ANALYSE REFLEXIVE DES PRATIQUES STAGE SEMESTRE 5 EN PSYCHIATRIE
Étude de cas : ANALYSE REFLEXIVE DES PRATIQUES STAGE SEMESTRE 5 EN PSYCHIATRIE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kayata • 28 Novembre 2017 • Étude de cas • 1 464 Mots (6 Pages) • 1 489 Vues
- Introduction et présentation des lieux
Le bâtiment où je me trouve s’élève sur 3 niveaux, 22 patients âgés de 30 à 75 ans y séjournent depuis plusieurs années. Ils sont en hospitalisations libres, ce qui signifie qu’ils sont autorisés à sortir seuls de l’établissement et n’ont pas l’obligation de rentrer de permission ou d’y rester. La majorité des chambres sont doubles et peu sont individuelles. L’équipe se compose d’aides-soignants, d’infirmiers, d’une équipe de nettoyage, d’une psychologue, de deux psychiatres, d’un animateur, d’un médecin généraliste, d’un cadre de santé ainsi qu’un service administratif. Chaque jour, six personnes sont en faction de 9h par roulement de 7h a 21h. Les patients prennent leurs repas à la cafeteria situé dans le vaste parc hormis le petit déjeuner. Des animations sont proposées régulièrement par les professionnels de santé.
- Description de la situation
La situation que je présente se déroule dans le poste de soins avec l’infirmière que j’accompagne. Nous sommes le 19 novembre, cela fait quatre semaines que j’effectue mon stage. En arrivant dans le service, je revêts ma blouse, comme me l’a demandé la cadre de santé afin de pouvoir garder une juste distance professionnelle avec les patients lors du début de mon stage. Il est 8h, le petit déjeuner est en train de se préparer par l’équipe, certains patients y participent, on sent l’odeur de café s‘en dégager. Mme K, diagnostiquée schizophrène depuis une vingtaine d’années, est suivie depuis ses études secondaires en service psychiatrie. Depuis quelques jours, elle ne dort que très peu la nuit, et réveille les patients de tout le pavillon. Elle peut être agressive, elle fume beaucoup. Lors des transmissions, l’équipe pluridisciplinaire a échangé sur les difficultés rencontrées dans la prise en charge de Mme K. La psychiatre a modifié ses thérapeutiques, pour lui permettre de retrouver un rythme de sommeil régulier, il a été conseillé de fermer sa chambre durant la journée. Elle passe devant l’infirmerie, crie, hurle, tape des pieds sur le sol. Elle vocifère des menaces sur les patients qu’elle croise dans les couloirs. Elle est délirante, paranoïaque et incrimine les gens de vouloir la tuer, la violer. Lorsque je l’interpelle pour qu’elle prenne son traitement dans le poste de soins, elle me dit ne pas se prénommer ainsi en criant, et me dit se prénommer d’un nom de célébrité. Pendant ce temps l’infirmière donne le traitement à d’autres patients qui attendent chacun leur tour. Je parle doucement, articule, lui demande de s’apaiser, car certains patients dorment. Je ne m’approche pas trop près d’elle, et lui rappelle l’utilité qu’elle prenne son traitement avant d’aller prendre son petit déjeuner. Elle s’agace, m’insulte, et me somme de la laisser tranquille. Elle s’approche du poste de soins je lui tends son traitement soluble, elle sort en courant, l’infirmière me demande de la suivre et de vérifier qu’elle prenne son traitement. A quelques mètres d’elle, je l’observe et la vois renverser son traitement dans le pot de fleurs. Son regard est fixe, perçant, elle esquisse un sourire après avoir effectuer son acte et se met à courir dans le couloir. Je retourne auprès de l’infirmière, déçue de ne pas avoir réussi ce qui m’était demandé et l’informe discrètement du comportement de la patiente. Elle me rassure, me dit qu’il est fréquent d’user de nouvelles stratégies pour que les patients prennent leurs traitements quotidiens. De plus étant stagiaire depuis peu dans cet établissement, le climat de confiance n’est pas encore établit, malgré les quelques activités que nous avons effectué avec la patiente. L’infirmière m’informe qu’il faut beaucoup de temps pour instaurer ce climat ave certains patients, et que nous allons en reparler en réunion d’équipe afin de pouvoir adopter le comportement adéquat dans ce genre de situation.
- La problématique
La problématique rencontrée dans cette situation auprès de Mme K est la non observance de son traitement. Son refus de traitement ne permet pas de limiter et d’améliorer ses troubles, ils ne peuvent que s’accroitre malgré la prise de son injection retard administrée tous les 15 jours. Mme K est délirante, incurique, agressive, elle souffre d’hallucinations auditives et visuelles. Son état ne permet pas d’effectuer un entretien infirmier en vue d’une éducation thérapeutique.
Le refus de soins peut révéler l’affirmation de son identité, de ses choix, de ses désirs. Ce comportement est une revendication de ses droits.
La complexité lors des échanges avec l’équipe a été de comprendre les raisons de son refus, quelles étaient ses attentes, quel message voulait me faire parvenir la patiente, qu’attendait elle de moi ?
Par ailleurs mon positionnement de stagiaire induit un manque de responsabilité, de confiance, et d’autorité chez certains patients. En quoi les infirmiers peuvent-ils favoriser de la prise des traitements dans un service de psychiatrie ?
D’être rester à distance physique a pu permettre une négociation par la suite et a permis que le patient ne se sente pas violenté par ma demande. Cette distance et le respect de son choix a pu lui démontrer une dimension humaine et la prise en compte de sa personne. A contrario, la proximité peut engendrer une confrontation et générer le rejet du soignant, d’une institution, du cadre institutionnel.
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