Etude de cas - Hydro Quebec
Dissertation : Etude de cas - Hydro Quebec. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sarcatpow • 28 Juin 2016 • Dissertation • 1 823 Mots (8 Pages) • 1 177 Vues
Introduction
L’hiver 1998, le territoire du Québec est enseveli par une catastrophe naturelle inattendue. Une tempête de verglas, d’une ampleur inconcevable, a causé de nombreux dégâts au niveau du transport d’électricité d’Hydro-Québec. En effet, ayant un système d’alimentation électrique limité, les pannes se sont multipliées, les dommages majeurs évalués à plus de 2 milliard de dollars à la société et plus de 1,5 milliard de dollars à l'État. À cela s’est également ajouté le décès de 25 personnes. Toutes ses répercussions causèrent un sentiment d'urgence pour la société d'État d'agir. À la suite de ce cauchemar, Hydro-Québec a pris conscience de l’impact du système d’alimentation limité. Elle avait bien l’intention de prendre des mesures afin d’éviter ou du moins améliorer leur infrastructure à agir face à une éventuelle catastrophe semblable. Dans un environnement de crise au Québec, la société d’État a cru bon mettre sur pied un projet qui permettrait de constituer une boucle assurant l’alimentation en électricité d’une partie de Montréal, de la Rive-Sud et de la Montérégie. Ceci aurait pour but d’améliorer et d’augmenter la sécurité de l’alimentation en électricité. Ce projet fut divisé en trois phases et Hydro-Québec avait bien l’intention d’agir rapidement.
1.Identification du problème de fond
La mise en œuvre du projet de la boucle montérégienne en respectant un délai et un budget serré et en considérant toutes les recommandations et revendications de ces parties prenantes se transforme en une véritable mission impossible. Gérard Lachance ne peut pas accommoder toutes les parties prenantes et doit faire des choix. Transformer en zigzag le tracer linéaire, recommandé par les études faites, est excessivement coûteux et insensé, selon lui. Il doit faire face à l’union des producteurs agricoles (UPA), à la MRC du Val-Saint-François et aux propriétaires terriens touchés, car sans leur accord, Gérard aura du mal à compléter son projet sans ternir l’image d’Hydro-Québec. Le véritable problème vient du fait que M. Lachance n’a pas suivi les procédures habituelles qui demandent, dans ce genre de projet, d’obtenir des décrets de la part du gouvernement. Des décrets ministériels ont donc été adoptés pour accélérer le processus. Ils ont évité la consultation de la population du bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Mécontente du projet en développement, la population locale, touchée par la phase 1, s’est regroupée afin de contester les méthodes d’Hydro-Québec. Les citoyens ont fait la demande de révoquer le projet de la boucle. Dans certains cas, Hydro-Québec a eu recours à de l’intimidation pour arriver à ses fins.
2.Analyse de l’entreprise
L'analyse suivante présente les opportunités et les menaces d’Hydro-Québec ainsi que la moralité de revendications des groupes de pression. À l'aide du modèle de Mitchell et al., une classification sera faite des différentes parties prenantes impliquées dans la problématique selon les attributs suivants : leur pouvoir d’influencer l’entreprise, la légitimité de leur revendication ainsi que l’urgence de l’enjeu. De plus, l'évaluation de ses groupes selon la moralité de leurs revendications ainsi que les stratégies adoptées par la société d'État.
2.1 Hydro-Québec
Hydro-Québec a pour actionnaire majoritaire le Gouvernement du Québec. Cette entreprise qui obtient une mission élargie qui lui permet de mettre en œuvre des programmes d’économie d’énergie accentue le pouvoir qu'elle peut exercer. De plus, à cette époque, la seule ressource en matière d’électricité était Hydro-Québec. Ayant une légitimité dite cognitive, l’entreprise est restée transparente suite aux événements de la tempête du verglas. Le positionnement de l’entreprise est crédible, car son pouvoir d’intervention a été remarquable. Elle a donc voulu par son pouvoir stratégique, réagir rapidement en contournant les lois et mettant sur pied un nouveau plan d’action.
2.2 La MRC du Val Saint-François
La MRC du Val Saint-François avait pour rôle de surveiller le projet d'Hydro-Québec. Son influence et sa collaboration avec les maires des villes concernées pour dénoncer leur opposition au tracé en plus de l'amplification des médias peut déranger mais ne peut faire arrêter complètement le projet. Si d'autres parties prenantes telles que le gouvernement du Québec s'y alliaient, elle pourrait devenir dangereuse. Pour Hydro-Québec, la légitimité de la MRC du Val Saint-François peut être expliquée par le fait que le projet a un impact direct en touchant son territoire. Le degré d'urgence de sa revendication est important, car elle revendique des arrêts ou changements au tout début du projet. Hydro-Québec a donc intérêt à adopter une attitude de surveillance envers cette partie prenante.
2.3 Le Gouvernement du Québec
Suite à l'événement de l'hiver 1998, le gouvernement doit trouver une solution pour garder sa crédibilité envers la population québécoise. En effet, ayant eu plus de la moitié de la population sans courant et étant le seul actionnaire majoritaire de la société par action, il a le devoir de prendre contrôle et de trouver des solutions. Pour ce faire, il exerce un certain pouvoir en obligeant les différents groupes de pression d’adhérer au projet, avec la permission des décrets ministériels qui habituellement doit être approuvés par la BAPE, organisme gouvernementale qui «sert d'assise aux décisions du gouvernement d'octroyer ou non les permis [...] de démarrage des travaux». 2 De plus, en raison d'engagement rapide comme l'annonce du premier décret quelques semaines après la tempête explique le sentiment d'urgence du gouvernement d'agir.
Finalement, le gouvernement du Québec a une saillance modérée dite dangereuse, car le pouvoir de celui-ci est absolue avec l'obligation imposée et les procédures entreprissent sont expliqués par le degré d'urgence face à la situation sur la société d'État.
...