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Limites des pouvoirs publiques cours TES

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Par   •  25 Février 2020  •  Cours  •  1 622 Mots (7 Pages)  •  952 Vues

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LIMITES DES ACTIONS :

L'action des pouvoirs publics en matière de justice sociale se déploie donc dans différentes dimensions. Même s'il est vrai que l'action des pouvoirs publics a un effet réel sur les différentes formes d'inégalités, celles-ci n'ont pas entièrement disparu. Par ailleurs elle suscite des débats sur son efficacité : n'entraîne elle pas des risque de désincitation et des effets pervers ? L’intervention de l’État dans la lutte contre les inégalités peut se heurter à des limites de différentes natures.

Tout d'abord nous allons voir :

  1. Les contraintes qui pèsent sur l'action publique :

- La première contrainte qui pèse sur les politiques de justice sociale est d'ordre idéologique. Tout le monde ne s'accorde pas sur l'idéal égalitaire qu'il convient de poursuivre . Ainsi aux Etats-Unis, les libertariens estiment que l'état n'a aucun droit a prélever une fraction des revenus dès lors que l'égalité des droits et la libre concurrence ont été garantis.

Sans adopter une position aussi extrême, un débat infini existe sur le degré auquel il faut réduire les inégalités de situation. L'égalitarisme absolu n'est sans doute pas une option envisageable. Mais la question reste ouverte de savoir jusqu'où aller dans la correction des inégalités économiques et sociales.

- La seconde contrainte est d'ordre budgétaire ou financière. Depuis 40 ans et la fin des 30 Glorieuses, il apparaît un ralentissement de la croissance économique, une progression du chômage ainsi qu'une remise en cause du rôle de l’État-Providence. Les comptes des administrations publiques sont dans le rouge, les déficits budgétaires et le « trou » de la Sécurité Sociale alimentent chaque année une dette publique de plus en plus importante. Celle-ci représente aujourd'hui en France l'équivalent d'une année de PIB, soit 2000 milliards d'euros. Pourra t-on poursuivre dans ces conditions les politiques sociales actuelles ? Depuis les années 1970, l’État a un déficit pratiquement constant de ses comptes. La dette qu’il faut rembourser augmente donc en permanence, réduisant la part des ressources pouvant être consacrée au développement de certains services publics. Les dépenses de protection sociale augmentent en effet avec le revenu, ce qu’on peut observer à un instant donné en comparaison internationale : les pays les plus riches consacrent une part plus importante de leur revenu à la protection sociale, mais également au cours du temps : au fur et à mesure que la richesse du pays augmente, les dépenses de protection sociale augmentent plus que proportionnellement.

Au sein de l’Union européenne, le poids des dépenses pour les prestations sociales par rapport au PIB varient quasiment du simple au double (34 % au Danemark contre 17 % en Lettonie). Si l’on retrouve bien les pays les plus riches en tête de classement (avec la France, l’Allemagne, et les pays d’Europe du Nord) et les plus pauvres en bas de classement (avec les nouveaux pays entrants dans l'UE comme la Lettonie, Roumanie, Bulgarie), on constate toutefois que certains pays aux revenus élevés ne consacrent pas la même part de leur richesse nationale à la protection sociale. Le Royaume-Uni a, en 2009, un niveau de PIB par tête supérieur à celui de la France, mais consacre 3,5 points de PIB de moins aux dépenses de protection sociale.

- Enfin un dernier débat concerne l'efficacité des politiques publiques. Ainsi, dans plusieurs domaines, les inégalités résistent aux mesures et aux dispositifs adoptés. Les inégalités d'espérance de vie entre les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) se maintiennent, voire s'accroissent, malgré les dépenses investies dans la santé. L'école française est une de celle où le poids de l'origine sociale influe le plus sur la réussite scolaire, malgré les dépenses conséquentes investies dans le système éducatif. Le nombre de mal logés ou de SDF reste considérable. La pauvreté ne recule plus.  Certains auteurs mettent en évidence le fait que les moyens mis en œuvre par l’État, en France, ne sont pas toujours utilisés pour les populations les plus démunies et donc qu’il existe une forme de « redistribution à l’envers ».  L’inégalité des chances à l'école subsiste malgré les moyens mis en oeuvre par l'Etat : les fils de cadres sont nettement surreprésentés dans les études prestigieuses comme les écoles d'ingénieurs, alors que les fils d'ouvriers et d'employés y sont sous-représentés.

Pour Bourdieu, l’inégalité des chances à l’école est due à la valorisation d’un certain capital culturel qui correspond à celui possédé et transmis dans les familles aisées. Or, ces dispositifs, si ils sont ouverts à tous en théorie, réunissent souvent en proportion beaucoup plus d’enfants de cadres que d’ouvriers. On retrouve ce même écart dans l’utilisation des services culturels (musées, bibliothèques, théâtre) : ce sont bien davantage les classes moyennes que les classes populaires qui consomment abondamment ces services. Ce qui pose la question de leur rôle dans la réduction réelle des inégalités face à l’école et à la culture. Dans le même ordre d’idées, certains reprochent à l’État de davantage déplacer les inégalités plutôt que de les réduire. Là aussi, on peut prendre l’exemple de l’école : l’enfant d’ouvrier a davantage le bac aujourd’hui que 30 ans auparavant mais il s’agit plutôt d’un bac professionnel ou technologique qu’un bac général. On parle dans ce cas de processus de « démocratisation ségrégative ».

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