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Discours de Manuel Valls à l'Assemblée nationale en hommage aux victimes des attentats, 13/01/2015

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13 janvier 2015 - Discours

Discours de Manuel Valls à l'Assemblée nationale en hommage aux victimes des attentats

"Il y a quelque chose qui nous a tous renforcé, après ces évènements, et après les marches de cette fin de semaine. Je crois que nous le sentons tous, c’est plus que jamais la fierté d’être français. Ne l’oublions jamais !"

Monsieur le Président,

Mesdames, messieurs les ministres,

Madame, Messieurs les présidents de groupe,

Mesdames, messieurs les députés.

Monsieur le Président, vous l’avez dit, ainsi que chacun des orateurs, avec force et sobriété, en trois jours, oui en trois jours 17 vies ont été emportées par la barbarie.

Les terroristes ont tué, assassiné des journalistes, des policiers, des Français juifs, des salariés. Les terroristes ont tué des personnes connues ou des anonymes, dans leur diversité d’origine, d’opinion et de croyance. Et c’est toute la communauté nationale que l’on a touchée. Oui, c’est la France qu’on a touché au cœur.

Les soutiens, la solidarité, venus du monde entier, de la presse, partout, des citoyens qui ont manifesté dans de nombreuses capitales, des chefs d’Etat et de gouvernements, tous ces soutiens ne s’y sont pas trompés ; c’est bien l’esprit de la France, sa lumière, son message universel que l’on a voulu abattre. Mais la France est debout. Elle est là, elle est toujours présente.

A la suite des obsèques de ce matin à Jérusalem, de la cérémonie éprouvante, belle, patriotique, à la Préfecture de Police de Paris, en présence du chef de l’Etat, à quelques heures ou de jours d’obsèques pour chacune des victimes, dans l’intimité familiale, je veux, comme chacun d’entre vous, rendre, à nouveau, l’hommage de la Nation à toutes les victimes. Et la Marseillaise, tout à l’heure, qui a éclaté, dans cet hémicycle, était aussi une magnifique réponse, un magnifique message aux blessés, aux familles qui sont dans une peine immense, inconsolable, à leurs proches, à leurs confrères, je veux dire à mon tour une nouvelle fois notre compassion et notre soutien.

Le Président de la République l’a dit ce matin avec des mots forts, personnels : « la France se tient et se tiendra à leurs côtés ».

Dans l’épreuve, vous l’avez rappelé, notre peuple s’est rassemblé, dès mercredi. Il a marché partout dans la dignité, la fraternité, pour crier son attachement à la liberté, et pour dire un « non » implacable au terrorisme, à l’intolérance, à l’antisémitisme, au racisme. Et aussi au fond, à toute forme de résignation et d’indifférence.

Ces rassemblements, vous le soulignez monsieur le président de l’Assemblée, sont la plus belle des réponses. Dimanche, avec les chefs d’Etat et de gouvernement étrangers, avec l’ancien président de la République, avec les anciens Premiers ministres, avec les responsables politiques et les forces vives de ce pays, avec le peuple français, nous avons dit – et avec quelle force – notre unité. Et Paris était la capitale universelle de la liberté et de la tolérance.

Le peuple Français, une fois encore, a été à la hauteur de son histoire. Mais, c’est aussi, pour nous tous sur ces bancs, vous l’avez dit, un message de très grande responsabilité. Etre à la hauteur de la situation est une exigence immense. Nous devons aux Français d'être vigilants quant aux mots que nous employons et à l'image que nous donnons. Bien sûr la démocratie, que l’on a voulu abattre, ce sont les débats, les confrontations. Ils sont nécessaires, indispensables à sa vitalité, et ils reprendront, c’est normal.

Loin de moi l’idée de déposer, après ces événements, la moindre chape de plomb sur notre débat démocratique, et vous ne le permettrez pas, de toute façon. Mais, mais nous devons être capables, collectivement, de garder les yeux rivés sur l’intérêt général, et d’être à la hauteur, dans une situation qui est déjà difficile, sur le plan économique, parce que notre pays aussi est fracturé depuis longtemps, parce qu’il y a eu des événements graves, on les oublie aujourd’hui, même s’ils n’avaient pas de lien entre eux, qui ont frappé les esprits à la fin de l’année, à Joué-Lès-Tours, à Dijon et à Nantes. Nous devons être à la hauteur de l’attente, de l’exigence du message des Français.

Je veux, Mesdames et Messieurs les députés, en notre nom à tous, saluer – et le mot est faible - le très grand professionnalisme, l’abnégation, la bravoure de toutes nos forces de l’ordre - policiers, gendarmes, unités d’élite.

En trois jours, les forces de sécurité, souvent au péril de leur vie, ont mené un travail remarquable d’investigation, sous l’autorité du parquet antiterroriste, traquant les individus recherchés, travaillant sur les filières, interrogeant les entourages, afin de mettre hors d’état de nuire, le plus vite possible, ces trois terroristes.

Monsieur le ministre de l’Intérieur, cher Bernard CAZENEUVE, je veux vous remercier aussi. Vous avez non seulement trouvé les mots justes, mais j’ai pu le voir à chaque heure, vous étiez concentré sur cet objectif.

Autour du Président de la République, avec vous aussi madame la garde des Sceaux, nous avons été pleinement mobilisés pour faire face à ces moments si difficiles pour la patrie. Et pour prendre les décisions graves qui s’imposaient.

Mesdames, Messieurs les députés, à aucun moment nous ne devons baisser la garde. Et je veux dire, avec gravité, à la représentation nationale et à travers vous à nos concitoyens, que non seulement la menace globale est toujours présente, mais que, liés aux actes de la semaine dernière, des risques sérieux et très élevés demeurent : ceux liés à d’éventuels complices, ou encore ceux émanant de réseaux, de donneurs d’ordres du terrorisme international, de cyberattaques. Les menaces perpétrées à l’encontre de la France en sont malheureusement la preuve.

Je vous dois cette vérité, et nous devons cette vérité aux Français. Pour y faire face, partout sur le territoire, des militaires, des gendarmes, des policiers sont mobilisés. Les renforts de soldats

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