Début d"explication de texte : Berkeley, Traité des Principes 22 et 23

Après avoir énoncé le socle de sa doctrine dans les sept premiers paragraphes du Traité Berkeley a exposé ses principales attaques contre la séparation entre les qualités premières et quantités secondes, et contre la conception de la matière comme substrat. Le socle théorique de l'immatérialisme ayant été formulé, Berkeley se livre dans les sections 22 et 23, à une opération rhétorique destinée à parachever sa présentation : il va en effet, asséner au contradicteur un ultime argument, qui prend la forme d'un défi dans lequel Berkeley met en balance la totalité de sa position.

La formulation même du défi dans la section 22 est suivi de la joute imaginaire qui oppose Berkeley et son interlocuteur supposé joute dont Berkeley sort bien sûr vainqueur puisqu'il a misé sur la constitution même de l'esprit humain. La démonstration porte ainsi à plein dans la mesure ou Berkeley dans cette fiction rhétorique qui le voit affronter ses opposants, triomphe ainsi "malgré lui"

Section 22 : Berkeley, qui vient de présenter l'essentiel de la thèse immatérialiste en une vingtaine de paragraphes relativement courts, ouvre cette section par une déclaration à laquelle ne manque pas une certaine ironie rhétorique : "Je crains d'avoir donné des raisons de penser que je suis inutilement prolixe en traitant ce sujet". Cette ouverture n'est pas seulement ironique. Elle comporte un effet rhétorique, lequel consiste à renforcer le contraste entre la sécheresse relative du propos et la sécheresse absolue qu''il aurait pu présenter eu égard à son évidence intuitive. La prolixité supposée de Berkeley n'est qu'un façon habile de souligner la simplicité réelle des thèses soutenues (simplicité réelle dont il ne faut pourtant pas oublier qu'elle n'a pas précisément frappé le public anglais.Berkeley renchérit alors en se demandant pour il vaudrait mieux insister sur une thèse démontrable en deux lignes à quiconque "est capable de la moindre réflexion".

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