Histoire de la psychologie.

        Lors d'un entretient télévisé diffusé sur la radio-télévision scolaire en 1965, la question de ce qu'est la psychologie a été discutée entre Alain BADIOU et Michel FOUCAULT.

        Michel FOUCAULT est un philosophe et psychologue français, dont l'ensemble de l’œuvre porte sur les rapports entre pouvoir et savoir et, plus précisément, il s'agit d'une critique des normes sociales et des mécanismes du pouvoir qui s'exercent au sein d'institutions en apparences neutres (la famille, le travail, les relations sociales et sexuelles...), et pose des problématiques à partir d'études individuelles et collectives en mouvement, des processus toujours reconduits de subjectivation. (libération et création de soi)

Comme il introduit de nouveaux concepts/objets en philosophie, tels que la folie, la prison ou encore la sexualité, il est à l'origine d'un renouvellement de la réflexion. Ses influences majeures sont NIETZCHE ainsi que KANT.

        Alain BADIOU quant à lui, est un philosophe français soutenant la thèse que l'ontologie, (théorie de l'être) est identique aux mathématiques, et plus précisément à la théorie des ensembles, et que la phénoménologie (l'étude des degrés de l'apparaître et de l’événement) est indistinguable de la logique qu'il associe à la théorie des topos.  Les quatre ancrages de sa théorie sont : l'amour, l'art, la politique et la science. 

        Cet entretient peut être divisé en trois parties majeures ayant toutes une idée directrice : il y a tout d'abord une définition de la psychologie, selon FOUCAULT. Ensuite, est amené le rapport entre la psychologie et les autres formes de réflexions sur l'homme, ainsi que les autres sciences humaines. Enfin, le dernier point substantiel abordé concerne FREUD et ses découvertes ayant permit une avancée primordiale de la psychologie.

        Il me semble important en premier lieu de définir la psychologie selon la pensée commune. Il s'agit de « la discipline qui vise la connaissance des activités mentales et des comportements en fonction des conditions de l'environnement » (Source : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/psychologie/64844 ). Étymologiquement, la psychologie signifie « la science de l'âme ». Cependant il s'agit d'une interrogation complexe, car la psychologie n'est pas vraiment définissable. En effet, la question de l'essence, du concept de la psychologie met en interpellation l'existence même du psychologue, dans la mesure où faute de pouvoir répondre avec exactitude sur ce qu'il est, (docteur, psychothérapeute, philosophe, interprète...), il lui est difficile de donner une réponse sur ce qu'il fait. Il ne peut alors chercher que dans une efficacité toujours discutable, car  son efficacité dépend du sujet, la justification de son importance de spécialiste.

        Lorsque BADIOU pose interroge FOUCAULT sur le sujet, ce dernier lui répond tout d'abord qu'il s'agit là de deux questions différentes :

• « De quoi s'occupe la psychologie ? » (Qui est selon lui la demande la moins importante des deux)
• « Est ce que la psychologie est une science ? »

Cependant, FOUCAULT estime qu'il ne faut pas se questionner sur la forme d'objectivité , la forme de scientificité dont elle est capable, mais sur la forme culturelle de la psychologie. Selon lui, cela correspond à une « série de phénomènes » que la culture occidentale à connu depuis longtemps. Il pense que c'est de là que viennent la confession, la casuistique, les dialogues, les discours et les raisonnements que l'on a pu avoir de tous temps.

Au XVIIIè siècle, quand la psychologie recevait ses problématiques de la philosophie, elle pouvait être définie comme une science de l'âme (d'où son étymologie :du grec psukhê, âme et logos, parole), de la conscience ou encore de l'individu. A vrai dire, à cette époque,  la psychologie était du domaine de la philosophie. Cela permettait d'opposer la psychologie aux sciences de l'ordre physiologiques, et donc d'opposer le corps à l'âme. Il est implicitement dit par là que le corps et l'esprit sont deux parties entièrement dissociées de chaque être humain. Sur le même principe, on peut dissocier la psychologie de la sociologie, afin de mettre en avant le contraste entre l'individu et la collectivité.

La psychologie étant à cette époque définie comme la science de la conscience, on l'oppose à la philosophie, comme il en à été le cas de SCHOPENHAEUR jusqu'à NIETZCHE        . Depuis FREUD, il y à eu une redéfinition et un redécoupage des sciences humaines, ce qui fait que la psychologie n'est plus une science de la conscience, mais une science du psychisme.

        Cela nous amène donc, ainsi que FOUCAULT et BADIOU lors de leur entretient télévisé, à nous interroger sur le rapport de la psychologie avec les autres formes de réflexions humaines.

        Pour se faire, il faut d'abord s'attarder sur les différences entre les psychologies humaine, animale, physiologique et expérimentale.

En premier lieu, il convient d'insister sur le contraste entre la psychologie théorique et la mise en pratique de cette psychologie théorique, on parlera donc de psychologie pratique, de psychanalyse. En effet, la théorie expliquant ce qu'un psychologue est censé faire, est complètement différente une fois mise en application, car la psychologie est une science individuelle, il n'existe pas de théorie générale, chaque élément va dépendre du sujet/patient.

L'homme est à la fois producteur et consommateur de phénomènes psychologiques, ce qui le différencie de l'animal. Entre l'apparition de la consommation comme fait économique et social, ainsi du jeu de production, il y a un espace libéré, à l’intérieur duquel des pratiques sont possibles. Ce sont les psychologies des aptitudes et des besoins qui se logent dans ces pratiques.

        Il convient maintenant de s’arrêter sur la différence entre expliquer et comprendre. Pour FOUCAULT, le terme de compréhension n'est pas le plus adapté à la psychologie. Du XVIIè siècle, jusqu'à la fin du XIXè siècle, toutes les disciplines exégetives ou interprétatiques, étaient laissées dans l'ombre, au profit d'une méthodologie du savoir qui cherche la définition plus ou moins positiviste de lois ou principes d'explication.

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