L'enfant Roi Vu Sous Les Angles De La Psychologie, De La Communication, De La Sociologie Et De La Philosophie
Mémoires Gratuits : L'enfant Roi Vu Sous Les Angles De La Psychologie, De La Communication, De La Sociologie Et De La Philosophie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jlso5888 • 30 Mai 2014 • 1 403 Mots (6 Pages) • 1 363 Vues
La définition de J.-M. LEDAIN, faisant notamment référence à l'intolérance aux frustrations et à l'égocentrisme de l'enfant-roi, ainsi qu'à son manque de socialisation, nous renvoie directement à la psychanalyse de Freud.
En effet celui-ci nous propose un schéma de la personnalité humaine divisée en trois structures : le ça, le moi et le surmoi. Le "moi", partie centrale régie par le principe de réalité et conduisant nos comportements, doit trouver l'équilibre et gérer les conflits entre :
les pulsions qui lui sont envoyées par le "ça", principe de plaisir non régulé par les conséquences qui peuvent découler de la satisfaction immédiate de nos envies et besoins;
et le "surmoi" qui, à l'opposé du "ça" tient le rôle de juge ayant intégré des valeurs et des règles, nous imposant de tenir compte d'un "principe de moralité" englobant également l'idéal du moi.
Ce "surmoi" contient les bases de l'acquisition d'un comportement social acceptable. Il est aussi l'outil de structuration de la personnalité donnant accès à la satisfaction des besoins d'ordre supérieur – relationnels, affectifs et de réalisation de soi – tels que Maslow les hiérarchisera quelque trente ans plus tard suite à ses observations des motivations humaines.
Or ce juge de nos comportements qu'est le "surmoi" n'est pas inné (contrairement au "ça"). Il se construit par intériorisation des exigences et des interdits parentaux et sociétaux. Si cette intégration des règles n'est pas réalisée, l'enfant ne voit pas de raison de contenir ses pulsions puisque aucun "juge" ne le condamne lorsqu'il les satisfait. Il est donc essentiel pour leur construction identitaire que parents et intervenants éducatifs leur énoncent clairement les règles familiales et sociales et leur en expliquent le sens dès qu'ils en ont la capacité de compréhension nécessaire. Et ce dès leur plus jeune âge : Dolto a écrit "Tout se joue avant six ans", d'autres précisent la fourchette "dix-huit mois à quatre ans" comme déterminante pour l'incorporation de la maîtrise des désirs et des pulsions, mais c'est bien dès les premières semaines de vie que l'enfant peut faire l'apprentissage du non, par exemple lorsqu'il bouge trop pendant qu'on l'habille ou qu'on le change.
Le nombre d'enfants rois est en expansion depuis plusieurs décennies, ce qui laisse supposer une carence éducative grave - au moins dans cette étape du développement qu'est l'intégration des règles – qui enferme l'enfant dans son principe de plaisir. Pourquoi cette carence ? Sans doute à cause de l'ancrage de notre société à de nouvelles normes qui ont émergé après mai 68, mettant l'accent sur le respect de la personnalité "naturelle" de l'enfant et de ses droits, et ayant donné de ce fait une place centrale à l'enfant au cœur de la famille.
Cette place centrale est encore confortée par le fait que seule la filiation apparaît encore comme un lien indissoluble, toute alliance pouvant être remise en question si elle ne répond plus à nos besoins individuels.
L'interprétation excessive de ces nouvelles normes a laissé croire que l'enfant pouvait s'épanouir en développant lui-même et exclusivement son potentiel intellectuel et affectif. Excès aussi, ou confusion, manque de discernement en tout cas qui a conduit la considération de cet enfant de "déjà personne" à "déjà adulte". La conséquence en est que l'enfant se croit tout permis, exige la satisfaction immédiate de ses besoins et envies, décrète en quoi il est bon de se soumettre ou non à l'adulte, qu'il soit parent, instituteur, moniteur ou éducateur.
D'où le paradoxe, ces mêmes normes qui ont provoqué le renforcement social du règne de la facilité, ont également mis beaucoup d'enfants et d'adolescents hors normes; sanctionnés, exclus, considérés comme des délinquants, certains iront jusqu'à l'internement en IPPJ.
L'approche Humaniste, bien que pleine de bon sens si on se donne la peine de l'étudier complètement, a induit des effets pervers contribuant à l'émergence de l'enfant-roi. Elle a en effet placé les choix individuels et la liberté au premier rang des préoccupations de l'individu, dont l'épanouissement serait d'autant plus abouti que cette liberté n'est pas entravée. Les trois travers en sont que :
l'adulte fait ses propres choix en faisant passer sa fonction de parent au second plan. Par exemple en ajoutant à un travail
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