Suicide et médiatisation

Table des matières

INTRODUCTION..............................................................................................................................2

REVUE DE LA LITTÉRATURE ET DÉFINITION DES CONCEPTS......................................3

PROBLÉMATIQUE..........................................................................................................................6

MÉTHODOLOGIE – ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE.................................................................7

Populations...........................................................................................................................................7

Sélection de l'échantillonnage des médias...........................................................................................7

Population et recueil des observations................................................................................................8

Stratégie analytique.............................................................................................................................9

LIMITES...........................................................................................................................................12

CONCLUSION.................................................................................................................................13

BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................13INDEX...............................................................................................................................................15

INTRODUCTION

        Les médias ont une place importante dans la vie de tout individu, chacun y est plus ou moins exposé. Les célébrités étant également connues d'une grande majorité, on sait qu'elles ont pour la plupart une certaine influence sur les façons de penser ainsi que sur les modes de vie. Il peut sembler parfois anodin, tout à fait normal, qu'un individu quelconque soit « fan » d'une célébrité (chanteur, acteur...), mais si cette personnalité se suicide, il pourrait y avoir un réel impact sur l'individu, et ce d'autant plus que le suicide est médiatisé.

        A l'adolescence, les jeunes se trouvent généralement dans une phase de construction identitaire. La construction de l'identité personnelle constitue effectivement la tâche centrale de l'adolescence. L'identité renvoie à la fois à ce que l'individu parvient progressivement à dégager de l'ensemble de ses comportements et de ses sentiments, à la fois au résultat d'une série d'identifications à des personnes extérieures, d'appropriations de rôles, de statuts et de fonctions dans la société dans laquelle vit l'individu (Erikson, cité dans Knight, 2017). Les adolescents cherchent à établir leur personnalité, à s'identifier ou au contraire à se distinguer des personnes de leur entourage, ou encore des célébrités. Les « stars » et personnalités politiques occupent alors une place importante dans la vie de ces jeunes, et les aident parfois, de manière plus ou moins inconsciente, à se construire, à construire leur identité, que ce soit au travers de leurs musiques, de leurs rôles d'acteur, de l'aspect de leur vie que l'on connaît encore une fois au travers des médias, de leurs opinions et idéologies. Par ailleurs, à cet âge, l'on est parfois plus vulnérables de par notamment cette construction identitaire.

        L'on s'intéresse beaucoup à l'influence qu'ont certaines célébrités sur la vie des adolescents, notamment au nombre de personnes ayant été voir un film dont le protagoniste principale est un (une) acteur (actrice) populaire ; au nombre de personnes présentes lors d'un concert ou lors d'un festival... On sait aussi que des individus consommant des drogues peuvent plus facilement s'identifier à des popularités en consommant également, mais qu'en est-il de l'influence du suicide de ces célébrités, lorsqu'il est médiatisé, sur le comportement des individus ?

        Depuis la fin du XVIIIe siècle, on commence à s'intéresser à l'influence du suicide fictif sur le nombre de suicides avérés dans une population, notamment avec la publication des Souffrances du Jeune Werther en 1774 par Johann Wolfgang Goethe. Pourtant, il est rare de trouver des renseignements sur l'influence que cela peut avoir sur le nombre de suicides chez les adolescents plus particulièrement. C'est pourquoi, dans le cadre de ce projet, nous nous efforceront d'éclairer cet aspect, de voir si la médiatisation en masse du suicide d'une célébrité entraîne l'augmentation du nombre de suicide chez les adolescents.

        Il est important de s'intéresser à l'influence de la couverture médiatique du suicide avéré de célébrités car étant accessible à tout un chacun et l'identification à certaines personnalités étant importante pour certains jeunes adultes, l'on peut par la suite faire face à un effet d'incitation, d'imitation, de contagion (effet Werther) chez des personnes vulnérables. Suite à cette exposition indirecte au suicide d'une célébrité, une augmentation du taux de suicide dans une population est très souvent observée. Ainsi, ce phénomène d'imitation du suicide de célébrités devient un sujet de préoccupation majeure concernant la prévention du suicide notamment.

REVUE DE LA LITTÉRATURE ET DÉFINITION DES CONCEPTS

        Le suicide – du latin suicidium – est l'acte délibéré de mettre fin à sa propre vie. Il renvoie à un acte auto-agressif d'un individu qui avait au moins comme intentionnalité de se donner la mort, et qui est fatal. Dérivé du sui (soi) et caederes (tuer), le mot anglais « suicide » existait avant le mot latin « suicidium ». L'utilisation du terme « suicide » est assez récente en France, employé pour la première fois par l'abbé Desfontaines dans les Observations sur les écrits modernes (1735, xi, p. 299) et ne figurant dans le dictionnaire de l'Académie qu'en 1762.

        Bien que l'utilisation du terme « suicide » soit récente, la conception de cet acte, de la mort volontaire, la vision que les individus en ont a évolué au cours des siècles.

Au Moyen-Âge, le fait de se donner volontairement la mort était considéré comme une insulte à Dieu, le suicidé étant ainsi vu comme l'auteur d'un crime, d'un acte abominable et non pas comme la victime (Minois, 1995).

A la fin du XIXe siècle, Durkheim définissait le suicide comme étant « l'aboutissement tragique d'un processus de désintégration sociale, soit que l'individu prît l'initiative de la rupture des liens sociaux, soit que le corps social se désagrégeât autour de lui, sans qu'il y pût rien » (Durkheim, 1897).

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