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Le Cameroun Dans Les Relations Du Cameroun Avec La France Et La Chine

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Par   •  9 Janvier 2013  •  5 097 Mots (21 Pages)  •  1 362 Vues

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Le Cameroun est un pays d’Afrique Centrale; il a adhéré à l’ONU dès son accession à l’indépendance en 1960 ; il est par ailleurs membre originaire de l’Union Africaine (1963) et membre fondateur de la CEEAC (1983). Le Cameroun est l’un des rares pays africains dont le périple historique vers l’accession à la souveraineté internationale s’est opéré suivant une tournure empreinte d’éléments de singularité. D’abord protectorat allemand de 1884 à 1916, il a connu une courte période de condominium franco-britannique avant d’être placé après la fin de la première conflagration mondiale sous mandat de la SDN (Société des Nations), puis sous tutelle des Nations unies dès l’entrée en vigueur de la Charte de l’organisation mondiale. Ensuite, il est un des rares territoires sous administration française à avoir connu une guerre d’indépendance.

Le Cameroun présente ainsi la singularité d’avoir connu une triple expérience sous la domination de pays étrangers et d’avoir connu deux formes de tutelles internationales, d’où son patrimoine biculturel, francophone et anglophone. Le passage de la fédération à l’Etat unitaire le 20 mai 1972 et l’accession de M. Paul Biya à la magistrature suprême le 6 novembre 1982 suite à la démission de M. Amadou Ahidjo sont autant d’événements qui vont enrichir son patrimoine historique. Ce changement à la tête du Cameroun a été analysé par d’aucuns comme l’éclosion d’un « printemps camerounais », sous tendu par les principes de la politique étrangère de ce dernier.

La politique étrangère du Cameroun s’articule autour des points ci-après : les principes d’indépendance nationale conformément à la Charte des Nations Unies, la coopération et l’unité africaine, le non-alignement, la prégnance de l’impératif de développement et le pacifisme.

__ Le principe d’indépendance nationale

« On a pu écrire qu’il existe très peu de pays africains qui, depuis leur accession à la souveraineté, aient manifesté à l’indépendance un attachement aussi résolu et indéfectible que le Cameroun. Les données explicatives de cet attachement sont largement d’ordre historique, outre quelles revêtent un caractère symbolique. Encore qu’elle ne soit pas abstraite de l’idée que les camerounais se font de leur autonomie constitutionnelle et de la place de leur pays sur la scène internationale. » « D’une part, le Cameroun, tant pendant la période de tutelle que pendant celle du mandat, a été, mieux que beaucoup de territoires coloniaux, proche des voies et perspectives d’autodétermination. Ceci ne pouvait aller sans susciter, de la part de ses habitants, un sentiment de singularité. D’autre part, l’indépendance a dû être conquise de haute lutte. Fait exceptionnel en Afrique Noire francophone, le combat pour la libération du pays a été, non seulement politique mais aussi armé. Au surplus, le tribut payé, y compris en sang, par les nationalistes camerounais, a été assez lourd. » Le premier janvier 1960, Ahmadou Ahidjo, Premier ministre du gouvernement Camerounais, déclare sur la place de l’Hippodrome à Yaoundé : « cette indépendance que nous venons d’acquérir ne serait qu’un leurre si nous ne pouvions l’assurer dans la réalité quotidienne. Nous sommes décidés à lui donner une existence qui ne soit pas seulement de façade » . Cela supposait de la part du jeune Etat, la volonté de rester l’ordonnateur de son propre destin et de son comportement dans le concert des nations. Cela impliquait une autonomie de décision et un libre arbitre en matière de politique étrangère, ainsi que la négation de toute ingérence.

__ La coopération et l’unité africaine

Il est indéniable que l’Unité Africaine demeure un idéal pour les peuples africains. Mais, cela ne traduit pas assez l’importance qu’y attache le Cameroun. Dans l’optique du Cameroun, sa réalisation postule d’abord la libération totale du continent, c’est à cet effet que le Cameroun invitera le Portugal en mai 1974 « à adopter sans préalables le principe de l’octroi de l’indépendance aux territoires se trouvant encore sous sa domination » Ensuite, exige des relations fraternelles de bon voisinage en mettant l’accent sur le respect des frontières héritées de la colonisation. C’est d’ailleurs en vertu de cela que le Cameroun le 29 mars 1994 introduira une requête auprès de la Cour Internationale de Justice de la Haye au sujet du différend frontalier avec son voisin nigérian qui violait ce principe en occupant la péninsule de Bakassi. Et enfin s’opère de manière graduelle.

Dans son ouvrage pour le libéralisme communautaire, Le président Paul BIYA déclare « conscient de ce que qu’une Afrique désunie ne saurait espérer changer quoi que ce soit dans l’ordre mondial (…) le Cameroun doit déployer toute l’énergie dont il est capable pour contribuer au renforcement de l’unité africaine au niveau continental, régional et sous régional.»

__ Le non-alignement

Le terme de « non-alignement » a été inventé par le premier ministre indien Nehru lors d'un discours en 1954 à Colombo. Dans ce discours, Nehru a décrit les cinq piliers à utiliser pour les relations sino-indiennes, qui ont été pour la première fois mises en avant par le premier ministre chinois Zhou Enlai. Appelés Panchsheel (les « cinq principes »), ces principes serviront plus tard de base au Mouvement des non-alignés. La Déclaration de Brioni du 19 juillet 1956, proposée par Gamal Abdel Nasser, Josip Broz Tito, Norodom Sihanouk et Jawaharlal Nehru marque l'origine du mouvement, qui vise alors, dans le contexte de la guerre froide, à se protéger de l'influence des États-Unis et de l'URSS qui cherchaient à rallier le monde à leur cause (idée de bipolarisation ; les deux grands qui gouvernent le monde). Le Cameroun adhèrera à cet idéal C’est d’ailleurs pour les mêmes motivations qu’il tardera à intégrer les groupements linguistiques dont il partage les langues.

__ La prégnance de l’impératif de développement

Le développement dont il est question ici est un développement durable, c’est-à-dire « celui qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité de générations futures à répondre à leurs propres besoins » . Après le discours de la Baule où le président français annoncera que « «Il y aura une aide normale de la France à l'égard des pays africains, mais il est évident que cette aide sera plus tiède envers ceux qui se comporteraient de façon autoritaire, et plus enthousiaste envers ceux qui franchiront, avec

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