Analyse du discours de Victor Hugo sur la misère, prononcé devant l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849
Rapports de Stage : Analyse du discours de Victor Hugo sur la misère, prononcé devant l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sharyf • 27 Avril 2015 • 629 Mots (3 Pages) • 6 683 Vues
Analyse du discours de Victor Hugo sur la misère, prononcé devant l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849.
La force de la parole pour pousser à l’action.
• La position de Hugo est partiellement la même que celle de Gwynplaine : il est un individu/sujet face à une assemblée. On relèvera ainsi la posture affirmée du « je » face à un « vous » qu’il cherche à convaincre.
Le « je » dépositaire de la parole et du vrai veut par elle pousser à l’action. Noter la répétition de « je dis », « je le répète », « je voudrais » face à l’anaphore « Vous n’avez rien fait, tant que… ».
• En revanche, la dimension dramatique propre à l’univers romanesque est absente : Hugo se pose en député, parmi ses pairs, pour dénoncer une situation qu’il n’incarne pas, mais qu’il voit pour l’aberration qu’elle est. C’est donc ce savoir qu’il entend faire partager. Il ne se pose pas en opposition avec son auditoire, il entend emporter son adhésion. Le discours de Hugo est avant tout celui d’un homme politique.
• Dès lors, la légitimité de la parole de Hugo ne vient pas de l’expérience directe, comme pour Gwynplaine, mais de l’observation attentive du sort d’autrui et de la force de conviction qui en résulte. Celle-ci repose autant sur l’émotion que sur la raison : « ce n’est pas seulement à votre générosité que je m’adresse, c’est à votre sagesse ». A cet effet, Hugo exploite avec art tout l’arsenal de la rhétorique.
Jouer sur l’émotion de l’auditoire, afin de l’impliquer personnellement dans ce qui est énoncé. Ce souci de l’orateur est résumé dans la phrase : « Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous ceux qui m’écoutent… ».
- Emploi des phrases exclamatives, qui permet à la fois d’impliquer avec force le locuteur dans ce qu’il dit, et d’emporter l’adhésion de l’auditoire, par effet de sympathie (au sens propre).
- Emploi du lexique propre aux registres pathétique et lyrique : « une seule âme », « but magnifique », « but sublime », « le peuple souffre », « une partie du peuple qui désespère », « être sans pain », « être sans asile », « l’usure dévore », « on meurt de faim », « lois fraternelles », « lois évangéliques », « pauvres familles », « gens de cœur », « souffrance publique », « œuvre de destruction et de ténèbres », « l’homme méchant », « l’homme malheureux ».
- Ces emplois sont encore renforcés par les procédés emphatiques (= effets d’insistance) : répétitions, anaphores, longueur des phrases, accumulations, éventuellement avec gradation.
Jouer sur la raison de l’auditoire. L’émotion seule, si elle n’est pas soutenue par des arguments de raison, relève de la démagogie et s’apparente à de la manipulation.
- Dans le 1er §, appel à la conscience morale et à la transcendance : abolir la misère est le devoir d’une société civilisée, c’est un devoir en tant qu’homme, un devoir envers Dieu.
- Dans le 2e §, Hugo affirme l’universalité de la cause : elle dépasse les clivages politiques pour engager chaque député en tant qu’être humain.
- Dès lors, dans le 3e §, Hugo relève une succession de paradoxes pour souligner
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