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Tite-Live, Histoire romaine

Commentaire de texte : Tite-Live, Histoire romaine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 418 Mots (10 Pages)  •  559 Vues

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« Il n'y a rien de si puissant qu'une république où l'on observe les lois non par crainte mais par passion comme le fit Rome. » Cette citation de Montesquieu écrivain et philosophe français (1689-1755) est issu de son ouvrage L’Esprit des lois paru en 1748. Dans son analyse, Montesquieu s’intéresse aux Romains vivant dans un cadre politico- religieux, qui se distingue par un grand nombre de valeurs morales et politiques. Cette réalité le pousse à étudier la relation étroite entre politique et religion et lui a permis de comprendre les mentalités et les variations que subissent les sociétés de son époque, à travers les changements de régime institutionnel qu’a connu Rome.

L’extrait que nous allons étudier est issu d’un ouvrage de Tite-Live dénommé Histoire Romaine qui est paru au Ier siècle av. J.-C. Tite-Live dit « Le Padouan » né en 59 av. J.-C. et mort en l'an 17 est un historien de la Rome antique originaire de la cité de Padoue. Il appartenait à un milieu aisé, ce qui lui permis d’étudier la philosophie. À l’issu de ses études, il entreprend le projet de rédiger une histoire nationale : L'Histoire romaine. Cet ouvrage compte 142 livres répartis en décades et couvrant une longue période allant de 753 à 9 avant J.-C. Seuls 35 de ses ouvrages ont été retrouvés et l'existence du reste de ses écrits ont été prouvé par les fragments retrouvés. Ce livre est une référence dans l’analyse de la société romaine antique. Cependant l’approche de Tite-Live n’est pas objective puisqu’elle dresse « un monument à la gloire de Rome » et de ses grands hommes tout en restant hostile à l’égard de toutes contestations du régime.

Cette œuvre a été rédigée sous le règne d’Auguste, un siècle marqué par la fin des guerres civiles et des déchirements sociaux et politiques. Ce règne marque le début pour Rome d’une période de stabilité politique et applaudis en quelque sortes les efforts du nouveau gouvernement à rétablir la paix. Cet ouvrage répond à la nécessité de restaurer la grandeur de l’Empire Romain. Tite-Live ne s’est pas contenté de rapporter des événements mais raconte littéralement l'histoire de Rome depuis sa fondation jusqu’à son époque.

Cet extrait est tiré du troisième livre et a une dimension d’autant plus juridique. Il culmine à l'histoire du Décemvirat législatif et des XII Tables et se concentre en particulier autour de la question de la limitation de l'imperium consulaire et de la nécessité d'une loi publique. Ce passage explique l’origine de la rédaction de La loi des Douze Tables, né du conflit entre les citoyens romains. Il est le premier monument juridique, le plus prestigieux et a été au cœur d’un véritable culte jusqu’à la fin de l’Empire.

Comment Tite-Live démontre dans cet extrait l’importance du droit et plus précisément de la loi des Douze Tables dans la Rome Antique et en quoi était-elle un enjeu de luttes politiques ?

Pour l’auteur, l’existence d’une lutte pour le droit entre Patriciens et Plébéiens durant la République aboutit à une réforme institutionnelle (I) permettant la rédaction de la loi des Douze Tables, fondatrice de la Lex publica (II).

I - L’existence d’une lutte entre Patriciens et Plébéiens sous la République selon Tite-Live

La lutte pour le droit entre Patriciens et Plébéiens marque fortement la République et notamment le règne d’Auguste. La puissance démesurée des consuls à cette époque instaure des inégalités entre les citoyens (A) qui aboutissent à une réforme institutionnelle en faveur des Plébéiens (B).

A) La lutte entre Patriciens et Plébéiens

L’auteur commence par définir le contexte historique qu’est le début de la République : « Vient ensuite le consulat de Gaius Menecius et de Publius Sestius Capitolin » l.1. En effet, en 509 av. J.-C la royauté est renversée et apparaît à Rome une République. Ce passage marque d’autant plus l’arrivé d’un groupe de grandes familles constitué telle une caste, nommé les Patriciens. Ces familles possèdent des grands domaines et gouvernent la cité dans le cadre du Sénat, tout en s’assurant que le reste de la population ne participent pas à l’exercice du pouvoir. Ce sont les seuls capables d’accéder aux nouvelles magistratures républicaines comme le Consulat. Les pouvoirs de l’empereur sont donc confiés à deux consuls, héritiers du pouvoir de commandement appelé l’imperium. De ce fait, le Consulat est élu pour un mandat d’un an afin d’éviter qu’il ne profite de ses positions favorables.

De plus, l’auteur souligne que la Plèbe réagit à son écartement des affaires publiques et se dresse contre le Patriciat avec pour dessein de réclamer des droits et des garanties judiciaires. Pendant près d’un siècle, plébéiens et patriciens se déchirent. En 495 av. J-C, la Plèbe obtient finalement ses propres magistrats chargés de protéger les plébéiens des excès de pouvoirs des patriciens, ce sont les tribuns. « Aussi, les tribuns redoublaient d’instance pour qu’on se décidât à mettre en train la rédaction des lois. » l.3, ce passage démontre l’impatience du Plèbe quant à la rédaction de nouvelles lois censées leur accorder davantage de droits. Cependant, ces derniers ne peuvent pas participer directement à la politique de la cité mais défendent les intérêts de la Plèbe. Néanmoins, ils sont élus pour un mandat d’un an et forment un collège, ce qui signifie qu’ils exercent leur pouvoir collectivement et que toutes les décisions sont prises à l’unanimité.

Selon Tite-Live le point de friction est la puissance démesurée des consuls. Il leur est reproché la possibilité dont ils disposent de pouvoir exercer sans limite une puissance infinie pouvant aller jusqu'à la condamnation à mort des citoyens. Cette République aristocratique patricienne va être le théâtre d’une lutte politique terrible entre les patriciens et plébéiens qui réclament de participer à la vie politique de la cité : « Y admettrait-on des plébéiens ? On en discuta quelque temps : finalement, on laissa ce privilège aux patriciens » l. 5-6. Les Plébéiens semblent être totalement écartés de la vie politique romaine (bien que depuis - 367 est admis qu’un des consults peut être d’origine plébéienne), ce sont les Patriciens qui sont capables par leur statut d’y prendre part. De plus, ils jouissaient de nombreux privilèges et étaient les seuls pouvant prétendre à la haute magistrature.

Dans cet extrait, Tite-Live met en avant l’apparition

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