Les effets de l'âge et de l'heure sur l'attention visuo-spatiale

INTRODUCTION

L’attention visuo-spatiale désigne ce qui permet à l’être humain de s’orienter dans l’espace et

de se le représenter mentalement. En psychologie cognitive, il existe un grand nombre de

recherches centrées sur l’attention visuo-spatiale ainsi que sur les facteurs qui peuvent ou non

la faire varier. Certains auteurs et chercheurs se sont intéressés aux effets que pouvaient avoir

l’âge ou l’heure de la journée sur l’attention visuo-spatiale, et plusieurs recherches ont appuyé

le fait que le cycle circadien avait une influence sur les performances attentionnelles.

Il a été observé que les performances d’attention exécutive seraient au plus bas à 8h et à 20h

(Matchock & Mordkoof, 2009). Les processus d’attention exécutive seraient plus influencés

par l’heure de la journée car ils sont plus complexes que les processus d’orientation de

l’attention et d’alertes (Fimm, Brand, & Spijkers, 2016 ; Knight & Mather, 2013).

Knight et Mather (2013) se sont intéressés aux différences entre les âges quant à la relation

qu’il pouvait y avoir entre l’heure de la journée et les performances cognitives attentionnelles.

Ils ont constaté que les performances attentionnelles diminuaient avec l’âge. En 2016, Fimm,

Band et Spijkers se sont intéressés à la relation entre les variations attentionnelles dues à

l’heure de la journée et la température du corps et l’état d’eveil. Selon eux, le rythme

circadien influence les performances attentionnelles.

Ces études ont montré que les performances attentionnelles des sujets étaient meilleures à

l’heure optimale de leurs cycles circadiens. Pour les jeunes, elle correspondrait à une heure

creuse, et les personnes âgées auraient un pic d’attention plus tôt dans la journée (Mûller &

Krummenacher, 2006).

En effet, il existe un lien entre l’âge et les performances attentionnelles. Mais étant donné que

notre rythme circadien varie en fonction de notre âge et que ces deux facteurs influencent nos

capacités attentionnelles, celles-ci pourraient être plus ou moins bien influencée selon l’heure

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de la journée, différemment en fonction de notre âge. L’hypothèse générale suivante a donc

été formulée : l’attention visuo-spatiale est influencée par l’âge et l’heure de la journée et les

effets de l’âge varient en fonction des modalités de l’heure de la journée.

Deux hypothèses opérationnelles ont suvi: on s’attend à un temps de réaction plus élevé pour

les jeunes que pour les personnes âgées le matin et à un temps de réactions moins élevé pour

les personnes âgées que pour les jeunes le matin et on s’attend à un temps de réaction plus

élevé le soir que le matin pour les personnes âgées et plus élevé le matin que le soir pour les

jeunes. La tâche de recherche visuelle de la théorie d’intégration de l’information (Treisman

& Gelade, 1980) a inspiré l’expérience réalisée pour vérifier notre hypothèse. On s’attend à

une interaction croisée dans les deux cas.

METHODOLOGIE

Participants

12 sujets au total (sans compter un sujet dont les résultats n’ont pas été comptabilisés car il

n’avait pas compris la consigne), de deux groupes d’âge différents répartis équitablement ont

participé à notre expérience dont 6 jeunes de 18 à 25 ans et 6 personnes plus âgées, de 53 à 60

ans. La moyenne d’âge du groupe « jeune » était 21,2 ans et celle du groupe « âgé » était 56,3

ans. Tous les sujets sont en bonne santé, en accord avec la passation de l’expérience et mis au

courant qu’ils peuvent arrêter à tout moment.

Matériel

Un programme a été crée afin de présenter aux sujets 3 grilles de paradigmes de recherche

visuelles de complexité différente (avec plus ou moins de distracteurs) et toutes présentées sur

un fond blanc. La tâche demandée était de trouver le plus rapidement possible une certaine

lettre (présentée dans un modèle) dans une certaine couleur et dans une certaine orientation.

La 1ère grille présentée était celle de niveau moyen : les lettres a, e et c en minuscules placées

aléatoirement avec des orientations et des couleurs (bleu,noir,rouge et verte) différentes, les

sujets devaient trouver le « a » rouge placé d’une certaine façon et 229 distracteurs étaient

présents. La 2e grille était de niveau facile : les lettres F, E et J en majuscule, utilisée avec les

mêmes couleurs que la grille précédente et placées aléatoirement et d’orientations différentes

également, les sujets devaient trouver le « F » noir. Dans celle-ci, il se trouvait 166

distracteurs. La dernière grille était de niveau difficile : les lettres Q et O en majuscule et en

noir uniquement placées de manière aléatoire mais en ligne droite et très rapprochées les une

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