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Analyse de situation SAMSAH

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Par   •  4 Juin 2023  •  Dissertation  •  2 297 Mots (10 Pages)  •  333 Vues

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Analyse de situation – Stage n°2

  1. Contexte

        Nous sommes le mardi 4 mai 2021 et cela fait trois semaines que je suis en stage en santé mental dans un Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés (SAMSAH). Pour mon analyse de situation, j’ai choisi de parler d’une situation portant sur du relationnel. En effet, le relationnel est une notion importante dans la problématique de la santé mentale. Cela permet d’installer et d’entretenir une relation de confiance avec la personne prise en charge. On appellera celle-ci l’usager afin de garantir son anonymat.

L’usager en question est atteint de schizophrénie. Il est particulièrement gêné par des symptômes positifs tels que les hallucinations auditives et visuelles. Depuis quelques jours, ces hallucinations s’intensifient et l’empêchent de faire quoi que ce soit et de se concentrer. L’usager est très envahi et n’est plus en capacité de vivre seul chez lui pour le moment. Son infirmière référente a donc décider, avec l’avis de son psychiatre, de l’emmener aux urgences afin qu’il puisse être hospitalisé pendant quelques jours afin qu’il se remette.

Mon analyse de situation va donc porter sur la période où nous l’avons amené à l’hôpital. J’accompagne ici l’infirmière référente de l’usager.

  1. Description

        Lorsque nous arrivons au domicile de l’usager, celui-ci met du temps à nous ouvrir. Il nous dira plus tard que des voix l’en empêchaient, elles lui disaient de ne surtout pas ouvrir. Il était très angoissé et présentait une écholalie importante. N’arrivant pas à se concentrer pour faire sa valise, l’infirmière lui a proposé d’aller prendre une douche pendant que nous faisions sa valise. Il a acquiescé et est partit dans la salle de bain. Pendant ce temps, nous avons fait sa valise et nous en avons profité pour ranger un petit peu l’appartement. En effet, celui-ci était encombré et des déchets jonchaient le sol. Ces signes nous montraient que l’usager était envahi par les voix et n’était pas en capacité de ranger.

        En sortant de la salle de bain, l’usager s’était habillé et avait essayé de se raser. Il n’avait cependant réussi à raser que la moitié de son visage car des voix l’empêchaient de faire la totalité. Il a exprimé sa colère de ne pas avoir réussi à ignorer les voix et nous a remercié d’être venu. Je ne trouvais pas les mots qui pourraient le rassurer ou simplement l’aider.

        Au moment de partir, l’usager a été pris de TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs). Il est resté devant le rideau de sa chambre à gratter une tâche en disant qu’il fallait qu’il lave le rideau car celui-ci était sale. Je lui ai alors dit que la tâche ne partirai pas en grattant mais que nous le laverions dès son retour à domicile. Après quelques minutes, il a accepté de nous suivre et est sorti de son appartement. Au moment de fermer la porte à clé, il est retourné à l’intérieur pour vérifier que les volets, les portes et la bombonne de gaz était bien fermés. Une fois avoir fait le tour trois fois, il est ressorti, a fermé la porte et est descendu avec nous.

        Arrivé devant la voiture, l’usager ne voulait pas monter dans la voiture car les voix lui disaient de ne pas monter, qu’il ne serait pas en sécurité. J’ai donc tenté de le rassurer en lui disant que nous l’emmenions à l’hôpital pour son bien, pour qu’il se sente mieux et être moins envahi par ses voix. Je lui ai également dit que les médecins sont là pour l’aider et qu’il y serait en sécurité. Il a enfin accepté de monter dans la voiture et nous avons pu partir. Dans la voiture, il a présenté une écholalie en répétant : « C’est pour mon bien, j’ai envie d’y aller et d’aller mieux ».

        En arrivant  dans la salle d’attente des urgences, l’usager m’a dit que ça le rassurait d’être ici mais que plus on se rapprochait, plus les voix lui disait de partir et qu’il avait très envie de les écouter. Je me suis donc assise près de lui puis je lui ai dit de me regarder, de se concentrer sur ma voix, sur ce que je lui disais et de respirer. Je lui ai dit que les médecins allaient l’aider à se sentir mieux, qu’ils étaient là pour ça. Mais également qu’il allait pouvoir se reposer et prendre soin de lui. Cela a semblé l’apaiser un moment. Ensuite l’infirmière est venue le chercher et il m’a regardé avec un regard perdu et je l’ai encouragé à suivre la soignante. Du fait de la situation sanitaire, je n’ai malheureusement pas pu l’accompagner à son entretien avec le psychiatre des urgences. J’ai cependant eu l’occasion de l’installer dans sa chambre et de vérifier une dernière fois comment il se sentait. Ses propos étaient plus calmes et je le trouvais plus détendu. Il était rassuré et je l’étais aussi de le voir aller déjà un peu mieux que plus tôt dans la matinée.

        L’infirmière et moi quittons alors l’hôpital et je lui fis part de mon soulagement qu’il soit ici mais aussi de mon questionnement face au comportement à adopter dans ces cas-là et du malaise que j’ai éprouvé face à cette situation. Elle me rassura alors en me disant que mon comportement avait été adapté et que j’appendrai au fur et à mesure à contrôler ces situations.

  1. Analyse

        Afin d’analyser correctement la situation, nous allons commencer par définir la pathologie psychotique. D’après un ouvrage[1], « une pathologie psychotique est caractérisée par des psychoses. Ce sont des troubles où le patient est en rupture avec la réalité. Ses pensées sont désorganisées. Il est sujet aux délires et aux hallucinations. Il ne peut pas critiquer ses comportements. » 

Cependant d’après ce que j’ai pu voir, je définirai les psychoses comme des troubles où le patient est en rupture partiel avec la réalité, où se construit sa réalité. Ces maladies se traduisent par une souffrance chez le sujet. La douleur est telle que le sujet n’arrive pas à l’exprimer ni à trouver la cause de celle-ci.

        Cette situation m’a posé beaucoup de questionnement sur la façon de réagir, de se comporter et de répondre aux inquiétudes de l’usager. Notamment le fait de ne pas trouver les mots adéquats quand l’usager exprime sa colère envers ses hallucinations auditives. Qu’est-ce que j’aurai pu lui dire pour le calmer un peu ? Ou est-ce que c’était mieux de ne rien dire ? Le fait de ne pas vraiment comprendre ce qu’il vivait m’a empêché d’être à l’aise dans mes propos. Je ne connais l’impression d’avoir des hallucinations auditives que par les dires et les explications de l’usager.

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