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LE RETOUR DU RELIGIEUX CONTREDIT-IL LE PROCESSUS DE SECULARISATION CONSUBSTANCIEL A LA MODERNITE ?

Dissertation : LE RETOUR DU RELIGIEUX CONTREDIT-IL LE PROCESSUS DE SECULARISATION CONSUBSTANCIEL A LA MODERNITE ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2017  •  Dissertation  •  3 596 Mots (15 Pages)  •  737 Vues

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LE RETOUR DU RELIGIEUX CONTREDIT-IL LE PROCESSUS DE SECULARISATION

CONSUBSTANCIEL A LA MODERNITE ?

Intro :

Marcel Gauchet : « ce qui singularise la modernité, c’est l’émergence d’une organisation du collectif qui pour la première fois dans l’histoire, s’extirpe de la structuration religieuse ».

Echange avec Régis Debray dans « Le Débat », nov-déc. 2003

Marcel Gauchet, historien et philosophe français, auteur de l’ouvrage Le désenchantement du monde montre que la Modernité et ses nombreuses facettes ont entrainé un déclin progressif de l’emprise de la religion sur les sociétés, ce phénomène est une rupture complète dans l’histoire de l’humanité. Pour lui cette fin de la religion est inéluctable.

DEFINITION DES TERMES

Sécularisation :

Recul du religieux de la sphère sociale, de ses manifestations publiques, de son emprise sur les esprits et les institutions

Sécularisation :

Processus par lequel une société cesse progressivement de faire appel à la notion de sacré et à la volonté divine dans la conduite des affaires temporelles et politiques

(Dictionnaire de sciences politiques et des institutions politiques de Hermet Badie, Birbawn et Braud, Armand Colin, 2015)

Modernité :

Société qui a connu la Révolution industrielle, la division du travail, le ralentissement de l’accroissement démographique, innovations techniques, intellectuelles et scientifiques, rationalité, étatisation et démocratie.

(Dictionnaire de sciences politiques et des institutions politiques de Hermet Badie, Birbawn et Braud, Armand Colin, 2015)

Laïcité :

Séparation de l’Eglise et de l’Etat, du sacré et du profane, pouvoirs politiques indépendants et neutres des confessions religieuses et liberté d’exercer son culte.

(Dictionnaire de sciences politiques et des institutions politiques de Hermet Badie, Birbawn et Braud, Armand Colin, 2015)

Religion :

Etymologie religare, ce qui relie l’Homme à Dieu et les hommes entre eux, dimension spirituelle et sociale.

Nous partons du constat selon lequel les sociétés occidentales sont entrées dans la modernité ce qui implique un mouvement de sécularisation et de disparition progressive de l’influence du religieux. Cependant, on peut parler d’un « réenchantement du monde » c’est-à-dire d’un retour du religieux, d’une présence encore forte du religieux, que ce soit un retour ou qu’il en ait toujours été ainsi.

Dans Libéralisme politique, John Rawls constate les divergences notamment en ce qui concerne la religion dans une société, mais il pense tout de même la cohésion possible à la condition de la rationalité des individus et de valeurs suprêmes partagées par tout les groupes, de plus il énonce une conception de la laicité.

Nous nous intéresserons plus particulièrement aux sociétés occidentales, mais pas seulement. En ce qui concerne les religions, nous n’évoquerons que les 3 grands monothéismes (dits religions du Livre), nous suivrons la période depuis le XVIème siècle, mais en particulier la période actuelle.

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Comment s’est exprimé le processus de sécularisation dans les sociétés occidentales ? Dans quelle mesure peut-on parler d’un « réenchantement du monde » ? D’une résurgence du religieux dans nos sociétés ? Ce phénomène est-il compatible avec la sécularisation entendue comme intrinsèque à la modernité ? La question est celle de la compatibilité entre une forte présence de la religion et la société moderne.

Comment le phénomène de retour du religieux s’articule t’il avec La Modernité et donc la sécularisation ?

Dans un premier temps, nous nous intéresserons à la thèse de Marcel Gauchet qui parle d’un désenchantement du monde, compris comme un affaiblissement du religieux dû à la modernité en évoquant le processus de sécularisation de nos sociétés et un retour du religieux qui ne serait qu’une réaction naturelle appelée à disparaître. Mais ce retour du religieux n’est-il que marginal ? Nous mettrons ensuite l’accent sur la montée en puissance du religieux dans le monde, l’Europe n’étant que relativement une exception. De plus, ce retour du religieux serait lié à la modernité, les religions s’adaptant ou résistant à cette dernière.

  1. LE DESENCHANTEMENT DU MONDE DE MARCEL GAUCHET

  1. LA SECULARISATION DE LA SOCIETE

D’après Nietzsche dans « Le gai savoir » publié en 1882, « Dieu est mort ». Il veut dire par là qu’il y a une baisse de la croyance en Dieu ce qui amène à un effondrement des valeurs. Mais pour lui, cette mort du religieux est libératrice. Selon Grace Davie citée dans « Le réenchantement du monde », : « l’individualisme menaçait la base commune de la croyance et du comportement religieux, tandis que la rationalité faisait disparaître un grand nombre des objectifs de la religion et rendait peu plausible la plupart de ses propositions. » », La religion a été bouleversée par la modernité qui s’exprime par la montée de l’individualisme et l’avènement de la raison.

En effet, c’est le primat de l’individu sur le collectif, la montée des libertés individuelles et l’avènement d’un libre arbitre, chaque individu décidant lui-même et pour lui-même de ses opinions, croyances et actes. Cela permet à l’individu de s’émanciper, s’il le veut, de la religion ce qui menace l’hégémonie de la religion dans nos sociétés. En effet, la religion qui est selon Gauchet « une structure qui rend possible les manières de penser, de produire, de gouverner, caractéristiques d’une époque ».

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