Le concept de sécurité humaine dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram
Analyse sectorielle : Le concept de sécurité humaine dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar leguide1989 • 24 Juin 2018 • Analyse sectorielle • 810 Mots (4 Pages) • 815 Vues
LA NOTION DE SECURITE HUMAINE DANS LA LUTTE CONTRE LA SECTE TERRORISTE « BOKO HARAM »
EKO MENGUE Arsène Silvère
Doctorant en droit public
Université de Yaoundé II
Et
MINKONDA Hermann
Chercheur au Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation.
In
Bérets verts, N° 002, Mai 2016.
S
UN TZU affirmait dans son maître ouvrage l’art de la guerre que, la guerre ne peut se faire sans au préalable une sérieuse réflexion sur ce qui la concerne. Par conséquent, « si nous voulons que gloire et succès accompagnent nos armes, nous ne devons jamais perdre de vue : la doctrine, le temps, l’espace, le commandement, la discipline ». Le haut commandement de l’armée du Cameroun semble s’en être inspiré pour apporter une riposte à la menace que fait peser la nébuleuse « Boko Haram » sur notre territoire. A cet effet, à côté de la puissance de feu et de la force frappe de l’armée, il s’est résolu à associer aux canons un programme constitué d’un ensemble de mesures concourant à apporter la sécurité aux populations. Ceci dans le but de créer une cohésion entre l’armée et les populations afin d’inciter celles des zones de conflit de collaborer avec les forces de défense et de sécurité. A ce propos, l’armée camerounaise s’est approprié le concept de sécurité humaine, mettant en imbrication la défense du territoire et la sécurité des individus. Ce binôme est mis en place dans le but de répondre à la complexité et à la corrélation des menaces de sécurité aussi bien anciennes que nouvelles à savoir : la pauvreté chronique, les conflits infraétatiques, les changements climatiques, les pandémies et les crises économiques notamment. De telles menaces ont tendance à prendre des dimensions transnationales et à dépasser les notions traditionnelles de sécurité. En conformité avec les principes directeurs du concept de sécurité humaine, l’armée camerounaise a acclimaté dans ses théâtres d’opérations, six(06) formes de sécurité pour contre carrer la menace terroriste « Boko Haram ».
- La sécurité économique. Pour l’assurer, le chef de l’Etat Paul Biya, chef des armées, a pris un ensemble de mesures pour venir en aide aux populations désœuvrées et aux couches vulnérables, prompt à tomber dans l’endoctrinement de cette secte « Boko Haram ». A cet effet, le chef de l’Etat à instruit le Premier Ministre Philémon Yang, de faire élaborer par le gouvernement un grand Programme d’Investissement Prioritaire pour les régions septentrionales. L’objectif est de permettre à ces régions d’améliorer les Indicateurs de Développement Humain (IDH), d’inverser la tendance actuelle de la croissance économique, d’améliorer la situation sociale et sécuritaire, afin de rattraper le retard accusé à l’horizon 2020.
- La sécurité alimentaire. Face aux mouvements des déplacés et à l’afflux des réfugiés, le gouvernement accompagné par les forces vives de la nation, a dans un élan d’effort de guerre envoyé aux populations du septentrion des dons alimentaires considérables pour juguler la pénurie. L’on peut citer entre autres, le geste du couple présidentiel du 7 Avril 2015. Ce viatique a généralement été collecté des différentes localités du pays et acheminé au moyen des vecteurs aériens militaires vers les régions concernées.
- La sécurité sanitaire. Grâce à l’offre sanitaire des hôpitaux militaires dont l’augmentation des capacités d’accueil et le relèvement du plateau technique constituent une amélioration significative en termes de référence, les populations des zones de conflits reçoivent gratuitement les soins médicaux et les visites médicales. Par ces actes, l’armée apporte tout son concours au développement efficient du septentrion.
- La sécurité environnementale. Le septentrion est une partie du pays qui souffre de la trop grande canicule lors des saisons sèches et de grandes inondations lors des saisons pluvieuses. Pour remédier à ces sinistres dévastateurs, le chef des armées a instruit le génie militaire de construire des digues-routes et de procéder à la réfection des barrages de retenus d’eau. A cet effet, un ouvrage de ce type a été réhabilité à Maga.
- La sécurité des individus. Bien qu’assurée par l’armée camerounaise avec le concours des populations constituées en comité de vigilance, le chef des armées a œuvré pour que le Cameroun se dote d’une loi portant répression des actes terroristes ( loi N°2014/028 du 23 Décembre 2014), à l’instar des Etats-Unis d’Amérique ( US Patriot Act voté par le Congrès le 26 Octobre 2001), de la France (la loi antiterroriste française de 1986 renforcée en 2003 et 2015) et du Kenya ( texte adopté le 18 Décembre 2014 visant à renforcer la sécurité et la lutte antiterroriste).
- La sécurité communautaire. Elle implique la stabilité des pays affectés par les actes de Boko Haram notamment ceux de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) plus le Bénin. Pour assurer leur sécurité, les chefs d’Etat et de gouvernement de ces pays, ont d’un commun accord mis sur pied une Force Multinationale Mixte(FMM) le 29 janvier 2015 avec pour mission de réduire au mieux éradiquer les violences contre les populations.
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