La place du peuple sous la Vème République
Dissertation : La place du peuple sous la Vème République. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mo Rich' • 1 Octobre 2019 • Dissertation • 2 536 Mots (11 Pages) • 4 643 Vues
Dissertation : « La place du peuple dans la Vème République »
« Le peuple n’a jamais exercé le pouvoir et ne l’exercera jamais » selon Olivier Duhamel. Pourtant la définition même de la démocratie implique le gouvernement du peuple par lui-même et pour lui-même, principe posé par l’article 2 de la Constitution de la Ve République, promulguée en 1958. Dans la conception rousseauiste absolue, la souveraineté du peuple implique même la prise de décision par le peuple. Les citoyens cherchent ensemble la volonté générale. Mais dans la pratique, cette conception est impossible à réaliser. Au vu du grand débat national, la question de la place du peuple dans la Vème République est plus que jamais d’actualité.
La Ve République française est une démocratie libérale qui repose sur la souveraineté du peuple, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens vivant dans un même territoire. Cette souveraineté est consacrée par la Constitution de 1958, et notamment par les articles 2 et 3. Les citoyens l’expriment par le référendum ou par l’élection de leurs représentants au suffrage universel direct. Les relations entre le peuple et les gouvernants de la Ve République sont donc organisées dans un régime représentatif, c’est-à-dire un système d’institutions dans lequel le peuple n’intervient pas dans le jeu politique. Il choisit ses représentants, rassemblés dans un parlement. Mais, même si la source de souveraineté est réputée se trouver dans le peuple, même si le principe de la souveraineté nationale ou populaire est affirmé, le peuple délègue cette souveraineté en chargeant des représentants élus de participer en son lieu et place à l’action politique quotidienne. Le gouvernement du peuple par lui-même est en fait un gouvernement du peuple par ses représentants. D’où le problème qui suit, sachant que le peuple est souverain, dans quelle mesure peut-on estimer que sa participation influence l’activité étatique ?
Dans la Vème République, la participation du peuple est considérablement accrue (I) mais au fur et a mesure des présidences de cette même République, cette tendance a diminuée (II).
I- Une participation du peuple accru sous la Vème République
Le peuple est vu comme un arbitre entre le pouvoir législatif et exécutif (A) et possède le referendum comme « contrepouvoir » (B).
A- Le peuple comme arbitre entre les différents pouvoirs
Le peuple est l’arbitre entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif : l’assemblée peut être dissoute par le gouvernement mais c’est au peuple de s’exprimer en revotant pour nommer les membres du parlement. Le peuple peut donc s’exprimer dans les conflits entre les pouvoirs. Mais le peuple peut aussi empêcher les blocages politiques comme ceux existant dans la IIIe ou IVe République concernant les révisions de la Constitution. En effet, le peuple peut être amener à s’exprimer par référendum. Par exemple, en septembre 1958, les Français acceptent la nouvelle Constitution à 80 % par référendum. Le peuple est donc bien mis au cœur des institutions de la Ve République et cela, tant par les textes que par la pratique. Que ce soit le principe du recours au peuple ou les éléments permettant d’en faire un juge suprême tous les éléments de sa participation reflètent le rôle fondamental de cet acteur. Par ailleurs, on notera que cette intervention n’est pas strictement délimitée par la période gaullienne, car les évolutions constitutionnelles ultérieures renouvelleront le principe de cette intervention. Si le peuple est bien à la source de la République et si le régime politique qui est le nôtre prévoient la participation active du peuple, cette réalité́ ne s’arrête pas aux commencements de la Ve République.
Toutes les réformes constitutionnelles intervenues depuis 1958 et touchant à l’intervention populaire dans le fonctionnement de notre système politique s’inscrivent dans le sens d’une extension de la possibilité donnée au peuple de se prononcer notamment grâce à la réforme de 1962 au travers de l’article 11 donne au peuple le pouvoir d’élire son président au suffrage universel direct, la réforme de 1995 étend le champ d’application de l’article 11 et reconnait l’initiative populaire, la réforme de 1992 introduit le référendum pour les collectivités territoriales. Par la suite, la révision du 1er mars 2005 introduisit un article 88-5 instituant une procédure de referendum obligatoire pour toute nouvelle adhésion à l’Union européenne.
De plus, la décision d’incompétence du Conseil constitutionnel et le refus de procéder à tout contrôle du suffrage populaire (Décision de 1962 & 1992) montrent aussi que seul le peuple est apte à faire ses propres choix et qu’ils ne peuvent être remis en cause.
B- Le référendum comme « contrepouvoir » populaire
Il est mentionné dans les articles 11 et 89 de la constitution que le peuple peut intervenir dans le législatif et aussi au niveau de la constitution. L’article 89 dispose que la révision de la Constitution repose sur une initiative de l’exécutif ou du parlement qui doit la voter, mais cette révision sera définitive qu’après avoir été approuvée par référendum. Cette solution est considérée comme un principe pour la Constitution. Pour ce qui touche à l’adoption des lois, l’intervention populaire prévue par l’article 11. La constitution prévoit donc le peuple comme législateur.
Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le peuple n’intervient plus seulement lors du référendum, il peut aussi intervenir dans l’initiative du référendum d’initiative partagée.
Le référendum d’initiative partagée est le dispositif prévu par l'article 11 de la Constitution depuis la révision constitutionnelle de 2008. Conformément à l'article 11 dans sa nouvelle rédaction, un référendum portant sur les domaines mentionnés à l'article 11 de la Constitution « peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales ».
Le processus pouvant conduire à l’organisation d’un référendum d’initiative partagée est le suivant : une fois la loi référendaire déposée par au moins 1/5 des membres du Parlement, le Conseil constitutionnel vérifie, dans le délai d'un mois à compter de la transmission que la proposition de loi est présentée par au moins un cinquième des membres du Parlement. Il vérifie aussi que l’objet de la proposition de
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