L'engagement est-il un acte désintéressé?
Dissertation : L'engagement est-il un acte désintéressé?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar François-Adyl Thomas • 9 Novembre 2018 • Dissertation • 1 556 Mots (7 Pages) • 2 126 Vues
TD CPE François-Adyl Thomas
Séance 7
L’engagement est-il un acte désintéressé ?
L’engagement est avant tout un acte qui tend vers une participation citoyenne. Cette action permet de prendre part à la vie d’une communauté avec l’idée du bien être commun. Cet engagement peut s’exprimer de manières différentes, il peut prendre forme par des actions collectives ou individuelles et cherche généralement à transformer la société en son sein notamment en matière sociale. Et dans ce cas il peut prendre la forme d’une action politique. La personne qui tend à s’engager le fait de manière libre et généralement de manière désintéressée avec la notion d’acte sans but lucratif. Elle le fait également dans une structure organisée.
Sartre disait que les hommes sont en « situation », une manière de dire que l’homme se construit à travers des luttes, des engagements, des œuvres qui nous amènent à façonner notre identité. Réflexion centrale dans la suite de notre devoir.
En effet dans ce devoir nous allons nous intéresser à la question suivante, le désintéressement est-il toujours le moteur principal lors d’un engagement collectif ?
Pour cela nous allons nous intéresser dans une première partie au processus d’un engagement désintéressé et dans une seconde partie à l’impact de cet engagement sur le citoyen.
Une action désintéressée renvoie généralement à un sentiment d’altruisme où l’acteur agit sans se placer au premier plan et sans voir les bénéfices qu’il pourrait tirer de ses actions. Une des clés importante pour bien comprendre le militantisme est la notion de processus qu’emprunte chaque individu au sein du groupe. En effet ce dernier varie en fonction des prédispositions et de la trajectoire de chacun avant l’intégration et au sein du dispositif militant. Les attitudes et comportements sont déterminés par le passé et conditionnent à leur tour le champ des possibles à venir. Ainsi certains évènements peuvent être déterminants dans l’engagement d’un individu et peuvent avoir des répercussions sur sa vie. Prenons l’exemple d’Howard Becker, sociologue américain né en 1928 et étant un héritier de l’école de Chicago. Becker part du principe qu’un comportement déviant ou délinquant n’est pas lié à des caractéristiques individuelles mais est le résultat d’interactions sociales entre individus déviants et institutions pratiquant un contrôle social.
Le processus d’engagement est très important chez le militant, prenons l’exemple des végétariens, la notion de carrière est utilisée comme un modèle séquentiel qui explique l’engagement puis le maintient ici dans des pratiques alimentaires. Il y a la phase d’engagement, qui nécessite une période d’apprentissage, et la création d’un discours politique qui va légitimer cette pratique alimentaire en disqualifiant les autres pratiques non végétariennes.
Mais l’engagement renforce les liens de solidarité en faisant appel aux sentiments d’appartenance à une communauté.
Il y a plusieurs logiques à l’engagement. L’impact familial est ici primordial. En effet les gens qui s’engagent ont hérité d’idéaux très fort. Leurs parents militants de droite, de gauche, humanistes, religieux ont transmis des valeurs qui jouent de manière presque inconsciente et qui ne laisse pas chez les nouveaux militants la place pour trahir ces idéaux, car en les trahissant ils trahiraient leur histoire.
Parfois aussi l’engagement est l’outil idéal pour la vengeance d’un parent humilié de par ses idéaux ou sa position sociale. Comme pour laver son image et celle de sa famille. Comme par exemple avec la génération de mai 68 ou nombre d’étudiants issues de familles ouvrières aux conditions de vie difficile, n’ont pas oublié la souffrance de leurs parents et on même réclamer avec plus d’acharnement que leurs ascendants une justice sociale. Tout comme pour la socialisation politique, certains aspects familiaux constituent un terreau favorable à l’idéal militant, comme le fait de grandir autour de parents, d’amis, de proches eux mêmes militant.
On peut identifier également trois influences importantes dans le chemin vers le militantisme. La culture reçue de par les livres, les films, d’une éducation informelle. La visibilité importante des organisations (organisations de jeunesse, syndictats). Et des individus identifiables présent dans le parcours du militant.
Les engagements spontanés, sans influence comme indiqué si dessus, restent plutôt rare. Exemple avec l’univers syndical, ou les collègues syndiqués jouent un rôle très important d’entremetteurs au sein de l’entreprise.
Au cours de cette socialisation l’apprentissage revêt une importance toute particulière notamment car il est fait sur les conseils des autres militants qui incitent à l’engagement. Cela prouve l’importance des actions initiatiques.
La notion de carrière permet de conceptualiser les étapes de l’apprentissage et explique pourquoi les individus continu dans une pratique qui ne correspond pas aux conventions sociales dominantes mais à l’inverse qui les renforce dans les pratiques communes aux membres du collectif militant.
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