Les troubles de l'attachement
Cours : Les troubles de l'attachement. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Flo' Flo • 1 Octobre 2019 • Cours • 2 080 Mots (9 Pages) • 1 746 Vues
DF1-UF2-mod2
Du lien d’attachement aux troubles de l’attachement ? Ou la question des carences relationnelles
I définitions, rappels et citations : lien d’attachement, troubles de l’attachement, carences affectives, éducatives, relationnelles
On parle de l’attachement d’un enfant avec la mère/le père/les proches et dans les cas les plus graves, lorsqu’il y a un placement, un substitut. Pour se construire et s’épanouir vers l’âge adulte, un enfant a besoin d’être inscrit dans un milieu familial stable, aimant et cohérent ou autre.
Jean Carty : «définir la carence est impossible, on ne définit pas un manque. La carence est un creux, un vide, une absence, infinis par essence : on ne définit pas l’infini. Par conséquent dès qu’on l’approche pour la saisir la carence provoque un vertige. Il est logique que la définition de la carence donne lieu à une difficulté de représentation, de symbolisation : c’est la difficulté centrale des enfants carencés.
Michel Lemay : par carence relationnelle, nous entendons privation partielle ou total des liens affectifs normaux, que tout enfant est en droit de recevoir d’une mère ou d’un substitut maternel.
Houzel : « peut-être faudrait-il redéfinir de cette façon le problème des carences affectives précoces : non pas comme une insuffisance en quantité d’amour maternel, mais comme un espacement trop grand des relations à une personne extérieure, dépassant le délai pendant lequel l’enfant peut maintenir vivant un objet intériorisé.
John Bowlby : distingue trois types de carences :
-la carence par insuffisance
-La carence par discontinuité
-La carence par distorsion
Ces enfants ont l’ambivalence du comportement à implorer leur entourage pour de l’aide puis ensuite le repousser voir agresser. Ils ne supportent pas la moindre frustration : cela se traduit par le fait que si un adulte me pose un cadre il incarne la trahison. Ils ont un besoin d’affection.
II Les causes explicatives des carences relationnelles
A) Les carences par insuffisance relationnelle
Il peut y avoir séparation sans y avoir carence. Il peut y avoir carence sans qu’il y ait séparation et c’est là que la qualité de relation n’est pas à bonne distance. D’une manière générale carence relationnelle avec les autres en grandissant.
Elle résulte d’une situation ou un enfant reçoit un maternage insuffisant ou non approprié. (Hospitalisme). C’est René Spitz qui en 1945 a décris les premières formes de l’hospitalisme. Il observe deux groupes d’enfants : le premier constitué de mamans pouvant être avec leur bébé dans une prison. Le deuxième dans une pouponnière d’orphelinat, bien organisée mais sans relationnelle ni contenance pour rendre compte d’une affection particulière. En conséquence, dans le groupe avec leur mère, rien de particulier n’est observable. Preuve si il en est de l’importance du lien d’attachement entre la mère et l’enfant même dans un milieu inapproprié. Dans le deuxième groupe, le développement de l’enfant est marqué. Les enfants pleurent beaucoup, voir tous le temps. Ils refusent les contacts et sont dans une rigidité du corps et du regard. Ils ne rentrent pas en communication avec les adultes. Ils refusent de s’endormir car ils ne sont jamais dans le lâché prise. Sur le plan moteur, ils ont des problèmes pour apprendre la marche, et se balancent en permanence.
Lors d’une épidémie de rougeole, René Spitz compare la mortalité entre les deux groupes : c’est dans le groupe avec les mères que la résistance à la maladie est la plus importante. Spitz en conclue qu’en dépit de l’absence de problème matériel, il y a un manque de provision affective dans le deuxième groupe. Les méfaits de l’hospitalisme, vont jusqu’à des enfants se laissant mourir.
La dépression anaclitique : c’est un syndrome dépressif de la petite enfance, consécutif à une séparation brutale ou plus ou moins prolongée d’avec la mère, après que l’enfant ait eu une relation « normale » avec celle-ci. En conséquence les enfants vont avoir une régression dans leur développement (parole, marche, poids, taille, motricité).
B) Les carences par discontinuité des liens affectifs
Le processus reste le même qu’avant mais avec des effets moins graves, non définitifs et durables. Des enfants vont avoir du mal à se stabiliser dans la relation, à avoir des points de repaires entres les proches et les autres. Ces enfants adoptent pour eux-mêmes et pour les autres des relations discontinues (un coup je t’aime et je compte sur toi puis l’inverse en l’espace de quelques temps). Il s’agit d’enfants abandonniques, qui ont intériorisé le sentiment de perte et que l’on peut encore les trahir.
C) Les carences par distorsion des liens affectifs
Le lien n’est pas manquant mais n’est pas à sa juste place. Le lien d’attachement n’est pas satisfaisant affectivement parlant pour l’enfant. L’enfant perçoit la chose comme une séparation même si il n’y a pas de séparation. C’est souvent le cas dans les familles où les parents eux-mêmes ont été placés. L’enfant du coup est là comme réparation d’un passé douloureux. L’enfant est dans une proximité vide avec son parent. Le parent alterne entre comportements possessifs à outrance et comportements de rejet. Cela se traduit chez l’enfant par une énorme quête affective jamais assouvie. Les enfants se perçoivent comme mauvais objet et s’imaginent qu’ils vont être à un moment rejetés.
III Les symptômes et manifestation d’un syndrome carentiel
A) Le langage affectif d’un syndrome carentiel
Toute frustration réveil la blessure initiale. Tester, redemander plusieurs fois la même chose est un moyen d’assurer la solidité des liens. Les formes d’agressivité différentes en réponse à ce qu’ils n’arrivent pas à supporter. On observe une agressivité envers les objets de la vie quotidienne. Paradoxalement, parfois des objets adorés qui manifestent une histoire de la relation. L’attachement aux objets est aussi inconstant que celui fait aux proches. L’objet est perçu comme important et donc paradoxalement comme persécuteur, capable de faire du mal. L’agressivité passive : ces jeunes qui se font oublier. Si on ne va pas vers eux, il ne se passera rien. C’est se faire du mal à soi même en se faisant oublier. Ces jeunes sont dans le mimétisme de suivre et ils ne s’affirment pas.
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