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Tribut et récoltes dans l’empire inca d’après un chroniqueur métis du XVIe siècle

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Par   •  7 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 000 Mots (4 Pages)  •  345 Vues

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Tribut et récoltes dans l’empire inca d’après un chroniqueur métis du XVIe siècle

Quand on évoque les sociétés andines historiques, notre imaginaire collectif nous pousse directement à évoquer les Incas et en particulier leur empire. Ce dernier ne durera pourtant qu’un siècle, entre 1438 et les années 1530 mais s’étendra, à son apogée, sur un territoire allant de l’Équateur au Chili actuels et concentrera les richesses au point d’en devenir un des plus prospères du continent. Héritière de nombreuses ethnies sud-américaines qui se structuraient autrefois en divers petits royaumes, la société inca — qui a pour capitale Cuzco et pour culte principal celui du Soleil — connaît une configuration socio-économique particulière accompagnée par un certain ordre géopolitique. L’une de ses réussites majeures s’articule autour d’un développement des cultures et d’une production agricole intensifiée à de hautes altitudes.

Le mode de fonctionnement de cet empire est notamment décrit par le chroniqueur métis Inca Garcilaso de la Vega (1539-1616), né de père espagnol et de mère inca. Contrairement à d’autres personnages d’une nature métis analogue comme l’hispano-tlaxcaltèque Diego Muñoz Camargo ou encore le naturalisé Felipe Guamán Poma de Ayala, de la Vega naît sur le Nouveau Monde et revient définitivement dans l’Ancien à partir de 1560 (date de mort de son père) dans lequel il publie ses écrits. L’un d’entre eux sont les Commentaires royaux des Incas (Comentarios Reales de los Incas en castillan), parus à Lisbonne en 1609 sous la forme de dix livres en deux grandes parties. Cette œuvre, toujours estimée par les historiens, adopte non seulement un regard moins européocentré que d’autres travaux de son époque mais fournit également des descriptions assez précises des différents aspects de la civilisation faisant d’elle une source de première main, à la fois historique et se rapprochant de l’ethnologie. En effet, l’auteur y fournit sa propre description des contextes politiques, économiques et sociaux en recueillant de nombreuses informations transmises par tradition orale. Aussi, l’ouvrage devient un véritable succès auprès des européens auquel il est destiné, consolide la réputation de son auteur, mais subit toutefois une censure au XVIIIe siècle à cause des craintes qu’a pu susciter la rébellion de Túpac Amaru II. Il est également traduit en plusieurs langues, même en latin ; en français, on nous présente celle de R.L.F. Durand, un spécialiste à l’université de Dakar, parue en 1982. Le texte nous apporte notamment une fine description des pratiques sociales et agricoles.

On en vient alors à s’interroger : dans sa description des tribut et récoltes dans l’Empire inca, en quoi la chronique de Garcilaso de la Vega permet-elle la compréhension d’un mode particulier de production qui s’inscrit dans un cadre socio-spirituel défini ?

Dans un souci de réponse élaborée, voyons d’abord la structure socio-économique de la société inca à travers l’agriculture, poursuivons concrètement par les pratiques agricoles que ses représentants ont pu élaborer et enfin finissons par les us et coutumes de la communauté qui s’expriment à travers ces pratiques.


  1. Structure socio-économique
  1. Hiérarchie strictement définie

Plusieurs fois dans le texte revient la manière dont les terres sont distribuées. En effet, elle se caractérise par un tribut payé aux rois. D’autres titres apparaissent comme celui des « guacas » (curacas). On évoque de plus le « tiers des terres [rendu] à la communauté », décrivant la manière dont les sujets gardent leurs propres récoltes pour eux-mêmes.

  1. Transposition de l’ordre socio-spirituel dans les possessions matérielles

La structure sociale peut être remarquée dans l’attribution des possessions et la répartition des terres. Ainsi, les « récoltes du Soleil et de l’Inca » sont définies autour d’une notion d’allégeance ; elles sont également divisées en fonction du culte et leur mixité est évitée.

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