Pourquoi le progrès n'a t-il pas fait disparaître la religion?
Dissertation : Pourquoi le progrès n'a t-il pas fait disparaître la religion?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hkendepression • 30 Novembre 2016 • Dissertation • 2 273 Mots (10 Pages) • 4 901 Vues
PRIGNOT Félicia TES1
Pourquoi le progrès scientifique n’a-t-il pas fait disparaître la religion ?
Il est presque naturel ou tout du moins courant d’opposer le progrès scientifique et la religion. En effet, l’Histoire aura laissé des traces et nous aura enjoint à penser que science et croyance ne peuvent s’entendre, en particulier lorsque l’on pense à l’Inquisition, ou encore à Galilée à qui l'Eglise a intenté un procès pour avoir défendu la doctrine de l'héliocentrisme (c'est la Terre qui tourne autour du Soleil et non la Terre qui est au centre du monde) découverte par Copernic quelques décennies plus tôt (en 1543). Galilée a dû se rétracter, de peur de subir le même sort que Bruno, brûlé vif pour hérésie et athéisme. Il a finalement été réhabilité par l'Eglise... en 1992.
Nous pourrons alors définir la science au sens large désignant un savoir, et de façon plus précise un savoir fondé, démontré, qui ne varie donc pas avec les circonstances. La science s’oppose ainsi à l’opinion et implique l’idée d’expériences. Par opposition, Emile Durkheim va définir la religion tel un système de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées qui unissent à une communauté tous ceux qui y adhère. La question sous-entend également l’idée d’un processus au cours duquel la science aurait une démarche conquérante qui, dans son parcours, chasse la religion des domaines qu’elle occupait. La science aurait-elle donc le moyen de faire disparaître la religion ? Est-elle une limite à la croyance ? Mais alors dans ce cas-là pourquoi cette dernière subsiste encore aujourd’hui ? N’y aurait-il pas dans ce cas une dépendance vis-à-vis de l’autre ?
L’enjeu du sujet sera donc de se demander si la science et la religion peuvent coexister ou si l’existence de la première implique obligatoirement la disparition de la deuxième ?
Pour ce faire, nous nous demanderons de quelle manière la science tende à tuer la religion, puis l’insuffisance de la science, et enfin, nous montrerons que ces deux termes peuvent-être complémentaires.
Dans un premier temps, nous montrerons que la science semble devoir mettre fin au phénomène religieux. En effet, il est important de distinguer savoir et croire. Tout d’abord, le fait de croire est l’acte de tenir pour vrai ce qui ne fait l’objet d’aucune démonstration et d’aucune expérience. La croyance est alors définie comme quelque chose de particulier, de subjectif et de contingent. A la différence du savoir qui implique des connaissances sûres garanties par la démonstration et par l’expérience et qu’on ne peut alors pas remettre en cause. Les propriétés du savoir englobent la notion d’universalité, puisque tout le monde s’accorde, l’objectivité, et la nécessité, ce qui ne peut ne pas être. Les religions peuvent alors se réduire à des systèmes de croyances et de concepts faux et imaginaires ce qui justifie la domination de la science sur la religion puisque là où la croyance nous fourvoierait, la science nous éclairerait sans mensonges et faux-semblants. Ainsi le savoir apparaît comme une forme de connaissances supérieure à la croyance qui sépare les hommes quand le progrès scientifique les rassemblent. Ce que Debray accorde en affirmant qu’ « on ne s’entre-tue que pour ce que l’on ignore » en adéquation avec Bertrand Russel qui pense que la science doit mettre fin à la religion car elle a fait du mal à la vérité et aux hommes en engendrant des guerres de religions dévastatrices. Le savoir serait alors la solution pour faire cesser les conflits, puisque l’acte de savoir consiste à rencontrer une réalité qui me résiste en l’occurrence la loi de la logique par exemple à laquelle je dois me soumettre. La science se placerait alors naturellement en domination face à la religion et engendrerait sa perte.
De plus, nous expliquerons pourquoi la religion peut être considérée comme un amas de faussetés par certains qui mènerait à sa disparation au profit de la science. En effet, dans la croyance on accorde le statut de vérité en vertu d’un acte subjectif d’attribution. Ce qui implique alors aucune résistance et je me place dans un acte d’inconscience pure qui n’est justifié par rien d’autre qu’un dire lointain exprimé par un messie lui-même n’ayant pas de preuves matérielles comme dans le cas du progrès scientifique. Selon Freud « les religions sont des « délires collectifs » » et cela réduirait alors toutes les religions à la superstition ou purement et simplement à la fabulation, ce qui ne ferait aucun cas le poids face à la vérité universelle de la science et achèverait ainsi l’anéantissement de la religion, puisque cette dernière ne peut dans un sens pas se justifier.
Par ailleurs, Auguste Comte, fondateur de la sociologie et philosophe français du XIXème siècle a ainsi démontré que la disparition de la religion s’inscrit dans un processus naturel de l’évolution intellectuelle de l’humanité, c’est ce qu’il appelle la « loi des 3 états », qui se trouve être l’adaptation de la pensée rationnelle en trois phases distinctes. Tout d’abord survient l’état théologique qui correspond au besoin de rechercher l’origine de toutes choses et de cette manière se réfugier dans la religion. Puis, vient l’état métaphysique qui est une période transitoire et s’inscrit dans une remise en question existentielle où l’homme s’approche timidement de l’esprit critique tout en s’éloignant du subjectif. Enfin, l’état positif, celui de la finalité, représente la recherche des causes et des phénomènes qui se trouvent à porter d’explication et de compréhension. C’est l’avènement de la science. Ainsi, l'esprit scientifique doit effacer l'esprit théologique dominé par la croyance; les certitudes rationnelles doivent mettre un terme à l'irrationalité du phénomène religieux qui n'est qu'une étape.
Il conviendrait alors de penser qu’aucune adéquation entre la science et la religion ne puisse subsister. Or, nous pouvons nous demander si la mort ou l’irrationalité de notre existence peuvent laisser subsister des croyances qui ne se fondent pas sur la seule Raison ? A partir de ce point, il conviendra de se demander si la science est dans la capacité de combler tous les vides de notre existence ? Et si la religion serait alors soit sans fondements ou alors qu’elle s’appuie sur autre chose que la Raison ?
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