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Quelles sont les interactions entre le pouvoir politique, les médias et l'opinion publique, particulièrement pendant les crises politiques?

Cours : Quelles sont les interactions entre le pouvoir politique, les médias et l'opinion publique, particulièrement pendant les crises politiques?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2017  •  Cours  •  2 764 Mots (12 Pages)  •  1 214 Vues

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Manuel p 124 à 155.

La France est constituée en république démocratique à la fin du XIXème siècle. L'un des fondements de la démocratie est le suffrage universel qui doit aboutir à une majorité qui devra prendre les décisions et les imposer. La diversité des opinions forme un ensemble fluctuant qui est l'opinion publique (p 126).

Les citoyen-ne-s participent au débat politique et doivent donc être éclairé-e-s, pour choisir, en toute conscience. L'école y contribue mais ce sont surtout les médias (p 126), qui interviennent directement dans la vie des citoyen-ne-s. Une des premières lois de la IIIème République est celle sur la liberté de la presse, du 29 juillet 1881. Opinion publique, médias et démocratie sont intimement liés et se développent ensemble, dans le cadre concurrentiel de l'économie de marché. Le rôle des médias dans l'expression, la formation de l'opinion publique est particulièrement visible lors des crises politiques (p 128). C'est pourquoi les politiques portent une grande attention aux médias car ils leur permettraient d'avoir un contrôle sur l'opinion publique et donc sur les votes.

Quelles sont les interactions entre le pouvoir politique, les médias et l'opinion publique, particulièrement pendant les crises politiques ?

Comment évoluent ces interactions ?

I/ Comment la presse contribue-t-elle à la formation d'une opinion publique sous la IIIème République ?

        A) Une presse libre pour une expression démocratique de l'opinion publique.

L'enracinement de la République permet l'émergence d'une presse libre et l'expression de l'opinion publique. Républicains et journalistes partagent la volonté d'éduquer le peuple. La loi du 29 juillet 1881 est fondamentale, c'est une des grandes lois républicaines. Elle rend la presse totalement libre ; c'est la loi la plus favorable aux médias dans l’Europe mais aussi dans le monde. La censure est écartée et la presse peut se développer et créer des débats politiques. Cette liberté de la presse est restreinte lors des attentats anarchistes de 1893-1894 mais aussi lors de 2 guerres mondiales.

Document 1 p 134.

Les progrès techniques, de l'alphabétisation permettent une diffusion plus large mais aussi la baisse des prix. On parle alors de mass-média. Les quotidiens tirent à 1,3 millions d'exemplaires en 1870 ; à 9 millions en 1914. En 1914, on compte 312 quotidiens en France. Les titres régionaux sont très importants. Une spécificité française, issue de la Révolution, est l'importance de la presse populiste, comme L'Aurore, la Petite République, la Croix, La Libre Parole, qui a joué un rôle majeur dans l'affaire Dreyfus. Les journaux d'opinion (Le Figaro, Le Temps, l'Humanité) sont supplantés par des titres populaires (Le Petit Parisien, le Petit Journal), en 1914.

Etude 1 p 130/131.

L'affaire Dreyfus, de 1894 à 1906, divise la France en 2 camps, les anti-dreyfusards, qui accablent le capitaine, et les dreyfusards, qui soutiennent le capitaine déchu. Il y a des journaux comme La Libre Parole (Document 1 p130) qui sont des journaux ouvertement antisémites.  Dreyfus, pour eux, est forcement coupable car il est juif, alsacien et il maîtrise l'allemand. La Croix,  journal catholique, (Document 2 p130) accable Zola. Il l'accuse d'être anti-patriotique, d'être un des rouages du complot judéo-maçonnique. De plus, il est celui qui porte préjudice à l'honneur de l'armée. Le retentissement de l'article J'accuse (Document 4 p131) est énorme. On le voit à la réaction de la presse anti-dreyfusarde. Zola est dans la rationalité alors que les anti-dreyfusards sont dans la passion et la haine.

Documents 3 et 5 p131 : L'argument des anti-dreyfusards est le suivant : l'Armée ne peut pas se tromper ! Alors que les dreyfusard avancent l'argument que nous sommes en démocratie et que l'armée ne respecte pas les droits de l'Homme.

L'affaire Dreyfus témoigne du rôle politique de la presse dans la fabrication de l'opinion publique et dans l’émergence et le reflet de l'opinion publique. La presse reflète les divisons intenses entre anti-dreyfusards et dreyfusards. C'est l'action de la presse dreyfusarde qui va peser sur l'armée, les sphères politiques et l'opinion publique afin de faire réhabiliter le capitaine Dreyfus.

        B) Affrontement médiatique et déchirements de l'opinion publique dans la presse de l'entre-deux guerres.

Document 2 p135.

La première guerre mondiale influence considérablement les médias. Elle est source de propagande et de censure de la part du pouvoir politique, qui utilise intensément l'affichage et la presse. Cette 1ère guerre mondiale entraîne une rupture de confiance entre lecteurs et journaux. Les grand quotidiens vont donc perdre de l'audience. Les journalistes réagissent alors, en se professionnalisant. Le premier syndicat de journalistes est créé en 1918. La 1ère école de journalisme ouvre à Lille en 1924 et le statut du journaliste est fixé en 1935. La presse innove avec de grands reporters comme Albert Londres ou Joseph Kessel. Elle a aussi recours à la photo (Vu, Regards, Match), avec des photographes comme Robert Capa. Émerge ainsi Paris Soir de Jean Prouvost, qui allie le sport, la photo et les grands reportages. Il est le seul à augmenter ses tirages dans les années 30, avec la presse régionale. La presse d’opinion se porte aussi très bien avec des combats médiatiques entre L'Humanité et des revues d’extrême-droite. Elle s'attaque aussi sans relâche au régime républicain. La presse, instrument du débat politique, reflète les fractures politiques des années 1930.

Etude 2 p 132/133.

Le 6 février 1934, des groupes politiques divers décident de manifester contre l'investiture du nouveau président du Conseil, Edouard Daladier. Les cortèges sont très hétéroclites : ils se composent de manifestants de l'extrême droite comme de l’extrême gauche. La manifestation va tourner à l'émeute et il y a une vingtaine de morts. L'antiparlementarisme est le mot d'ordre des manifestations mais seule l'extrême droite cherche à renverser la République.

Les journaux de gauche comme de droite vont appeler à manifester ; ce qui est la cause des émeutes. La une de L'Action Française (Document 1 p132) annonce la couleur : «tous pourris».

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