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Le cadre conceptuel: l'acteur francophonie dans les relations internationales

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Par   •  30 Mars 2015  •  2 121 Mots (9 Pages)  •  1 743 Vues

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I. LE CADRE CONCEPTUEL : L’ACTEUR FRANCOPHONIE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES

A. Les relations internationales et les acteurs

Il faut d’abord distinguer les « Relations internationales » (avec un R majuscule) des « relations internationales » (avec un r minuscule). Le premier terme désigne une discipline scientifique, tandis que le deuxième désigne le phénomène des interactions entre différents acteurs de la scène internationale.

En tant que discipline7, c’est dans le souci d’étudier les causes de la guerre et éventuellement les mesures pour l’empêcher qu’a été instaurée la première chaire d’études des relations internationales à l’Université du Pays de Galles en 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale. Cette initiative a été rapidement reprise partout dans le monde occidental. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les études des relations internationales deviennent abondantes, notamment dans les pays anglo-saxons et en particulier aux États-Unis.

Une des questions centrales de cette discipline de « Relations internationales » est de définir son objet, le phénomène de « relations internationales ». La définition de ce dernier ne fait pas consensus. Longtemps, les « relations internationales » ont été définies comme essentiellement des relations interétatiques, « un ensemble de liens, de rapports et de contacts qui s’établissent entre les États et relèvent de la politique étrangère de ces derniers »8. Selon cette vision dite « réaliste », l’absence d’une autorité supraétatique fait que règne une situation anarchique (mais pas chaotique) dans les relations internationales. Les États sont obligés de pratiquer une politique de self-help – une protection fondée essentiellement sur sa propre puissance. Ils cherchent à maximiser leurs intérêts nationaux, définis en termes de « puissance » ou en termes de « sécurité ». Ils se préparent toujours à une guerre qui pourrait survenir à n’importe quel moment. 7 Même dans ce premier sens, le débat est en cours entre ceux qui considèrent que les Relations internationales est une science sociale à part et ceux pour qui elles sont uniquement une discipline de la science politique. 8 Philippe Braillard et Mohammad-Reza Djalili, Les relations internationales, 8e éd., Paris, PUF, 2006, p. 3.

Introduction générale

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Selon l’approche réaliste, dans l’analyse des relations internationales, les États et les relations militaires, diplomatiques et stratégiques, qualifiées de high politics (hautes politiques), sont de premier ordre. Par contre, le rôle des acteurs non étatiques est limité et les relations autres que les relations militaires, diplomatiques et stratégiques, qualifiées de low politics (basses politiques), sont minimisées. Ainsi, remarque Chris Brown : « d'autres organismes sont secondaires à l'État, et d'autres activités qui ont lieu à travers les frontières étatiques, comme des activités économiques, sociales, culturelles, etc., sont également secondaires à des relations diplomatico-stratégiques entre des États »9.

En France, Raymond Aron est un des représentants de ce courant de pensée. Pour lui, le terme de « relations internationales » ne peut être exprimé autrement que comme des relations entre « les collectivités politiquement organisées », et plus précisément comme des relations « interétatiques ». Ces relations interétatiques ont des traits spécifiques : « absence de tribunal et de police, droit de recours à la force, pluralité des centres de décisions autonomes, alternance et continuité de la paix et de la guerre »10. Les diplomates et les soldats sont pour cette raison des représentants principaux de l’État sur la scène internationale.

Aujourd’hui, cette conception des relations internationales est dépassée. En effet, l’étude des phénomènes des relations internationales ne peut plus ignorer ou minimiser les multiples interactions entre les différents acteurs, y compris des acteurs non gouvernementaux (les OING, les firmes multinationales, les médias, les populations, voire les réseaux terroristes). En plus, elle ne doit plus privilégier uniquement les relations militaires, diplomatiques et stratégiques ; d’autres dimensions comme les progrès technologiques, l’économie, la culture, l’environnement gagnent de l’importance sur la scène internationale. La crise économique actuelle et ses conséquences sur les activités politiques nationales et internationales illustrent ce propos.

9 Chris Brown, Understanding International Relations, 3e éd., New York, Palgrave Macmillan, 2005, p. 4. 10 Raymond Aron, « Qu'est-ce qu'une théorie des relations internationales ? », Revue française de science politique 17, no. 5 (1967), p. 845.

I. Le cadre conceptuel

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La prise en compte de la pluralité d’acteurs des relations internationales

Le basculement dans la conception des « relations internationales » s’est opéré peu à peu à partir des années 1960, notamment avec la guerre du Vietnam. Quand les peuples de l’Europe, du monde entier et surtout des États-Unis ont été bien informés des faces cachées de cette guerre grâce aux médias nouvellement développés, ils se sont fortement mobilisés pour la contester et ont contribué au retrait de l’armée américaine du Vietnam. L’opinion publique et les médias sont alors entrés en force dans ces relations jusque-là « réservées » aux acteurs étatiques.

Avec l’augmentation du volume et de l’importance des acteurs non étatiques sur la scène internationale à partir des années 1950 (voir Graphique 1), l’intérêt porté à ces nouveaux acteurs dans l’analyse des relations internationales a aussi augmenté.

Graphique 1: L'augmentation du nombre des OING et des multinationales (1950-2005)11

11 Selon Edward A. L. Turner, « Why Has the Number of International Non-Governmental Organizations Exploded since 1960? », Cliodynamics: the Journal of Theoretical and Mathematical History, n° 1, 2010, p. 82.

Introduction générale

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Depuis début des années 1960, l’auteur réaliste Arnold Wolfers reconnait l’existence de ces nouveaux acteurs non étatiques et leur capacité d’influencer de façon occasionnelle

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