Comment percevez-vous la gestion de la communication sur la crise de Boko Haram par le gouvernement Camerounais ?
Thèse : Comment percevez-vous la gestion de la communication sur la crise de Boko Haram par le gouvernement Camerounais ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar drtoukea1 • 12 Mars 2016 • Thèse • 3 131 Mots (13 Pages) • 994 Vues
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CONTROLE CONTINU
Sujet : Comment percevez-vous la gestion de la communication sur la crise de
Boko Haram par le gouvernement Camerounais ?
Rédigé par : NANA Jean Chrysostome
jcnana1@yahoo.fr
Master 2 COMA à l’ISMAT
INTRODUCTION
Les attentats du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis marquent le début des actes terroristes initiés par la nébuleuse Al-Qaida. Dès lors, le terrorisme à l’échelle planétaire prend forme. Le terrorisme étant considéré comme un mouvement dont l’idéologie promeut la violence systématique et non contrôlée pour déstabiliser l’ordre étatique.
Plusieurs nébuleuses se créent à travers le monde et certaines prêtent allégeance à AL-QAIDA. C’est dans ce sillage que Mohamed Yusuf, prédicateur radical à Maiduguri (capitale de l'État de Borno au nord du Nigéria), fonde en 2002 un mouvement appelé officiellement: Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'Awati Wal-Jihad. Ce qui signifie : groupe sunnite pour la prédication et le djihad . Le nom de Boko Haram en est la dénomination abrégée en haoussa et peut être traduit par « l'éducation occidentale est un péché ». Ce nom leur aurait été attribué par la population locale et les médias, inspirés par les discours de son chef rejetant l'éducation « occidentale ». Son objectif est d’instaurer un islam radical. C’est donc un mouvement insurrectionnel et terroriste d'idéologie salafiste djihadiste ayant pour objectif d'instaurer un califat (Chef religieux islamique devant diriger le peuple) et d'appliquer la charia (ensemble de normes et règles doctrinales, sociales, culturelles, et relationnelles édictées par le Coran).
Très actif au Nigéria, Boko Haram s’illustre dès 2004 par des heurts violents de ses militants avec l’armée. C’est en Juillet 2009 que la secte intensifie ses actions par une série d'attaques simultanées dans quatre États du nord du Nigeria (Bauchi, Borno, Yobe et Kano). Bien qu’elle soit vaincue par l’armée nigérienne aidée par la police qui parviennent à capturer et tuer Mohamed Yusuf, Boko Haram se réorganise en secret près de Maiduguri, dans la région de la forêt de Sambisa. En septembre 2009, elle refait surface de façon spectaculaire en prenant d'assaut la prison de Bauchi réussissant à libérer 700 prisonniers dont 150 adeptes. À partir d'avril 2011, le groupe multiplie les attentats à la bombe contre des églises chrétiennes, des gares, des hôtels, débits de boisson et des bâtiments officiels. Cette année-là, le groupe commet ses premiers attentats-suicides. Le coup de grâce fut l'attentat kamikaze contre la représentation des Nations unies à Abuja le 26 août 2011 au cours duquel 18 personnes trouvent la mort.
Alors que l’on croyait que Boko Haram n’est que le problème du Nigéria, le mouvement s’internationalise. En 2012, lors de la guerre du Mali, des hommes de Boko Haram partent combattre dans le nord du Mali au côté du MUJAO (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, autre mouvement insurrectionnel sévissant au Mali). Les premières incursions de la secte au Cameroun datent de 2012 et sont marquées par des exactions furtives contre les populations (vol de bétail, destruction de récoltes). En 2013, elle passe à la vitesse supérieure avec une série d’enlèvements. Dans la foulée, le français Moulin Fournier et sa famille sont enlevés le 19 Février 2013 dans la localité de Dabanga, à 80 kilomètres de Kousséri. Le prêtre catholique de français Georges Vandenbeusch est enlevé le 14 Novembre 2013. L'armée camerounaise et Boko Haram s'affrontent pour la première fois le 02 mars 2014, lors d'un combat à Fotokol (commune située à l’Extrême-Nord du Cameroun) . À la fin du mois de Mai 2014, le Cameroun déploie 3 000 soldats pour protéger l'extrême nord de son territoire des incursions djihadistes.
La présence des membres de la secte au Cameroun crée au sein des populations et de l’opinion publique des inquiétudes qui se cristallisent au gré des exactions commises. Bien que le gouvernement camerounais organise une riposte militaire, comment gère–t-il sa communication au sujet de cette crise ?
Au départ décousu, la communication du gouvernement camerounais au cours de la crise a fait l’objet d’une véritable stratégie bien élaborée.
- LES MALADRESSES DU GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS AU DEBUT DE LA CRISE
Les incursions furtives de Boka Haram fin 2012 n’ont véritablement pas été perçues comme une menace au point où les autorités Camerounaises n’en ont pas fait une préoccupation majeure. Alors même que ces incursions constituent la phase de gestation de la crise le gouvernement au niveau de sa communication a brillé non seulement par de nombreuses légèretés, mais aussi par des incohérences.
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