Le Politique Au Maroc

Il y a quelques jours, lors d’une pause au travail, j’ai assisté à un débat, très succinct certes mais véhément entre deux collègues qui discutaient de la politique et du rôle de l’intellectuel dans la scène sociale.

L’un des collègues, politicien féru et dont le parti ambitionne de tracter le pays vers des horizons meilleurs, soutenait que l’intelligentsia doit obligatoirement pénétrer le champ politique et qu’elle a la responsabilité de guider le peuple dans le chemin de la réforme et de l’évolution. Pour lui, un peuple mérite d’être brimé faute d’adhérence politique.

J’avoue qu’ayant entendu cette dernière déclaration, j’ai frémi à la fois de peur et de dégoût. Quelle espèce de folie imposerait à un être humain d’entrer dans les spirales nauséabondes de la politique pour éviter d’être broyé et lésé ? Doit-on tous adhérer à la politique pour aspirer un monde meilleur ? Et si on est tous idéologisés, vivrions-nous autrement ?

Pour moi, la réponse était et est encore qu’à chaque fois que l’Homme est mené d’adhérer par masse, il sombre dans les méandres du totalitarisme ou du moins dans l’écœurant conformisme. En plus, un changement lumineux qui n’émane pas de l’individu et de bon gré, ne peut guère réussir s’il provient de l’autorité.

Je ne voudrais pas faire éloge de mon abstentionnisme qui date voilà maintenant de plus d’une décennie, mais quand même j’ose dire mon message expressément en refusant la mascarade des partis fétidement pourris, grossièrement tonitruants et mutuellement récalcitrants.

Quel esprit abêti ne comprendrait pas qu’en politique être absent c’est être contre et peut-être … ne pas avoir tort ?

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