la situation critique, du fait que le patient voulait partir. Le but était de le dissuader
• Principe d’autonomie : le patient a la capacité de choisir, d’avoir son propre consentement
• Principe de justice : le patient est en mesure de refuser un soin
• Principe de responsabilité : cela appelle à la responsabilité, c’est de la responsabilité de l’équipe soignante de veiller sur le patient, cela peut avoir des conséquences par la suite sur celui-ci

Les actions possibles : 

Deux possibilités concernent la situation.

• Soit l’équipe médicale laissait partir le patient directement avec tous les risques qu’il pouvait encourir 
• Soit l’équipe médical essayait de le dissuader davantage malgré le refus de soin

Argumentation : 

Si l’équipe médicale avait laissé partir le patient directement : En effet, le patient a fait part à l’infirmière de son envie de quitter les lieux et a insisté sur le fait que les questions l’agaçaient. Selon l’article L1111-4 du code de la santé publique : « toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé ». En effet, l’infirmière n’a pas présenté les risques encourus au patient, celui-ci n'était donc sûrement pas au courant. Ainsi, la responsabilité du professionnel de santé ne pourra pas être recherché pour défaut d’information du patient sur les risques encourus. En revanche, elle pourra l’être pour défaut de surveillance ou simplement de vigilances dès lors que la vulnérabilité du patient était connue et ses intentions prévisibles.

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