La prise de décision en politique étrangère
Dissertation : La prise de décision en politique étrangère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bushra.e • 28 Juin 2019 • Dissertation • 2 757 Mots (12 Pages) • 1 059 Vues
INTRODUCTION
La politique étrangère se ramènerait à une série de décisions politiques qui traduit le comportement d’un gouvernement vis à vis de l’étranger[1]. En effet, La politique étrangère est une politique publique qui est constituée des :
- L’ensemble des décisions prises par l’Etat pour atteindre les objectifs et les orientations tracées. La décision est un processus permettant de sélectionner parmi un nombre de solutions possibles la meilleure solution (faisable et la moins chère) devant produire le résultat escompté par les responsables (Vote d’une loi, adoption d’une mesure administrative…).
- La mise en œuvre recouvre l’exécution de la décision prise
- L’évaluation implique le jugement et l’analyse apportés sur la performance et les effets de la politique publique
La décision en tant que choix rationnel se constitue généralement des éléments suivants :
Les objectifs des acteurs: Les buts stratégiques des acteurs étatiques sont généralement définis en fonctions de deux critères essentiels: la sécurité́ nationale et la prospérité de la population.
Les options : sont toutes les actions entreprises par les acteurs qui permettent d’atteindre leurs objectifs préalablement fixés.
Les conséquences: De chaque choix découle en ensemble de conséquences qui représentent les coûts et les avantages dans la poursuite des buts et des objectifs stratégiques.
Beaucoup de chercheurs (béhavioristes, néo-institutionnels, constructivistes) ont cru trouver dans le processus de prise d décisions, la clef de toute politique étrangère. Celle-ci n’est de ce fait qu’un ensemble de décisions, étant donné qu’elle traduit, en première instance, le comportement que suit un Etat sur la scène internationale à travers ses représentants.
La décision quant à elle est définie comme étant un processus politique et cognitif qui permet de choisir, parmi un nombre de solutions possibles, socialement définies, une solution particulière devant produire le résultat précis escompté par les responsables de la décision[2].
Les politistes se sont aperçus depuis les années cinquante qu’une segmentation du processus de prise de décision étrangère permet d’identifier plusieurs niveaux d’analyse de cette dernière. En matière de politique étrangère, ce sont les chefs d’Etats et les autorités appartenant au sommet de l’Etat qui sont plus souvent amenés à prendre les décisions. Les parlements, les groupes d’intérêt et l’opinion publique sont en règle générale moins impliqués et mobilisés, par rapport aux autres politiques publiques.
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Vu sous cet angle, deux questions se posent :
- Qui décide ?
Et
- Comment s’opère la prise de décision en politique étrangère?
Pour répondre à ces questions, on va aborder ce sujet en respectant le plan suivant :
- I- Les décideurs de la politique étrangère
- II- Les facteurs qui influencent la décision
- Les décideurs de la politique étrangère
- Les détenteurs du pouvoir exécutif et législatif
Selon le droit constitutionnel interne et le droit international public, les principaux décideurs de la politique étrangère sont les détenteurs du pouvoir exécutif central d’un État. Cette règle ne souffre pas d’exception. Même dans les États fédéraux, où les gouvernements régionaux (Etats fédérés) jouissent d’autonomie législative, exécutive et judiciaire davantage de compétences, ce sont les dirigeants du gouvernement central qui contrôlaient la politique étrangère. Cette centralisation du pouvoir de décision répond à trois impératifs principalement :
- Préserver la confidentialité ou le secret de la politique étrangère, essentielle à la sécurité de l’État ;
- Sauvegarder la cohésion interne de l’État national face aux autres puissances ;
- Assurer une prise de décision rapide dans les situations d’urgence ou de crise.
Cela étant dit, les modalités d’application de cette règle fluctuent selon la nature du régime politique.
Dans les régimes autoritaires, la politique étrangère est décidée par le chef de l’État.
Dans les monarchies constitutionnelles et les républiques parlementaires démocratiques, c’est le premier ministre (ou son équivalent : chancelier, président du conseil) et son cabinet qui décident, puisqu’ils sont les véritables détenteurs du pouvoir exécutif. Le chef de l’État – monarque ou président – est exclu du processus de décision car il n’a que des pouvoirs formels ou honorifiques.
Dans les régimes présidentiels démocratiques, les décisions de politique étrangère sont prises par le président. Ce dernier peut se retrouver en situation d'invalidité comme le cas des présidents des Etats-Unis d’Amérique. Le cas échéant, les principaux conseillers interviennent dans le processus décisionnel. Cette occasion favorise l’émergence d’entrepreneurs politiques qui vont tenter de saisir l'opportunité se présentant à eux afin de promouvoir leurs propres intérêts dans la formulation de la politique étrangère.
Dans les régimes semi-présidentiels démocratiques, le président est le principal décideur de la politique étrangère, mais il doit avoir l’aval du premier ministre pour certaines questions. Le partage des pouvoirs entre le président et le chef du gouvernement dans les régimes semi-présidentiels varie selon les dispositions de la Constitution.
Les implications internationales de certains enjeux de politique intérieure et les fortes répercussions sur la vie quotidienne des citoyens de décisions prises à l'échelle internationale incitent le Parlement à intervenir de manière plus active en politique internationale. Elle a longtemps échappé aux prérogatives des parlements sous prétexte que la diplomatie était « l'affaire des princes » et non celle des peuples. De nos jours une telle pensée peut être contestée et peut se révéler dangereuse dans la mesure où la politique extérieure est une politique publique parmi d'autres, elle soulève les mêmes problèmes, d'options, d'efficacité, de contrôle et d'évaluation des résultats en vue de leur redressement éventuel. Dans ce cas elle concerne tous les acteurs politiques mais à des degrés différents.
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