La gestion du stress lors d'un soin technique: un bilan sanguin
Étude de cas : La gestion du stress lors d'un soin technique: un bilan sanguin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nathalix57 • 12 Décembre 2019 • Étude de cas • 2 626 Mots (11 Pages) • 1 150 Vues
La gestion du stress lors de la réalisation d’un soin technique : un bilan sanguin
- Etape1 : Description de la situation
J’en suis au début de ma 5ème semaine de stage dans ce service de médecine polyvalente gériatrique. Je suis en poste de matin et à ma demande, l’infirmière du poste de nuit m’a laissé une prise de sang à effectuer en début de mon poste.
Je suis très tendue ce matin-là, je n’ai pas beaucoup dormi, pensant et repensant à cette première prise de sang que j’allais devoir réaliser. J’avais effectué la veille les recherches concernant le prélèvement sanguin afin d’avoir un maximum de connaissances sur ce soin, que nous n’avions pas encore vu à l’IFSI. Durant les transmissions, qu’à demie attentive, réfléchissant déjà à mon soin, j’apprends chez quelle patiente j’allais avoir à le réaliser. L’une des infirmières en poste ce matin-là me demande de préparer mon matériel, elle m’encadrerait pendant sa tournée des médicaments.
Le matériel pour ma prise de sang préparé et mon stress à son maximum, je me dirige vers cette chambre. Mais au moment d’entrer, je me rends compte que j’avais préparé mon matériel sur ce chariot qui contenait tout le matériel nécessaire aux bilans sanguins, chariot que je ne pouvais donc pas faire entrer dans cette chambre. J’entre donc avec juste mon matériel, explique à la patiente ce que je suis venue faire et lui demande l’autorisation, en tant qu’étudiante, de réaliser ce soin. Elle accepte. Je prépare donc tout mon matériel sur l’adaptable.
En posant le garrot, je repère assez rapidement une veine. Je pique. J’avais trouvé mais d’après l’infirmière j’avais trop enfoncé mon aiguille et traversé la veine. Je la retire légèrement, mes mains tremblent, j’ai du mal à gérer toutes les actions à réaliser, je ne sais plus quelle main utiliser pour quoi faire. L’infirmière me tend un tube après l’autre me sentant en difficulté. Le dernier tube rempli, j’essaie de saisir la compresse sèche laissée sur l’adaptable, mes mains tremblent de plus belle, celle-ci tombe au sol. Je me demande alors comment ouvrir ce nouveau paquet de compresses avec une main, la 2eme tenant toujours l’ailette. L’infirmière me vint en aide une fois de plus. La regardant faire, une minute d’inattention, tournée vers l’adaptable placée légèrement en arrière et mon ailette sort du bras, laissant s’écouler le sang le long du bras de la patiente. Normal, je n’avais toujours pas enlevé le garrot. Je l’enlève rapidement, me saisis de la compresse pour comprimer le point de prélèvement. Et de l’autre main, je me débarasse de l’aiguille dans le septobox alors que l’infirmière me lance un « fais attention de ne pas te piquer !! » Je fixe le pansement. Je quitte la chambre avec tout le matériel, honteuse. Avec l’aide de l’infirmière je valide le soin, puis quitte le service pour aller déposer mon tout 1er prélèvement.
- Etape2 : Questionnement sur ma pratique
Le chemin jusqu’au lieu de dépôt me paraît terriblement long. Des questions pleins la tête, j’étais partagée entre la honte, d’avoir commis tant d’erreurs, d’avoir laissé le stress me gagner, et le doute, me demandant si cette formation était réellement faite pour moi.
Je me demandais :
- Pourquoi étais-je aussi stressée, pourquoi appréhendais-je tant ce soin ?
- Avais-je assez de connaissances sur ce soin avant de le réaliser?
- Comment aurais-je pu préparer mon soin différemment pour améliorer ma pratique ?
- Pourquoi n’avais-je pas pris connaissance du dossier patient avant de réaliser le prélèvement ?
- Pourquoi ne m’étais-je pas demandé pourquoi le médecin avait prescrit ce bilan?
- Pourquoi n’avais-je pas contrôlé l’identité de la patiente avant le soin ?
- Pourquoi n’avais pas regardé les résultats de cette prise de sang ?
- Et surtout comment pouvais-je apprendre à gérer mon stress pour améliorer la qualité de mes soins?
- Etape 3 : Exploration et recherches conceptuelles
AVANT de réaliser un prélèvement sanguin, qu’est-il nécessaire de faire et de savoir ?
- Il faut tout d’abord connaitre le patient :
- Quels sont ses antécédents, pourquoi est-il hospitalisé ? car ces antécédents peuvent modifier la réalisation du prélèvement. Il ne faut par exemple jamais piquer sur un bras avec dispositifs de fistule rénale (hémodialyse), sur un bras perfusé, chez une femme mammectomisée du côté du sein opéré, chez une personne hémiplégique du côté du bras paralysé ni chez une personne présentant une dermatose aux niveaux des bras.
- Quels sont ses traitements (certains traitements peuvent modifier les résultats comme par exemple certains antihypertenseurs qui augmentent ou diminuent la concentration en potassium, les corticoïdes qui augmentent le nombre de globules blancs circulants, la prise de Levothyrox juste avant la prise de sang qui augmente l’hormone thyroïdienne T4, le temps de coagulation peut être modifiée par la prise d’anticoagulants…)
- A-t-il un bon capital veineux ? pour le choix du matériel de prélèvement
- Est-il douloureux lors du prélèvement habituellement ? (dans ce cas prévoir la mise en place d’un patch d’EMLA une heure avant le prélèvement)
- Il faut avoir toutes les connaissances nécessaires sur le prélèvement sanguin :
- Quel tube utiliser pour quel prélèvement
- Dans quel ordre les prélever : toujours le bleu en premier (précédé d’un tube de purge si prélèvement avec une ailette ou sur chambre implantable), puis jaune, rouge, vert, violet, gris.
- Le niveau de remplissage des tubes (le tube bleu doit impérativement être rempli jusqu’à la marque de remplissage)
- Le nombre de retournements pour l’homogénéisation des différents tubes : 3 à 4 retournements pour le tube bleu, 5 à 6 pour les tubes jaunes et rouges et 8 à 10 pour les autres.
- Il faut également savoir quelles analyses sont prescrites par le médecin et pourquoi afin de savoir :
Quels tubes sont nécessaires
- S’il faut être à jêun (glycémie, cholestérol …)
- S’il y a des heures de prélèvement imposées : prélèvement à faire impérativement le matin : Bilan hormonal
- S’il s’agit d’un dosage de médicament : il faut alors que le prélèvement soit effectué juste avant la prochaine prise, que l’heure de cette prise soit spécifiée ainsi que la date et l’heure du prélèvement
- Il faut avoir conscience des risques encourus lors d’une prise de sang : risque d’accident d’exposition au sang pour le soignant (il faut donc toujours porter des gants lors du prélèvement), risque d’infection pour le patient si erreur d’asepsie.
- Quelles sont les étapes du prélèvement sanguin ?
Il faut tout d’abord prévenir le patient du soin (avant d’arriver dans la chambre avec tout le matériel) et recueillir son consentement, vérifier son identité, vérifier si les conditions nécessaires au prélèvement sont respectées (par ex . être à jeûn), veiller à une installation confortable pour le patient et ergonomique pour le soignant (chariot ou adaptable à disposition, lit à hauteur adaptée), puis préparer le matériel (Biseptine sur les compresses, adapter l’aiguille sur le corps de prélèvement) avant de poser le garrot pour visualiser les veines. Déposer le garrot, mettre les gants après une désinfection des mains à la solution hydroalcoolique, désinfecter la zone de prélèvement, reposer le garrot avant de piquer dans la veine, biseau vers le haut. Ensuite, insérer les tubes dans le corps de prélèvement dans l’ordre cité plus haut, enlever le garrot, homogénéiser le sang dans les tubes en procédant aux retournements comme précisé plus haut. Puis retirer l’aiguille et la jeter dans le septobox et presser le point de prélèvement pendant 1 à 2 minutes (temps majoré si patient sous anticoagulant) avec une compresse sèche avant de mettre un petit pansement. Et terminer par identifier les tubes avec les étiquettes au lit du malade.
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