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Le Parlement, une chambre d'enregistrement ?

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Par   •  15 Novembre 2020  •  Dissertation  •  1 399 Mots (6 Pages)  •  2 464 Vues

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Le Parlement : une chambre d’enregistrement ?

Le Parlement est inscrit au titre IV de la Constitution française. Bagehot a théorisé le rôle du Parlement autour de deux fonctions principales : celle de faire la loi et celle de contrôler l’action du gouvernement.

En France, on parle d’un parlement bicaméral, c’est-à-dire constitué de deux chambres, le Sénat et l’Assemblée nationale.

Le parlement discute des lois et propose des amendements.

De nombreuses questions apparaissent autour de la place de cet organe et sa place dans le jeu politique et législatif. En effet, avec l’apparition en 1962 du fait majoritaire, c’est-à-dire que la majorité au parlement est de la même couleur politique que l’exécutif, on assiste à une certaine mainmise de l’exécutif sur le parlement et une perte d’autonomie ou de liberté de la part des députés et sénateurs. De plus la place de l’opposition dans ce phénomène est très réduite rendu à ne proposer que des amendements qui dépassent rarement le stade des commissions parlementaires.

Le terme de chambre d’enregistrement serait donc à mettre en lien avec un gouvernement qui déciderait des lois et des sujets à discuter en assemblée accompagné par une majorité qui validerait de façon automatique chaque décision prise par l’exécutif.

Nous pouvons donc nous demander si le parlement est toujours la chambre d’enregistrement de la volonté du gouvernement ?

Le parlement peut être vu comme une chambre d’enregistrement de par le rôle prépondérant de l’exécutif dans la fabrication de la loi (I) mais nous pouvons voir que le Parlement connait un certains renouvellement de sa fonction avec l’apparition des réformes constitutionnelles (II).

  1. Une chambre d’enregistrement : le rôle prépondérant de l’exécutif dans la fabrication de la loi

L’exécutif possède une forte influence dans le jeu parlementaire, qui se traduit dans une prépondérance constitutionnelle et politique.

  1. Une prépondérance constitutionnellement assurée

La Constitution française prévoit dans son article 39 que l’initiative de la loi est partagée par le gouvernement avec des projets de loi et le parlement avec des propositions de loi.

Le parlement est donc directement lié à l’exécutif car ils sont amenés à traiter ensemble des sujets qui seront débattus au parlement.

La Constitution prévoit également le droit d’amendement à l’article 44 alinéa premier. Ainsi, le parlement et le gouvernement ont le droit de proposer des modifications à un texte dont est saisie une assemblée.

Les projets de loi de finance doivent être présenté devant l’Assemblée nationale en priorité et tout ce qui touche aux collectivités territoriales est d’abord présenté devant le Sénat.

Une nouvelle amélioration constitutionnelle va apparaitre en 2009 avec le comité qu’on appelle Balladur. Celui-ci a constaté que la France était le seul pays qui n’avait pas la maitrise de l’ordre du jour. Ce que prévoit le comité est donc de diviser l’ordre du jour en deux. Ainsi, deux semaines sont réservées à l’ordre du jour fixé par le gouvernement, une semaine ou l’ordre du jour est fixé par les parlementaires et une semaine réservée au contrôle de l’action du gouvernement.

Un jour de séance par mois est également consacré au membre des groupes minoritaires et une séance par mois est réservés au groupe d’opposition. Il existe une exception avec les projets de loi de finance, et de financement de la sécurité sociale c’est ce qu’on appelle la priorité gouvernementale des textes.

La réforme constitutionnelle de 2008 permet grâce au gouvernement grâce à l’article 44-2 de s’opposer à la discussion des amendements non soumis à la commission.

Dans la continuité de la puissance de l’exécutif, il faut parler de l’obstruction parlementaire notamment avec l’article 44-3, également appelé le vote bloqué. Le gouvernement peut à n’importe quel moment d’une discussion, demander à l’Assemblée de se prononcer sur l’ensemble ou une partie du texte en discussion en n’acceptant que les amendements proposés ou accepté par lui. Le gouvernement met alors fin à la discussion et demande un vote. Cela accélère la procédure parlementaire.

Il est également important de souligner l’existence de l’article 49-3 puisqu’il est au cœur même de l’actualité. Cet article permet de faire un « passage en force » d’un projet de loi. Pour cela le premier ministre enclenche cet article et met la responsabilité du gouvernement sur ce projet de loi. Cet article est très controversé car certains gouvernements l’ont beaucoup utilisé comme le gouvernement de Manuel Vals.

  1. Une prépondérance politiquement conformée

L’apparition du fait majoritaire, permet une prépondérance de l’exécutif sur l’ensemble du Parlement. En effet, bénéficiant du soutien de la majorité, le gouvernement est apte à faire appliquer son programme et les décisions qu’il compte prendre pour le pays.

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