L'identité, la religion et le droit chez les arabo-musulmans
Cours : L'identité, la religion et le droit chez les arabo-musulmans. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Léa Bastide • 15 Février 2017 • Cours • 6 796 Mots (28 Pages) • 845 Vues
Conférence du maître de conférences de Tunis
La question de l’identité dans le monde arabe
1er partie théorique :
Concept d’identité : Frege a dit que « toute définition est une identité » et de ce fait l’identité elle-même ne peut être définie comme concept. Même si logiquement c’est impossible on peut rendre compte des divers usages de ce mot. Ce sera une définition lexicologique. Etymologie latine du mot, « Iden » ou « identitas » suggère l’idée Voltaire néologisme « idée de mêmeté » premier paradoxe de ce concept, on ne peut qualifier l’identique de des objets ou des êtres différents. L’identité renvoie non pas à un objet mais a une idée 2 exemples : avec mes amis nous avons pris les taxis identiques cela veut dire que ce sont les même taxis mais 2 taxis différents, quelque chose en toi reste identique avec le temps, des traits e caractère n’ont pas changé. L’identité suppose la différence elle ne s’y oppose pas mais l’idée de mêmeté persiste, elle renvoie aux propriétés des objets, des propriétés essentielles. L’identité quand elle se dit de 2 choses séparées par le temps ou l’espace signifie l’unité qui transcende leurs différences. Usage inclusif, pour réunir
Le mot identité peut être utilisé dans une autre intentionnalité non pas pour rapproche des choses mais pour opposer une chose à d’autres. C’est dans ce second sens que se pose la question des identités collectives. Usage exclusif, pour séparer. Cette deuxième signification nous retiendra dans cette conférence. L’identité appliqué à l’existence subjective (individuelle ou d’un groupe (est de l’ordre non pas de l’être mais du discours sur l’être. CE n’est pas l’être dans sa réalité (dans sa complexité) mais sa différence spécifique, son irréductible singularité. Quand on essaie de définir son identité de soi-même, on ne peut se voir dans notre totalité mais on peut définir quelques points. Ces caractères sont abstraits par l’esprit, par la pensée… Et donc par définition l’identité est un discours, càd une parole organisée. Nous avons tendance à croire que notre identité c’est ce que nous sommes en réalité alors qu’en réalité notre identité c’est ce que nous disons être ou ce que l’on dit que nous sommes. Confondre les deux peut avoir de grandes csq car on rejettera une identité. Quand on prend le discours pour la réalité et qu’on rejette l’identité on est porté à croire qu’on combat une réalité alors qu’en fait on ne fait que remettre en cause un discours. Une chose est de déclaré l’identité a un discours et autre chose est de déclaré la guerre à soi-même. Identité dans un concept exclusif et c’est un discours sur soi-même (indi) ou sur ma société (collective) mais c’est tjs un discours, 2 types de discours :
Le discours peut être descriptif ou normatif, Discours descriptif, le discours sur l’identité & le discours normatif sur les critères.
Discours descriptif sur l’identité qui ne suppose ni abouti à aucun jugement de valeurs (discours de l’historien, psychologue), il ne juge pas il prétend identifier les particularités essentielles de l’être, tout discours descriptif est susceptibles d’être vrai ou faux. Quand il rend réellement compte des caractères permanents de l’être, le discours es faux si on arrive à montrer que ces caractère ne sont pas essentiels. On peut considérer que l’identité de l’être humain en général c’est que c’est une être raisonnable mais on peut aussi contester ça. Malheureusement ce caractère est loin d’être permanent ce n’est donc pas un caractère essentiel. CE discours descriptif quand il est adopté pour un groupe, une minorité, se transforme en discours sur un être collectif et ce discours prêtant énoncé l’ensemble des caractères qui définissent ce groupe. Mais que peut être l’identité d’un groupe ? L’être collectif est tjs une fiction, la personnalité collective est forcément une construction. Dans les discours dominants en socio-pol est que l’identité d’un groupe c’est sa culture. On peut parler de diversités culturelles, il y a une multitude e langue, de religions, d’usages et de culture, de production intellectuelle et artistique, pourquoi la culture ainsi définie serait-elle l’identité de ce groupe, pq serait-elle sa différence essentielle ? On pourrait dire que l’identité est culturelle car c’est à la culture et par la culture que nous nous identifions. Ex : je suis tunisien j’entends par la énoncer cette différence spécifique de la culture tunisienne. Mais cette association ne serait-elle ap comme confondre la cause et les faits, pq on ne pourrait pas dire que le sentiment identitaire est le produit du discours identitaire et non sa cause ? Dans ce cas-là en se définissant par la culture tunisienne on occultera notre propre identité. L’idée communément admise que l’identité de collectivité est sa culture, en vérité produit de l’anthropologie culturelle américaine e l’idéologie culturaliste dominante depuis 30 ans environ. On peut à l’opposer soutenir que la culture d’une collectivité n’est pas déterminant mais elle est déterminé, ce n’est pas le point de départ mais le point d’arrivée car déterminée par sa structure éco, pol et sociale. Dans le monde arabo musulman, ce n’est pas l’Islam qui fait l’identité du pays aussi différent que l’Arabie saoudite, le Yemen ou la Tunisie, c’est à l’inverse la structure social politique et éco de ces pays. Les soucis de reproduire cette structure qui explique la spécifié de l’islam tunisien, saoudien ou de l’islam yéménite. L’islam de ces trois pays ne serait pas une énoncé qui décrit la réalité mais qui la travestie. Le fait que les structures socialis tribales au Yemen, monarchique en Arabie saoudite fait la différence de ces Islam. La structure de ces pays détermine l’identité de l’islam.
Autre problème du culturalisme, à supposer que la culture détermine l’identité d’un groupe, peut-on y intégrer la totalité des références culturelles de ce groupe ? Cela n’aurait pas de sens. Mais l’addition de la référence serait interminable. Il faut se rendre à l’évidence, aucune culture n’est homogène. La culture tunisienne est une simplification. Un discours sur l’identité, un discours descriptif est impossible. On ne peut aboutir à une simple identité, le discours descriptif sur l’identité est de ce point de vu impossible.
Par opposition au discours sur l’identité, le discours identitaire (discours normatif) pas de descriptions, il réduit l’identité d’un groupe a sa culture et il réduit sa culture a un ensemble homogène de référence non pas par un acte de connaissance mais par un acte de volonté, ou par choix « Voici ce que c’est d’être tunisien » acte de volonté et non de connaissance. Le discours identitaire n’a pas de fonction cognitive il est destiné à des communautés qui vont s’en servir comme d’une ligne démarcation voir comme un lieu de rupture. L’objectif du discours identitaire n’est pas de nous dire ce que nous sommes mais de nous convaincre que nous devons etre ce qu’il dit que nous sommes. CE n’est pas un discours descriptif mais prescriptif, c’est un discours performatif.
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