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Lettre du de Maréchal Mac-Mahon à Jules Simon, datée du 16 mai 1877

Commentaire de texte : Lettre du de Maréchal Mac-Mahon à Jules Simon, datée du 16 mai 1877. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Octobre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 545 Mots (7 Pages)  •  1 576 Vues

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Commentaire de texte : Lettre du de Maréchal Mac-Mahon à Jules Simon, datée du 16 mai 1877

La célèbre phrase “se soumettre ou se démettre” peut-elle être considérée comme la phrase phare de la troisième république ? Car si elle a été prononcée par le républicain Léon Gambetta à l’égard du Président de la République Patrice de Mac-Mahon lors de la campagne pour les élections de 1877, cette phrase représente pleinement les luttes de pouvoirs entre les républicains et les monarchistes tout au long de la troisième République.

Une lutte de pouvoir évidente dans la lettre du maréchal de Mac-Mahon au Président du Conseil Jules Simon.

Ce document date du 16 mai 1877 lors de la troisième République en France. La troisième République, proclamée le 4 septembre 1870 connait des luttes de pouvoir à la fois entre les monarchistes et les républicains et à la fois au sein même de ces deux fronts (conflits entre orléanistes et légitimistes). Les tensions entre monarchistes et républicains mènent notamment à l’insurrection de la Commune en mars 1871 qui pousse Thiers à faire évacuer Paris et installer le gouvernement à Versailles. Cette insurrection ne dure cependant que deux mois. En effet, très vite, Thiers obtient de Bismarck le droit de lever une armée de 130 000 hommes sous les ordres du maréchal de Mac-Mahon qui s’empresse d’écraser l’insurrection. Thiers, désigné Président de la République par la loi Rivet, se charge d’établir une République conservatrice et annonce : « tout gouvernement doit être conservateur, la République sera conservatrice ou ne sera pas ». Ceci faisant, il rompt le pacte de Bordeaux et s’attire, par la même occasion, les foudres des monarchistes. Peu de temps après, ces derniers poussent Thiers à démissionner. Les monarchistes poussent le maréchal de Mac-Mahon, dont le titre lui fut attribué suite à ses hauts faits militaires en Algérie, à la présidence. Ce dernier, légitimiste de cœur mais totalement dépourvu d’expérience politique, accepte plus par sens du devoir que par soif de pouvoir. Mac-Mahon, sur les conseils du duc de Broglie se charge d’instaurer un « Ordre moral » qui consiste entre autres à surveiller étroitement la presse.

Or, en mai 1877, la Chambre, très majoritairement républicaine, abroge une loi sur la presse. Le duc de Broglie, conseiller du président, pousse fortement le Maréchal de Mac-Mahon à réagir. Le 16 mai 1877, le Président de la République adresse une lettre très dure au Président du Conseil, Jules Simon. Jules Simon était un opposant à l'Empire et à la Monarchie. Elu sénateur inamovible à partir de 1875 et républicain modéré, il est appelé par Mac-Mahon à la succession de Dufaure à la présidence du Conseil en décembre 1875.

Cette lettre lui reproche son manque de contrôle sur la Chambre, son attitude dans les débats relatifs à la liberté de la presse et aux lois municipales et l’appelle implicitement à démissionner (ce qu’il fera immédiatement). La lettre soulève également le problème qui sera à l’origine de la crise de mai 1877 qui est de savoir qui du président de la République ou de la Chambre doit être à la tête du pays.

Il parait donc important de se poser la question : en quoi l’opposition entre monarchistes et républicains cache-t-elle le vrai enjeu de la lettre qui est de savoir qui du pouvoir exécutif ou législatif doit diriger les affaires de l’état ?

Pour tâcher de répondre à cette question nous nous intéresserons dans un premier temps aux oppositions politiques entre monarchistes et républicains et dans un second temps aux rapports de force entre le Président de la République et le Président du Conseil.

Concernant les oppositions de vues politiques, il est important de rappeler que la Chambre était très largement constituée de républicains et que, de plus, Mac-Mahon, se conformant à la Constitution, avait pris des ministres républicains. Toutefois il s’était entouré de conseillers monarchistes et il y avait encore une légère majorité monarchiste au Sénat.

Il est possible de voir cette opposition politique dès les premières lignes. Le Président de la République reproche à Jules Simon de ne pas avoir « fait valoir à la tribune toutes les graves raisons qui auraient pu prévenir l’abrogation d’une loi sur la presse ». La Chambre vient d'abroger une loi confiant aux jurys le jugement des délits de presse au profit des instances correctionnelles. Cette abrogation de loi vient contraster l’ordre moral instauré par les monarchistes. Mac-Mahon parle de ce terme dans une lettre où il présente son programme : « Avec l’aide de Dieu, le dévouement de notre armée qui sera toujours l’esclave de la loi, l’appui de tous les honnêtes gens, nous continuerons l’œuvre de la libération du territoire et le rétablissement de l’ordre moral dans notre pays. » Ce terme « d’ordre moral » qualifie

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