Maltraitance des enfants - articles

L’article « Relationship between Multiple Forms of Childhood Maltreatment and Adult Mental Health in Community Respondents: Results from the Adverse Childhood Experiences Study »,  de Edwards, Holden, Felitti et Anada, publié dans le volume 160, numéro 3 de la revue AM J Psychiatry en 2003, discute des diverses combinaisons de types de maltraitance subies durant l’enfance (violence physique, abus sexuel et témoin de maltraitance maternelle) et l’effet sur la santé mentale chez ces mêmes personnes maintenant adultes. De plus, la santé mentale a été évaluée chez les personnes ayant aussi vécu un abus émotif dans l’environnement familial durant l’enfance. L’étude a été effectué sur 8667 adultes (répondants) d’une organisation pour amélioration de la santé (HMO= Health Maintenance Organization).  La santé mentale actuelle des adultes a été évaluée à l'aide de l'échelle de santé mentale sur les résultats médicaux de 36 questions sur la santé, et plus la note était basse, on remarqua une association avec plus de types de maltraitances, allant jusqu’à trois maltraitances. De plus, parmi les répondants, ayant subi une des maltraitances, 34% (plus d’un tiers) d’entre eux ont rapportés avoir été victime de plus d’une sorte de maltraitance. Très peu d’études ont examiné les maltraitances multiples chez des individus, car la plupart des études se concentre sur une maltraitance en particulier, comme la violence physique ou l’abus sexuel, mais malheureusement la plupart des maltraitances sont multiples dans la réalité. Swett et Halpert en 1993, ont rapporté que 55% des femmes internées en soins psychiatriques, avaient subis au moins deux types ou plus, de maltraitances durant leur enfance. Dans notre article, on nota une différence significative entre les sexes et les types de maltraitances. Les femmes ont démontré un taux plus élevé d’abus sexuel ainsi qu’avoir été témoin de maltraitance maternelle durant leur enfance, que les hommes. Aussi, la violence physique durant l’enfance est significativement plus élevée chez les femmes que les hommes. Par contre, lorsque les types de maltraitances étaient considérés ensemble, 21.7% des hommes ont subis de la violence physique, et environ la moitié (10.8%) ont aussi subis de l’abus sexuel ou furent témoins de maltraitance maternelle, ou les deux. Donc, il est difficile de différencier les types de maltraitances par genre (homme ou femme). On peut conclure de notre étude, que la violence psychologique dans l’environnement familial durant l’enfance affecte significativement la santé mentale chez l’adulte.  L’étude en question rencontre quand même des limitations; les répondants avaient accès à un aide médicale et ils étaient plus âgés, car ils font partis d’une organisation pour améliorer leur santé, donc nous n’avons pas de personnes sans aide médicale ni de jeunes participants. De plus, la majorité des participants étaient de race blanche et avaient une certaine formation universitaire. Donc, en diversifiant les participants, en incorporant plus de jeunes, et plus de gens n’ayant pas accès à l’aide médicale, et plus de groupes ethniques, on obtiendrait probablement plus de types de cas d’abus.

L’article «The Role of the Environment in the Etiology of Child Maltreatment », de Fryer et Miyoshi,  publié dans le volume 1, numéro 4 de la revue Agression and Violent Behavior en 1996, décrit les facteurs pouvant reliés à la maltraitance chez les enfants. Cette étude menée aux États-Unis discute premièrement des « stresseurs » qui peuvent affectés le comportement des parents, comme la pauvreté. En Allemagne, par exemple, 54 enfants sont décédés par négligence (Trube-Becker, 1977). Aux États-Unis, la grande pauvreté des familles était liée à la mort de 112 enfants suite à de l’abus physique (Kaplun et Reich, 1976). Le stress venant du facteur socio-économique comptabilisait pour 36% à 38% des cas de maltraitances chez les enfants aux États-Unis, dont la négligence et l’abus étaient reconnus comme de la maltraitance. Le chômage, les mises à pied, la position financière et la sous-scolarisation des parents sont d’autres facteurs reliés à la maltraitance chez les enfants. La structure familiale était aussi un autre facteur; pour les familles monoparentales, spécialement chez les femmes, la responsabilité des soins des enfants et le travail souvent très peu payant, tout ceci causait un stress très élevé. Ce taux de stress était plus élevé chez les mères monoparentales que chez les pères monoparentales probablement dû au salaire moindre des femmes. De plus, chez les mères adolescentes, souvent seules et non préparées pour subvenir aux besoins émotifs et financiers de leurs enfants, on discernait de la maltraitance. Dans d’autres études menés, (Fraser, 1976) et (Fontana, 1977), on observa que les abus chez les enfants venaient de différentes couches de la société, et n’étaient pas limités à une classe économique, sociale, ou de niveau intellectuel,  de race ou de religion. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a une relation très visible entre la maltraitance chez les enfants et les variables sociales (comme la pauvreté, la sous-scolarisation et la monoparentalité).  Durant les dernières années, les recherches ont décrit les adultes abuseurs et négligents au niveau de stress à laquelle ceux-ci ont été exposés.  L’étude fait par (Dietrich et al, 1990), a démontré que les stresses environnementaux étaient vus comme des justifications pour perdre leur sang-froid (tempérament) et la maltraitance des enfants. De plus, dans les familles monoparentales, dont le support du conjoint(e) est absent, la réduction de la maltraitance chez les enfants est très difficile. Un modèle de stress (Pearlin et Aneshensel, 1986), était composé de deux composantes principales. La première composante était les « stresseurs » et la frustration grave et prolongée que ceux-ci entraînent; et la deuxième, était la capacité de gestion du stress, étant bien différente chez les individus ayant une difficulté d’adaptation au stress, qui pouvait mener à la maltraitance chez les enfants. Plusieurs programmes ont été mis en place pour venir en aide à des parents « stressés » qui maltraitent leurs enfants, et celui qui semble fonctionner le mieux pour les mères monoparentales, est un programme intensif, où des visites de femmes chez elles, en débutant durant la grossesse et continuant jusqu’à deux ans après la naissance de l’enfant. Il est donc primordial de voir à un environnement sain pour éviter la négligence et la maltraitance chez les enfants.

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