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Samuel Hayat, «La République, la rue et l’urne», Pouvoirs, 2006, n°116

Fiche de lecture : Samuel Hayat, «La République, la rue et l’urne», Pouvoirs, 2006, n°116. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Novembre 2024  •  Fiche de lecture  •  675 Mots (3 Pages)  •  33 Vues

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        Samuel Hayat, «La République, la rue et l’urne», Pouvoirs, 2006, n°116, p.31-44.

        Samuel Hayat est un politologue et historien français, spécialiste de l’histoire des idées politiques et des mouvements sociaux. Ses recherches portent sur la théorie et l’histoire de la représentation politique.

        Le texte est issu d’un extrait de la revue Pouvoirs (l’une des premières revues dans le domaine des institutions et de la science politique). L’article a été publié en 2006 dans un numéro concentré sur la question de la rue.

        La problématique principale de l'article est de comprendre comment la République française a réussi à stabiliser son régime face aux pressions et revendications populaires, et comment elle a intégré les mouvements de rue tout en consolidant son pouvoir à travers le suffrage universel. L'article interroge les rapports entre les formes de légitimation du pouvoir politique en France, en se focalisant sur les tensions historiques entre la rue (l'action populaire directe) et l'urne (la démocratie représentative).

        L'article de Samuel Hayat repose sur une analyse historique des mouvements populaires et des processus électoraux en France, principalement au XIXe siècle, avec un focus particulier sur les moments clef de la République, comme la Révolution de 1848. L'auteur s'appuie sur une étude de sources historiques, incluant des textes juridiques, des discours politiques, des archives de presse et des écrits de l'époque, mais sans mention d’un terrain empirique contemporain.

        La République française a historiquement été marquée par une tension constante entre l’expression populaire, souvent matérialisée par des manifestations et des grèves, et le cadre institutionnel des élections. L'auteur va mettre en avant le rôle central des mouvements sociaux dans la construction de la légitimité politique. En effet, dans un premier temps, la légitimité vient de la rue, elle représente le peuple, c’est son seul moyen d’y exprimer ses revendications. En 1848, c’est grâce à cela que la République voit le jour, elle tire donc sa légitimité de la rue. «La rue incarnant le peuple tout entier, demandant la République» (p.1). Ces mouvements, qu'ils soient pacifiques ou plus radicaux, sont souvent perçus comme des expressions authentiques de la volonté populaire. Les gouvernants ne peuvent donc pas la réprimer l’occupation de la rue, sans craindre la perte de sa légitimité.

        Or, il s’avère vite que les gouvernants voient la rue comme un espace pour défier l’autorité. Une peur de la rue s’installe, que l’auteur nous illustre en nous prenant exemple des évènements de la Commune ou du boulangisme. Les aristocrates craignent cette foule qui est souvent décrite comme «une tentative consciente de déstabilisation de l’État» (p.3). Le gouvernement se voit donc obligé de définir la rue comme un espace privé pour pouvoir mieux la surveiller, c'est à dire qu’elle appartient à tout le monde. La République va faire la distinction entre les «pillards» et «députés» ce qui marque bien l’opposition entre la «mauvaise rue», qui n’est pas reconnue comme relevant du politique et ne créer que le désordre, et la «bonne rue», celle qui adopte le fonctionnement et les logiques du pouvoir républicain.

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