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Mac Mahon

Commentaire de texte : Mac Mahon. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  1 592 Mots (7 Pages)  •  2 224 Vues

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Accroche : « La IIIème république n’est donc pas véritablement une restauration, mais une création ». En effet, tel que le relève Pierre Miquel, professeur à la Sorbonne, au lendemain de la chute du second empire, il est impératif d’innover, afin de remédier à l’instabilité constitutionnelle et politique que connaît la France. L’échec de la restauration monarchique instituera un régime parlementaire démocratique tout d’abord dualiste, puis moniste : la IIIème république (1875 – 1940).

Présentation du texte : Le 15 août 1877, Léon Gambetta tient un discours en réaction à la crise du 16 mai de la même année opposant la présidence de la république à la chambre des députés. Lors de cette crise, Léon Gambetta refuse que le gouvernement émane de la volonté exclusive du Président de la république (Mac-Mahon) qui a, lors de cette crise, effectué un coup de force déplaisant pour les républicains détenant la majorité à la chambre des députés. C’est sous la forme d’une subtile provocation que Léon Gambetta s’adresse au président : « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine […], il faudra se soumettre ou se démettre ». Il entend par cette phrase que les élections législatives qui auront lieu le 14 et 28 octobre 1877 seront défavorables au président de la république au profit des républicains, et que ce dernier devra alors s’adapter à la volonté du peuple souverain et à l’effacement de son rôle.

Intérêt du sujet : Il parait justifié de relever que cette république, bien qu’elle ne repose pas sur une constitution à proprement parler mais sur trois lois constitutionnelles presque ordinairement modifiables, perdurera pendant 65 ans - sans révolutions -, pendant lesquels elle enchaînera les victoires militaires et économiques, alors qu’elle oppose deux partis politiques antagonistes dès le septennat du premier président de la république : les monarchistes et les républicains. De plus, remarquons que les intentions initiales du premier président de la 3ème république, le général Mac-Mahon, étaient de restaurer la monarchie, mais qu’elles ne seront jamais mises en pratique à cause de la forme parlementaire du régime régi par les lois constitutionnelles de 1875. De cette manière, la rupture avec le 2nd Empire est également marquée par une remise en cause de l’autorité du chef d’Etat. Ainsi, si dès son élaboration la constitution avait un avenir provisoire et incertain, à partir de 1879, les fondements de la 3ème république ne seront plus remis en cause.

Il parait cependant particulièrement notable de relever que le discours de Gambetta illustre une rupture dans l’évolution de la 3ème république par l’apparition de deux nouvelles particularités du régime : la prépondérance des assemblées et le rôle honorifique du président.

Pbq : En quoi cette forme d’ultimatum posée par Léon Gambetta dans son discours du 15 août 1877 destiné au président Mac-Mahon, marque-t-elle un tournant dans l’évolution de la 3ème république ?

Il conviendra préalablement d’aborder la vive critique de l’attentisme du général Mac-Mahon (I), puis dans un second temps d’évoquer la volonté souveraine d’une républicanisation du régime (II).

I – le blâme de l’immobilisme de Mac-Mahon par Gambetta

  1. L’échec de la restauration monarchique
  2. La crise politique du 16 mai 1877

II – la volonté souveraine d’une républicanisation du régime

  1. L’annonce de la victoire républicaine par Gambetta
  2. Les prémices d’un parlementarisme moniste

I – la blâme de l’immobilisme de Mac-Mahon par Gambetta

CHAPEAU

  1. L’échec de la restauration monarchique

Lorsque Mac-Mahon est désigné président de la république par l’Assemblée, il remplace son prédécesseur, Thiers, qui avait été destitué de sa fonction pour ses idées jugées trop favorables aux républicains. Ainsi, le nouveau président, nommé le 24 mai 1873 pour un mandat de sept ans, souhaite que les lois constitutionnelles de 1875 soient, elles, favorables à la majorité monarchiste détenant l’exécutif et le législatif.

La « voix souveraine » de la France dont Gambetta fait mention dans sa citation soumise à l’étude est à l’origine du premier échec des monarchistes. En l’espèce, la majorité de coalition parlementaire est constituée par un plus grand nombre de légitimistes, partisans d’une monarchie qui ne reposerait pas sur la volonté nationale, mais sur le seul principe dynastique ignorant complètement cette voix souveraine du peuple que Gambetta évoque dans son discours quelques années plus tard. Il convient dès lors, de manière logique, que les légitimistes ne mettent pas en pratique leur projet de restauration monarchique, au profit de la souveraineté nationale.

De ce fait, le conservatisme de Mac-Mahon est une première fois remise en question et la restauration monarchique est écartée puisque telle est la volonté nationale.

L’échec de cette restauration monarchique n’a pas pour autant fait l’objet d’une dissolution de l’assemblée ou d’une destitution du président. En effet, un compromis permet de ne pas recourir à ces procédés afin d’éviter une crise ministérielle. Néanmoins, l’adoption du projet constitutionnel de 1875 marque les prémices d’une crise politique qui marquera une rupture dans cette conception monarchiste du régime parlementaire.

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