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Les rétributions du militantisme

Dissertation : Les rétributions du militantisme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2017  •  Dissertation  •  3 138 Mots (13 Pages)  •  1 345 Vues

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Le militant au coeur du parti: organisation de la rétribution

“Si l’attachement à une cause est bien un facteur de mobilisation politique, il est beaucoup plus douteux qu’il en soit un élément unique et même déterminant”. Daniel Gaxie, dans Economie des partis et rétribution du militantisme parue dans la Revue française de science politique introduit donc l’idée qu’admettre les raisons du militantisme sous l'unique prisme de la défense d’une idéologie paraît à la fois simple et réducteur. En effet, à travers tous les organismes qui composent la sphère politique (comme les associations, les partis politiques..) le militant consacre temps et énergie à défendre les causes auxquelles il adhère.Si la pratique militantiste apparaît naturelle et commune dans nos sociétés, sa logique s’inscrit dans un débat plus complexe, notamment dans la littérature sociologique où les auteurs s’interrogent sur la raison qui peut pousser un individu à militer ; en effet, la défintion que l’on attribue instinctivement au terme “militantisme” s’incrit dans une explication idéologique de l’action: le militant agit car il défend la cause qui est la sienne. Comme Gaxie, ils sont nombreux à penser que l’individu milite pour des motifs allant au delà de la simple action idéologique, des motifs concernant l'obtention d'avantages individuels, à travers l’action collective. Cette logique s’inscrit de fait dans ce que l’économiste Olson avait surnommé le Paradoxe d’Olson, à savoir l’idée selon laquelle les individus sont avant tout intéressés par leurs intérêts individuels et par conséquent sont intéressés par l'obtention d’intérêts collectifs lorsque qu’une action collective peuvent leur en fournir. Or, pour mener une action collective à son terme, il faut s’investir et si les membres du groupe n’ont pas d’intérêts communs à payer le coût de cet investissement personnel, alors rationnellement, ils préféreront s’en décharger. Donc, ce qui pousse les individus à militer, tout en reprenant la représentation du militant comme cherchant à obtenir des avantages individuels, c’est bien une forme de rétribution à travers ses actions menées au sein de l’organisme. Ainsi, c’est dans un organisme tel que le parti politique, véritable structure d’organisation fondamentale dans la vie politique et le jeu démocratique, que les militants peuvent trouver écho à leurs aspirations: le parti politique admet de nombreux objectifs dont le premier est l’entreprise de conquête du pouvoir et une influence maximale sur les décisions prises à l’échelle de l’Etat; ils ont donc besoin de militants réellement impliqués (sur la durée) pour atteindre cette finalité, et mettent en place des systèmes de rétributions multiples pour conserver et développer le militantisme de leurs adhérents. Nous pouvons de fait souligner que s’installe une véritable relation d'échange où tout le monde semble gagner au change: les dirigeants des partis nécessitent des militants pour maintenir leur organisation et leurs idéaux sur la durée, et les militants peuvent obtenir satisfaction de leurs statuts car leur militantisme est compensée de multiples manières.

Nous pouvons dès lors nous interroger sur la manière dont la nature et l’organisation d’un parti politique conditionne la rétribution différenciée de ses militants.

I. Les déterminants idéologiques et économiques du parti conditionnent son fonctionnement:

1.1.Une multiplicité des facteurs définissant l’organisation interne du parti…

C’est donc l’idéologie du parti (sa conception de la société) qui orientent ses finalités. Tout le squelette organisationnel du parti s’articule autour de ces buts poursuivis. En effet,un parti peut par exemple admettre une quête absolue du pouvoir étatique: il mettra donc tous les militants au service de l’obtention de postes étatiques pour les dirigeants du parti et toutes les actions que le parti mènent relèvent d’une stratégie perpétuelle pour atteindre le pouvoir. En conséquence, comme l’explique Gaxie dans son article, tout le parti est conditionné par les intérêts de la minorité pouvant atteindre de tels buts (soit l’élite politique) et tout les actions de militantisme qu’organisent le parti sont logiquement en lien avec la conquête du pouvoir. Mais cet accès au pouvoir, bien qu’il reste une préoccupation universelle de tous partis, n’est pas forcément LA préoccupation principale de tout parti. Ainsi, dans le cadre des partis écologistes, on peut noter une différence structurelle profonde avec les partis de masse précédemment cités: Guillaume Sainteny dans son ouvrage La rétribution du militantisme écologiste nous explique qu’à la naissance des premiers partis écologistes, la conquête du pouvoir était initialement refusée en vertu des idéaux de démocratie directe; ce refus s’est inscrit dans les idéaux écologistes si bien qu’en dépit de la nécessité d’organisation interne qui est apparue à ces partis, on devine encore la marque de ce refus initial avec la mise en place de tout un système de contrôle , évoqué par Sainteny, comme un système de “contrepoids” qui fragilise la position de leaders au sein du parti. Enfin, Dans le cadre d’un parti de droite conservatrice,l’étude de Stéphanie Dechezelles nous apprend que les militants de Forza Italia (parti dirigé par Berlusconi),l’entreprise de conquête du pouvoir est ouvertement proclamée. Le parti se réclame d’une certaine vision économique de la société avec la prépondérance de thèmes comme le travail,l’épargne et l’investissement qui forment les idéaux de ce parti. De facto, tout le fonctionnement du parti repose sur des déterminants économiques qui sont la conséquence de cette même idéologie et les militants agissent bien souvent selon Dechezelles d’une transition du monde économique à celui de la politique .Les militants dans ce cas particulier sont hiérarchisés dans le parti en fonction de la somme qu’ils donnent parce que l’action militante du FI se résume souvent à des actions médiatiques coûteuses.

2.2….qui s’établit sous la forme d’une hiérarchie:

Cette hiérarchisation interne du parti peut être le fruit de critères à la fois sociétaux et découlant de l’idéologie du parti et de la participation de l’individu. Ainsi, dans le cadre du FI, les individus sont hiérarchisées en fonction de leurs agrégats économiques on l’a vu, mais c’est également le cas au PCF où là, ce sont les femmes et les hommes qui ne sont pas hiérarchisées de la même manière. En effet,

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